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pas moins des originaux que celles de TRADUC- M. de la Monnoie. Ces diverfes traPOET, LAT. ductions, dont la plûpart avoient déja

TIONS DES

MOD.

paru féparément, étant difficiles à trouver, ont été rétinies dans l'édition des œuvres de Santeul donnée à Paris en 1698. & plus complettes dans celle de 1729. en trois volumes in- 12. que l'on doit aux foins de M. l'Abbé Pinel de la Marteliere, Auteur des notes de ce recueil. Comme les poëfies font rangées dans cette édition felon l'ordre des fujets, elles forment en quelque forte l'hiftoire de la vie poëtique de l'Auteur. Vous y voyez de fuite ce que fon zéle pour la gloire de Louis XIV. fon eftime pour la Maison de Condé, fon affection pour la Maifon de Saint Victor, lui ont dicté : ce que fon commerce avec les Grands qui l'honoroient de leur bienveillance, lui a fait produire: les larmes qu'il a verfées à la mort de diverfes perfonnes illuftres, & les éloges qu'il a donnés au mérite de celles-ci; fes actions de graces; fes plaintes; fes difputes; les infcriptions qui lui ont été demandées, &c.

Il y a telles de ces piéces qui ont eu plufieurs Traducteurs; d'autres n'en ont eu qu'un ; mais il n'y en a aucune qui

foit

TRADUCTIONS DES

foit de quelque importance qui n'ait été mise en notre langue. Diéreville a traduit en vers cette belle piéce où POET.LAT Santeul célebre les louanges de Louis MOD. le Grand qu'on n'avoit pas encore célébrées. Quand ce poëme parut, il étoit orné d'une vignette qui repréfentoit le Poëte occupé à confidérer les Saints dont il compofoit des hymnes facrées; & la France qui lui montroit le Roi dont elle demandoit qu'il fit l'éloge. Ce n'eft pas fa premiere piéce mais lui-même la mit au commencement du recueil de fes poëfies dans l'édition de 1698. à caufe du fujet. Son ode adreffée à M. Peliffon fur le zéle du feu Roi à protéger & à défendre. la Religion a eu deux Traducteurs le pere Bouhours, Jéfuite, & M. de la Monnoie. La traduction du premier eft une profe poëtique, celle du fecond eft en vers. Cette piéce finit par une belle priere pour le Roi, dont M. de Ja Monnoie a traduit ainfi le commencement:

Seigneur, reçois l'encens que notre main te donne,
Le fchifme terraffé fe voit hors de combat,

Louis, en le donnant remporte une couronne

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TRADUC TIONS DES POET.LAT. Mon.

Sa voix a rappellé tes brebis difperfées,
Par lui, de toutes parts, ton culte eft triomphant

Il t'a voué fon bras, confacré ses pensées;
Défens qui te défent, &c.

En 1674. la ville de Paris fit présent au feu Roi d'une fomme confidérable, pour l'aider aux frais de la guerre. Sa Majefté fit rendre ce préfent, & marqua fa reconnoiffance par les graces qu'elle accorda. Santeul fit à cette occafion une fort belle piéce que Pierre Corneille ne dédaigna pas de mettre en vers François. L'original & la verfion furent imprimés la même année à Paris in-8°. avec une figure de Chauveaù qui repréfente la ville de Paris.

Les vers du Poëte à M. de Fourcy, Prevôt des Marchands, pour l'arrivée du Roi à Paris, ont moins été traduits qu'imités par M. Perachon Avocat au Parlement, fi maltraité dans le Poëte fans fard de Gacon. On prétend que Santeul avoit prié Perachon de traduire fes vers Latins, & qu'il lui avoit promis dix piftolles pour cette verfion; mais que ne les lui ayant point donnés, l'Avocat refufa de lui accorder ce qu'il avoit fait, & que chacun fit imprimer féparément sa piéce,

TIONS DES

La familiarité qu'on accorduit à Santeul chez M. le Prince, l'expofa à TRADUCune plaifanterie de Madame la Du- POET. LAT cheffe, qui, en badinant, lui donna un MOD. foufflet, parce qu'il n'avoit pas encore fait des vers à fa louange, ce qui fut fuivi d'un verre d'eau, que la Princeffe lui jetta au vifage, pour laver, difoit-elle, l'affront qu'elle venoit de lui faire. Santeul paroiffant alors fe fâcher, M. le Prince l'appaifa, & lui demanda de mettre cette avanture en vers. C'est la piéce que notre Poëte appelle, le Soufflet de Chantilly. Eustache le Noble, Diéreville & M. de la Monnoie l'ont mife en vers François : les deux premiers en vers libres; le dernier en vers héroïques. On ne nomme point l'Auteur de la traduction des vers fur le fecours que les Etats de Bourgogne ac-corderent au Roi. en 1694. Santeul avoit compofé ces vers à Dijon où M. le Duc, Louis de Bourbon troifiéme du nom, l'avoit mené avec lui.

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Sa Salpetria Nymphe de Chantilly qu'il fit en 1696. pour Madame la Ducheffe du Maine, mariée en 1691. a été traduite en profe parf profe par feu M. le Duc du Maine, & en vers libres par M. Danchet, depuis l'un des quarante de

K jį

TIONS DES

MOD.

-l'Académie Françoife, & encore viTRADUC vant. La traduction du Prince caufa POET. LAT, beaucoup de joie au Poëte: il fut fenfible à une pareille faveur, il en remercia le Duc du Maine par une autre piéce que le pere Bouhours traduifit en profe, & M. Ferrarois en vers. Ce dernier Traducteur étoit Secrétaire de M. de Salis, Capitaine aux Gardes Suiffes. Diéreville, déja cité, mit en vers François l'Eglogue à M. l'Abbé Daquin, intitulée Damon & Ægon. Quelques préfens que le Poëte reçut des Etats de Bourgogne, toucherent fon coeur fenfible aux bienfaits; il remercia les Etats par deux piéces très-élégantes, dont la première fut traduite par Eustache le Noble, & la feconde par un anonyme. Voilà toutes les traductions imprimées dans le premier volume des œuvres de Santeul de l'édition de 1729.

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Il y en a un plus grand nombre dans

le fecond voulume. M. Danchet a traduit fon poëme fur l'arrivée du vin de Beaune qu'on envoyoit au Poëte; un anonyme, fa feconde plainte contre les Mufes; Ferrarois, la piéce intitulée, Em-portement du Poëte à la campagne contre une mauvaise langue: M. de

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