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culieres, imprimées féparément : il est trop difficile de les connoître, & plus encore de les raffembler.

Page 379. j'ai donné au pere Oudin favant Jéfuite & délicat Ecrivain, des remarques fur Horace qui font de M. le Préfident Bouhier. Elles font imprimées, fans nom d'Auteur, dans les Mémoires de Trévoux du mois de Juin 1715. & regardent un endroit de la premiere fatyre du premier livre, & un autre de l'Epître feconde du fecond livre, que l'Auteur croit corrompus. Les connoilleurs verront bien, difent les Journalistes, que ces corrections fi heureuses & fi fages, ne viennent pas d'un Scholiafte; & ils regretteront, fans doute, que la naiffance & les grands emplois de l'Auteur ne lui ayent permis de donner à ce genre d'étude, que des momens dérobés. On ajoute dans la Bibliothéque des Auteurs de Bourgogne, que ces remarques font un effai de celles que M. Bouhier a faites fur toutes les œuvres d'Horace, & qu'on efpere qu'il pourra rendre un jour publiques.

Paffons à Ovide. Dans un extrait de lettre que M. du Sauzet a imprimé à la fin de la premiere partie du tome

trente feptiéme de fon Journal intitulé, Bibliothèque Françoife, &c. on me reproche d'avoir oublié deux imitations en vers de l'Art d'aimer, & du Remede d'amour d'Ovide. Il est pourtant vrai que j'en parle aux pages huit & treize du tome fixiéme, & que je cite le même Recueil qui m'eft allégué par l'Auteur de la lettre. Mais j'avoue que j'ai pû. donner lieu moi-même à l'inadvertence de l'anonyme, en attribuant ces imitations à M. Lofme de Monchefnay. On m'avoit affuré que celui-ci en étoit l'Auteur, & plufieurs perfonnes me l'avoient confirmé je l'ai répété fur leur parole. L'Auteur de la lettre m'apprend que ces imitations font de M. de Blainville, qui avoit été Secrétaire de feu M. Van Citters, Ambaffadeur de la République de Hollande en Espagne. Je lui fuis obligé de m'avoir détrompé.

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Dans la même lettre, l'anonyme, que le Journaliste dit être un homme de confidération qui fait fon féjour à la Haye, ajoute, que je mériterois bien d'être relevé fur ce que je dis des Amours d'Horace dans le tome cinquiéme de mon ouvrage, page 382 & fuiv. J'attendrai cette cenfure avec patience: je fouhaite pour l'honneur de l'Auteur de ce

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Roman, & de ceux qui ont la complaifance d'y prendre quelque intérêt que l'on me défabuse fur les défauts énormes que j'ai cru y trouver, & que d'autres personnes dont les décifions valent mieux que les miennes, y avoient repris avant moi.

Je reviens à Qvide: il faut. ajouter aux traductions de l'Art d'aimer, celle des deux premiers livres, en Quatrains François, par Pierre le Loyer, Confeiller au Préfidial d'Angers, publiés d'abord à Paris in-8°. & depuis réimprimés avec toutes les oeuvres poëtiques de l'Auteur, dans la même ville. en 1579. Les autres traductions du même Poëte que j'ai eu occafion de voir depuis l'impreffion du cinquiéme & du fixiéme volume, font: 1. Elégie, Complainte du Noyer, extraite des œuvres d'Ovide, & traduite en vers héroïques par Jean Ruyr, Charméfien, Secrétaire du Chapitre de faint Diez, dans les Poëfies mêlées de l'Auteur, à la fuite de fa traduction des Triomphes de Pétrarque, à Troyes, 1588. in-8°. 2. Le Noyer fur le grand chemin, Elégie d'Ovide expliquée en François, à l'usage des Ecoliers ( par 'le pere Henri Boillot Jéfuite,) à Lyon, 1712. in-12. Cet

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ouvrage n'eft pas moins à l'ufage des Maîtres que des Ecoliers; mais les perfonnes plus avancées s'en pafferont aifément. 3. La Fable de Biblis traduite de la Métamorphofe d'Ovide en vers François, par Michel d'Amboife, à la fuite de fes cent Epigrammes, imprimées à Paris en 1532. in 8°. Cette traduction eft en vers de dix fyllabes, adreffées à Charles de la Rochefoucauld, Seigneur de Combéronde: l'Epître dédicatoire eft en douze vers de même mefure. La traduction finit par ce titre: Fin de la Fable de l'amoureufe Biblis & du chafte Caunus fon frere. 4. Le treiziéme livre des Métamorphofes d'Ovide, mis en vers François, par Raimond & Charles de Maffac, pere & fils, à Paris 1605. à la fuite du poëme fur les Fontaines de Pougues, dont je parle dans ce feptiéme volume.

A propos des Métamorphofes, peutêtre ferai-je plaifir à quelques lecteurs de rapporter ici ce que l'illuftre M. Warburton dit fur ce fujet dans fon traité de la Divinité de la Miffion de Moïfe, &c. felon l'extrait qu'en a donDiffert. t. 2. né M. de Silhouete dans fes DiffertaP. 62. & fui- tions fur l'union de la Religion, de la Morale & de la Politique, imprimées à Londres en 1742.

neuv. differt

vantes,

La Métemplycofe, dit M. Warburton, ou fon judicieux Traducteur, étoit une maniere religieufe employée par les anciens, pour expliquer les voies de la Providence. Voyant que celle-ci leur paroiffoit souvent inégale dans cette vie, & la croyant quelquefois injufte dans cette inégalité (fentiment qui ne doit point furprendre dans des Payens) ils fuppofoient qu'elle devoit être rectifiée dans une autre vie. Mais croyant auffi que cette Providence n'agiffoit pas toujours avec une rigueur égale & pour ainfi dire, réguliere, ni dans cette vie, ni dans l'autre, il étoit naturel de fuppofer qu'elle agiffoit dans les deux par des voies femblables : & comme dans la vie future, fa maniere de punir étoit, felon eux, par la tranfmigration de l'ame, fa maniere en celleci devoit être par la transformation du corps. Cette maniere étoit la même dans les deux cas, à la différence près d'une cérémonie, fuivant la différence des circonstances. L'ame dans le premier cas alloit trouver le corps, & dans le second c'étoit le corps qui alloit trouver l'ame. Cette derniere cérémonie s'appelle Métamorphofe, & la premiere étoit nommée Métempfycofe. L'une &

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