Gall. Chr. to. P. VIII. Concile de Northampton Viia quadrip 1.6. 25. . An. 1164 à Rome & de la fin du schisme. Cet archevêque née 1164. le jour de S. Martin onziéme de NoSup.liv. cxx. vembre après environ trente-cinq ans d'épiscopat. Son successeur fut Rotrou évêque d'Evreux, qui Le roi d'Angleterre dont l'animosité croissoit Le lendemain vendredi le roi demanda à l'ar- avoit prêté lorsqu'il étoit chancelier : l'archevêque le roi les lui avoit données, mais com- C.27. AN. 1164. medi dixiéme du mois, l'archevêque étant dans une chambre separée avec les évêques & enfermé à la clef : le roi lui fit demander compte des revenus de plusieurs évêchez & abbaïes, dont il avoit eu la regie pendant la vacance en qualité de chancelier , & dont on trouva que la somme montoit à deux cens trente mille marcs d'argent. Cette proposition surprit tout le monde, &on disoit en murmurant, qu'il ne restoit qu'à arrêter le prélat. Il dit qu'il vouloit prendre conseil ; & comme les prélats qui étoient presens demandoient ce qu'il falloit faire , Henri évêque de Vinchestre, qui favorisoit Thomas en secret , dit : Lorsqu'il fut élu archevêque de Cantorberi étant archidiacre & chancelier , il fut rendu à l'église Anglicane libre de tous les engagemens qu'il avoit à la cour : Ce qui étoit si notoire , que les autres évêques n'en purent disconvenir. On commença ensuite à opiner en forme. Gilbert évêque de Londres parla le premier comme doïen de l'église de Cantorberi, & dit : Mon pere, fi yous faites reflexion d'où le roi vous a tiré, & quels biens il vous a faits : si vous considerez les maux que vous attirez à l'église & à nous tous en resistant au roi : vous devriez ceder non sculement l'archevêché, mais cent fois autant. Et peut-être que si le roi vous voïoit ainsi humilié, il vous rendroit tout. Mais l'évêque de Vinchestre dit : Ce conseil est très-pernicieux à l'église : si nôtre archevêque primat d'Angleterre nous laisse çet exemple, que tout évêque doit renoncer à AN. 1164 dignité & aux soins des ames , sur la menace du prince ; tout dépendra de fon caprice & il n'y aura plus de regle dans l'église. Hilaire évêque de Chichestre & Barthelemi d'Excestre, furent de l'avis de l'évêque de Londres, qu'il falloit ceder la necessité du tems. L'évêque de l'Incolnc homme à simple & sans menagement,dit:Il est clair qu'on en veut à la vie de cet homme ; il faut qu'il y renonce ou à l'archevêché. Enfin Roger de Vorchestre , en disant qu'il ne vouloit point donner ce conseil, ne laissa pas de faire entendre que l'archevêque ne devoit point quitter la place où Dieu l'avoit mis. Ensuite ils demeurercnt quelque tems en filence; & comme ils étoient enfermez , l'archevêque pour trouver un moïen de sortir , dit qu'il vouloit parler à deux comtes qu'il nomma & qui étoient avec le roi. Ils vinrent avec empressement & le prélat leur dit : Nous n'avons pas ici ceux qui ont le plus de connoissance de cette affaire, c'est pourqnoi nous demandons un delai jusques à demain. On envoïa l'évêque de Londres & celui de Rochestre porter cette réponse au roi ; & l'évêque de Londres ajoûta du sien, que l'archevêque demandoit ce delai pour preparer les pieces de son compte : voulant par la l'engager å le rendre : mais il fut defavoiié par l'archevêque. Ainsi finit cette seance du concise. Au sortir les gentils-hommes & les autres qui avoient accompagné l'archevêque en grand nombre se retirerent , par la crainte du roi : mais à leur place il fit assembler quantité de pauvres , à qui il donna à manger. Le lendemain qui étoit Dimanche on se'tint en An. 1164. repos , & le lundi douziéme d'Octobre on cita encore l'archevêque & on l'attendit dans l'assemblée: C. 28. mais il fut attaqué la nuit précedente d'une colique violente à laquelle il étoit sujet. On crur qu'il feignoit d'être malade , & on lui envoïa quelques seigneurs à qui il dit : Vous voïez que je ne puis aujourd'hui aller à la cour, mais j'irai sûrement demain, quand je devrois m'y faire porter. Ce jourlà le bruit se répandit & on lui dit à lui-même, que s'il sc presentoit à la cour , il seroit tué ou mis en prison, & comme il ne se sentoit pas encore assez preparé au martyre, il suivit l'avis d'une personne pieuse , qui lui conseilla de dire le lende-main une messe votive de S.Etienne premier martyr. Le mardi matin les évêques vinrent le trouver allarmez du bruit qui couroit , & ils lui conseilloient de se soûmettre en tout à la volonté du roi: disant qu'autrement on l'accuseroit de parjure dans cette cour , comme aïant violé le serment de fidelité qu'il avoit fait au roi : en refusant d'observer les coûtumes qu'il avoit même jurées par un serment particulier. Il leur répondit : Mes freres , le monde, comme vous voïcz, fremit contre moi : mais ce qui m'est le plus sensible c'est que vous m'êtes vous-mêmes contraires. Quand je me tairois , les fiecles futurs raconteront comment vous m'avez abandonné dans le combat. Vous m'avez déja jugé pendant deux jours de suite, moi qui suis vôtre archevêque & vôtre pere ; & je conjecture encore par vos discours , que vous êtes prêts à me C. 107 An. 1164. juger dans le for seculicr ; non-seulement au civil mais au criminel. Or je vous défens à tous en Aussi-tôt que les évêques se furent retirez Tho- . mas entra dans l'église & celebra la messe de Saint Etienne , portant même lc pallium, quoi qu'il ne dessus il alla à la cour : mais sachant le |