Imágenes de páginas
PDF
EPUB

TRADUC

à la fable de ce poëme une conclufion dont l'étendue eût de quoi fatisfaire la TIONS DES curiofité de l'efprit le plus paffionné POET. LAT pour les détails. Il y dépeint le défef- Mod. poir de Rutulus, les nôces d'Enée & Lett. crit. fur de Lavinie, &c. Le fuccès de cet ou- & reconq. l leParad perde vrage n'a pas répondu au zéle de l'Au- 2. p. 55. 56. teur; on étoit trop accoutumé fur le Parnaffe à regarder les douze Livres de l'Enéïde comme un poëme complet pour changer d'idée au gré de Végius; & malgré la beauté de sa verfification, fon fupplément n'a passé jusqu'ici auprès des Connoiffeurs que pour un morceau poftiche, ennuyeux, & fi étranger à l'action de l'Enéide, qu'oir auroit eu de la peine à pardonner à Virgile lui-même une pareille fuperfluité. Ce fupplément à été plufieurs fois traduit en notre langue, en vers & en profe. Rappellés-vous ce que j'ai dit Biblot. Fr. ailleurs de ces traductions; je dois être t. v. chap. 1x, difpenfé de le repéter.

Michel Vérin, fils d'Ugolin, étoit, comme fon pere, né à Florence, & non dans l'ifle de Majorque ou dans celle de Minorque, comme plufieurs l'ont écrit. Tous deux étoient Poëtes: mais on n'a rien traduit d'Ugolin. Michel eut pour Maître dans l'art de la Poëfie, Paul

TIONS DES

Saffia de Roncilione à qui il dédia fès : TRADUC- Diftiques moraux que leur utilité jointe : POET. LAT. à un ftyle naturel & facile, a rendus MOD. célébres. Si l'Auteur a fait quelques : DLir. fing. fautes contre la quantité, on doit les hift. & lift. lui pardonner, dit Voffius, à caufe de fuiy. fa grande jeuneffe. Ce qui a fait recher

2. 4. p. 24.

i

:

.

[ocr errors]

cher ces Distiques, c'est qu'ils font.remplis de maximes édifiantes & folides. Vérin s'étoit nourri dès l'âge le plus : tendre de la lecture des bons livres, & fes mœurs répondoient aux principes folides qu'il y avoit puifés. Si les Savans ont loué la beauté de fon efprit, quels éloges n'ont-ils pas donnés à la pureté & à l'innocence de fa vie! Il porta fi loin fon amour pour la continence qu'il préféra la mort au mariage, & le célibat à une plus longue vie que les Médecins lui promettoient s'il vouloit fe marier. Il paroît qu'il fouffrit longtems & avec beaucoup de conftance, la trifte fituation où fon refus de fe ren dre à l'avis des Médecins, l'avoit précipité, puifqu'il dit dans un de fes Dif tiques qu'il y avoit déja plus de fix mois qu'il languiffoit. Il mourut l'an 1487. à l'âge de dix-huit ans, ou âgé d'environ dix-neuf ans, felon Pierre Dauphin Le 90. duqui en parle dans une de fes lettres..

[ocr errors]
[ocr errors]

TRADUC

TIONS IES

Les Diftiques de Vérin furent imprimés la même année à Florence ; & combien d'éditions n'en a-t'on pas fait POET. LAT. depuis? Il feroit à fouhaiter que l'on MoD, en eût donné du moins une bonne traduction en notre langue pour l'utilité de la jeuneffe. On ne peut confeiller aujourd'hui les deux traductions que nous en avons, l'une en vers & en forme de quatrains par Claude Ode de Triors Gentilhomme de Dauphiné, près de Romans, imprimée en 1577• · l'autre en profe donnée en 1614. par Claude Hardy, Parifien, avec des annotations & remarques. Colletet parlant de la premiere dans fon Difcours de la Difc. n. 574Poëfie morale, reprend le Gentilhomme P. 140. Dauphinois de l'épithete de beaux qu'il a donné à fes Quatrains. « Que ce « foient des Quatrains, dit-il, j'en de- << meure d'accord, mais qu'ils foient << auffi beaux que porte leur titre, c'eft «· de quoi je doute fort, & avec rai- « fon. Après tout, ajoute Colletet, «<» leur lecture ne fera pas inutile à ceux «<<< qui voudront après lui tenter ce petit « & curieux travail. >>

Si Claude Hardy en a tiré quelque utilité pour fa traduction en profe dess mêmes Diftiques, il n'a pas beaucoup

enchéri fur fon prédéceffeur. Les vers TRADUC- du fieur de Triors font durs & gothiPOET. LAT. ques, la profe de Hardy eft rampante,

TIONS DES

Mor.

quelquefois obfcure, & remplie d'expreffions louches & furannées. Ces Traducteurs fe font trompés en faisant Michel Vérin Espagnol, & beaucoup d'autres ont fuivi cette erreur.

Fauftus Andrelinus ou Andrelini contemporain des deux Vérins, & Italien comme eux, mais de Forli dans la Romagne, a fait auffi des Diftiques moraux que Joffe Badius Afcenfius s'eft donné la peine de commenter, & dont nous avons deux traductions en vers l'une par Jean de Paradin, de Louhans ville de Bourgogne dans le Charollois, l'autre par Etienne Privé, Parifien. Ces Diftiques, au nombre de deux cents font autant de maximes ou d'avis qui ne font pas inutiles pour les mœurs. Le Poëte les adreffa à Jean Ruzé, Tréforier général des Finances du Roi Charles VIII. pour le remercier d'une penfion qu'il lui faifoit toucher chaque année, & qui étoit affignée fur l'Epargne. Auffi Andrelinus fe glorifioit-il de ce que fes vers lui étoient payés par le Roi, comme il le témoigne dans ces premiers Diftiques, felon la traduction de Paradin:

Croiffez mes vers, foyez en plus grand nombre,

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

note G

Ces fentimens ne font pas fort nobles, & il me femble qu'ils aviliffent un peu la Mufe d'Andrelini qui cependant, dit-on, faifoit autrefois les délices de Charles VIII. & dont Louis XII. & François I. n'ont pas auffi dédaigné de s'amufer. La gloire de ce Poëte, dont Bay!. dia les écrits font peu lûs depuis longtems, art. Andre avoit commencé en Italie. Avant l'âge de ving-deux ans il avoit remporté à Rome même la couronne de laurier. Sa Livie, ou fes vers amoureux, divifés en quatre livres, furent trouvés fi beaux par l'Académie Romaine, qu'el le adjugea le prix de l'Elégie Latine à leur Auteur fur les autres Poëtes fes concurrens. Ce triomphe flata la vanité du Poëte. Peu content de prendre le nom de Publius, à l'exemple de ces Académiciens amateurs outrés de l'an

tiquité defquels Pomponius Lætus étoit le chef, il crut que fa couronne

« AnteriorContinuar »