XIX. Défense du roi d'Angleterrc. 1. ep.38. me son Sens & vint à Paris, puis à Bourges ; où S. Thomas vint à Clermont. pere & d'obéir à vos ordres : que fi depuis long-tems il ne vous a pas rendu tant de respect, c'est qu'après vous avoir aidé au besoin de tout fon pouvoir, il a reçû des refus presque cn tout ce qu'il vous a demandé. Toutefois il demeure ferme dans votre obéissance, & déclare qu'il n'empêchera personne par force d'aller à Rome , ne l'a empêché jusques ići. Quant aux appellations , il pretend avoir droit d'empêcher aucun clerc de sortir de son roïaume , pour aucunc cause civile, s'il n'a auparavant essaie de s'y faire rendre justice. Il favoit bien que l'empereur étoit schismatique, mais jusques à present il n'a- pas fû que vous l'cussiez excommunié. Il die qu'il n'a jamais chassé l'archevêque de Cantorberi:c'est pourquoi comme il s'est retiré de lui-même il peut rentrer dans son église quand il lui plaira, en satisfaisant au roi sur ses plaintes, & gardant les coûtumes roïales qu'il a lui-même jurées. Si quelque église ni AN. 1165 mettre ر église, ou quelque personne ecclefiaftique se plaint Voilà les réponles du roi, sur lesquelles nous à cette affaire. Car le roi croit faire beaucoup pour la justification , en se raportant de tout. ce qui a été dit au jugement de l'église de son roïaume. C'est pourquoi nous vous supplions de moderer vôtre zelc pour un temps , de peur qu'en prononçant un interdit ou une cxcommunication, vous n'aïcz la doulcur de voir unc infinité d'églises renversées, & le roi avec un peuple innombrable éloigné sans retour de votre obéissance. Il vaut micux qu'un membre , même blessé, demeure attaché au chef avec esperance de guérison, que d'en être feparé & retranché du corps pour tolljours. Quoi, si vos remontrances ne sont pas bien reçûës, faut-il desesperer de la grace de Dieu, pour les faire mieux recevoir cn un autre tems ? Le fang roïal se laisse vaincre quand on lui a cedé quelque chose , il faue Ic gagner par la douceur par la patience. Permettez-moi de le dire, c'est la charité sincere qui me fait parler : si la fin de cette affaire est que l'archevêque de Cantorberi demeure en exil perpetuel, dépoüillé de ses biens , & que l'Angleterre, ce qu'à Dieu ne plaise , nc vous obéïffc plus : vous verrez qu'il eût mieux valu fouffrir pour un tems , qu’ufer d'une -fi grande severité. Je croi bien que plusieurs d'entre nous demeureront dans votre obéiflance malgré Tome XV. Ꭰd .& An. 1165 la persecution : mais il se trouvera quelqu'un qui Le roi d'Angleterre ou plûtôt le même évêque en son nom écrivit dans le même sens au college des cardinaux. Il represente ce qu'il a fait le 1. op. 48. pape Alexandre , & que loin de se faire loin de se faire prier pour le reconnoître , il lui a artiré les alitres. Il se plaint que le le traite de persecuteur de l'église , & proteste qu'il ne laissc pas de vouloir demeurer dans son obéissance & le conserver son affiction, pourvû qu'il le traite comme les autres papes ont traité ses prédecesseurs : enfin il déclare qu'il se raportera toûjours au jugement du clergé & des scigneurs de son roïaume, dont il veut seulement conserver les droits & les anciennes prérogatives. Le pape avoit aufli écrit aux évêques de l'obéissance du roi d'Angleterre de deçà la mer, savoir à l'archevêque de Rouen , à l'archevêque de Bourdeaux & à leurs suffragans, se plaignant de ce que leur roi avoit communiqué avec Reinold archevêque de Cologne , & envoïé des députez à l'empereur Frideric. Sur quoi Rotrou archevêque de Rouen écri pape c. ep.98. An. 1165 1. ep. 102. Le vit en ces termes à Henri prêtre cardinal : Nous répondons avec toute assurance pour le roi d'Angleterre , qu'il n'a fait à l'empereur aucun serment ni aucune promesse par lui ni par ses envoïez, d'adherer à l'antipape. Au contraire nous sommes certains que dans ce traité de mariage , quelque instance que fissent les Allemans pendant trois jours, il n'a jamais voulu rien accorder , qu'après avoir mis pour premiere condition fa fidelité envers l'églisc & le roi de France. Ainsi Rotrou desavouë par avance les envoïez d'Angleterre à l'empercur, qui n'étoient pas encore revenus. Ce traité de mariage étoit entre Henri le Lion duc de Saxe, & Mathilde fille aînée du roi d'Angleterre. pape aïant reçû la réponse de l'évêque de Londres en parut satisfait , & le remercia du soin qu'il prenoit d'entretenir son roi dans l'attachements.op . ci: à l'église: le priant d'y travailler de plus en plus avec l'archevêque de Rouen, l'évêque d'Herford & l'imperatrice Mathilde. La lettre est darrée du vingt-deuxiéme d'Août 1165. & du licu nommé alors le Gras de Mercure , qui étoit une embou.. V.Baudr.Gradus. chure du Rhône près de Maguelone. Car le pape continuant toûjours son vorage passa de Clermont au Pui en Auvergne , puis à Alexandre a Ro. Montpellier , où il demeura jusques à la N. Dame me. d'Août. Dc-là il écrivit au roi de France, pour le Ada. ap. Bar.to. prier que si quelque évêché ou quelque abbare ..Conc. p. 1336. venoit à vaquer dans son roïaume , il en fit pourvoir Thomas de Cantorberi : pour le faire sublister lui & les liens , cn attendant qu'il fit la paix avec XX. Retour du pape ep. 73. to. 5347. ep. 87. Gall Chr. to. 2. f. 490. AN. 1165. France en faveur du nouvel évêque de Chartres ; le roi d'Angleterre. Le pape écrivit aufli au roi de 1387. e. 17. 3. qui l'étoit venu trouver de la part. C'étoit Guillau me aux Blanches-mains quatriéme fils de Thibaut IV. comte de Champagne & beau...frere du même roi. Le comte son pere voulant lui procurer dès fon enfance des dignitez ecclesiastiques , pria Si epift. 271. Bernard d'y emploïer son credit : mais le faint abbé s'en excusa : disant que ces charges sont dûës à ceux qui peuvent & veulent les exercer dignement , & qu'il n'est pas permis même aux adultes d'en avoir plusieurs. Guillaume aux Blanches-mains fut premicrement prevôt de S. Cyrà Provins , puis Robert II. évêque de Chartres étant mort le vingttroisiéme de Septembre 1164. il fut élû l'année luivante pour remplir ce siége : mais le pape Alexan dre lui donna dispensc de sc faire sacrer pendant Rob. de Monte cinq ans, à cause de la jeunesse. C'étoit donc pour lui écrivoit au roi son beau-frere ; & dans la même lettre il l'exhortoit à sourcnir la cause de l'église , sans se laisser ébranler par les sollicitations de l'empereur Frideric. Elle est datcée de Montpellier le dix-neuviéme d'Aoust, Le roi Louis & tout son roïaume reçût alors une grande joie , par la naissance d'un fils qu'il defiroit depuis long-tems. Il demandoit pour cet effet les pricres de toutes les personnes picuses ; & au chapitre general de Cîteaux ce prince vint sc presenter à l'afíembléc ; se prosterna les mains étenduës & ne voulut point sc lever qu'ils ne se fussent mis en pricre , & ne l'eussent 'assuré de la part de Dieu an. 1165. Continuat din inoini.c. ult. Al. her. an. 1565. |