10.%.conc.p. 1186. AN.1162. comment ces corps étoient venus à Milan , & il Boll.t. 1. Maj. n'en est fait aucune mention jusques à cette déEph.p.vill. couverte ; mais quoi qu'il en soit l'empcrcur Frideric les donna à Reinold archevêque de Cologne son chancelier , qui l'accompagnoit à cette guerre & avoit grand credit auprès de lui. L'archevêque en donna avis à son clergé & à son peuple, par une lettre où il marque qu'il leur porte aussi les corps de saint Nabord & de S. Felix martirs de Milan,que l'église honore le douziéme de Juillet. On celebre à Cologne le vingt-troisiéme du même mois cette translation des trois rois , qui ont toûjours été ho norez depuis. On leur a même donné les noms biß. cuang.c.8. de Gaspar; Baltasar & Melchior ; & Pierre Co mestor qui écrivoit vers le même tems , raporte ces noms dans son histoire Scolastique ; comme étant les noms latins des Mages & y en joint d'au tres qu'il dit être leurs noms Grecs & leurs noms Helm. Ch. Slan. Hebreux. La prise de Milan haussa extrêmement le courage à l'empereur Frideric, & répandit la terreur de son nom par toute la terre. Dès l'année precedente 1161. qui étoit la seconde du pontificat d'Alexandre il revint à Rome mais il ne put y demeurer long-tems en repos cause des fchismatiques. Car la famille d'Octavien y étoit puissante , & l'empereur en le protegeant vouloit s'attirer les Romains. Alexandre donc cedant aux prieres du peuple , retourna en Campanie fous la prote&tion du roi de Sicile ; & comme les Allemans occupoient la plus grande partie du patrimoine de s. Pierre , il résolut de passer en France par 2.6.91. LVII. Le pape Alexandre en Francc. Acta. ap. Bar. M. 1462. par mer. Joint que les schismatiques étoient maî- An. 11626 tres des chemins , ensorte que ceux qui alloient trouver Alexandre s'expofoient à être pris, dépoüillcz & emprisonncz ; & qu'il ne pouvoir demeurer en Italie avec dignité. Ainsi aïant établi pour vicaire à Rome Jules cardinal évêquc de Preneste , & reglé la conduite de l'eglise : il se rendit avec les cardinaux à Terracine, où il trouva quatre galeres du roi de Sicile bien preparées. S'y étant embarqué avec toute sa suite , il arriva à Genes le jour de sainte Agnés vingt-uniéine de Janvier 1162. Il y fut reçû & traité avec honeur contre la défense de l'empereur Frideric, & en sortit le dimanche de la passion , qui étoit le vingt-cinquiéme de Mars. Le samedi suivant il fut obligé par la tempête de s'arrêter dans une ille , où il celebra la fête de Paques; & le mercredi onziéme d'Avril il arriva à Maguelone. Mais parce que cette ville située dans une ille , étoit trop petite pour recevoir les surve que le étoit attendu hors de l'isle avec impatience par une grande multitude de prelats : il crut à propos de passer à Montpellier ville voisine & deflors très-peuplée. Il y entra sur un cheval blanc & revêtu des ornemens pontificaux : mais à peine put-il monter à cheval tant étoit grånde la foule de ceux qui s'empressoient à lui baiser les pieds. Le seigneur de Montpellier viņt au devarit avec les barons du païs & lui servit d’escuïer pendant mille pas. Le pape entra dans la ville en procession": & avec la noblesse qui yenoit à ses pieds, se presenta un leiTome XV. R nans ; & P. LXXI. 11. auprès du Alex. ep. 32. p 1313. to. X. Conc. P.1410. An. 1162. gneur Sarasın bien accompagné qui se mit aufli à genoux, lui baisa les pieds & l'adora comme li pape. , le pape Alexandre étoit arrivé à Montpellier, il lui 1b. p. 1367 4 envoïa Thibaut abbé de S. Germain des-prez, & AN. 1160. un de ses clercs : mais le pape les reçút froidement. De quoi le roi irrité se repentit d'avoir re- p. 416.6. 424. *: connu Alexandre, & le manda par Manasses évêque d'Orleans à Henri comte de Troïcs , qui alloit trouver l'empereur Frideric. Quelquc tcms après le pape envoïa au roi Louis Henri archevêque de Reims , frere de ce prince avec les évêques de Langres & de Senlis , & l'abbé de Grandsel- ,,App.2. epift . 35; ve de l'ordre de Cîteaux : comme il paroît par par ses lettres du dernier jour d'Avril. Ce fut aussi à Montpellier que le pape Alexandre reçût les deputez de Thomas nouvel arche-chevêque de Canvêque de Cantorberi, qui lui envoïa demander le pallium. Il y avoit plus d'un an que l'archevêque Thibaud étoit mort après une longue maladie. Il avoit resolu quelque tems auparavant d'abolir toutes les mauvaises coûtumes , qui s'étoient op: FoSarißi introduites de son tems dans son archevêché ; & avoit déja ôté une seconde aide que l'archidiacre avoit imposée sur les églises. Se voïant près de la epiß. st. fin il écrivit au roi qui étoit absent , pour lui donner sa benediction & lui recommander l'église de Cantorberi & le choix d'un digne successeur. Il le prie aussi de confirmer son testament par lettres patentes , & tenir la main à l'execution. Par ce epit.st. testament il laisse aux pauvres le reste de ses meubles, promet quarante jours d'indulgence à ceux qui en procureront l'execution, & menace d'anathême les officiers du roi, s'ils touchent aux biens des moines de Cantorberi. L'archevêque Thibaud, LVIII. torberi. epift. 49. AN. 1162. nourut le mardi de Pâques dix-huitiéme d'Avril 1161. après avoir tenu vingt-deux ans & trois mois Chron . Gervas. lc siege de Cantorberi qui vaqua treize mois, Si-tôt que la nouvetle de cette mort eut été portée au roi , toute la cour jetta les yeux sur le chancelier Thomas Bequet , qui étoit aussi archidiacre de Cantorberi. Le peuple en faisoit le même jugcment : car Thomas étoit le premier ministre & la seconde personne du roïaun.e , d'une grande capacité & d'une noblesse de courage, qui le faisoit admirer de tout le monde. Le roi forma aussi le dessein de le placer sur le siége de Cantorberi, mais il le dissimula pour un tems : seulement il lui laissa la garde de cette église suivant l'usage , qui donnoit au chancelier le soin des évêchez & des abbaïes pendant la vacance. Le roi qui étoit en Normandie envoïa le chancelier en Angleterre pour quelques affaires du roïaume ; & comme il vint à Falaise prendre congé, le roi le tira à part & lui dit : Vous ne savez pas bien encore le sujet de vôtre voľage , je veux que vous soïez archevêque Sup. 1. LXVIII. 71.51. Vita S Th. 6.6. de Cantorberi. Le Chancelier lui montra en foûriant l'habit qu'il portoit , & qui étoit peu ecclesiastique, & lui dit: Vous voulez mettre un homme bien édifiant sur ce grand siége & à la tête de ces moines si reguliers. Sachez que si cela arrive vous m'ôterez bien-tôt vôtre amitié, & elle se changera en une haine mortelle. Vous demanderez de moi des choses & vous faites déja sur l'église des entreprises que je ne pourrai souffrir : les envieux en profiteront , & mettront entre nous une division éternelle. |