ep. 223 ܪ foametroit aux épreuves du fer chaud & du duel, A N. 1171. Par une autre lettre adressée à l'archevêque ep. 15. pro .. mettent d'embrasser la foi Chrétienne & demana An. 1175. dent avec emprellement des missionnaires pour les instruire : mais fi-tôt que l'armée s'est retirée ils renoncent à la foi & maltraitent les millionnaires, C'est pourquoi le pape exhorte ce duc & ces évêques à ne plus expofer le Christianisme à une telle dérision: à se faire livrer les places des Finlandois , ou prendre fi bien d'ailleurs leurs suretez, que ces peuples ne puissent plus les tromper, & soient contraints de garder la foi Chrétienne quand ils l'auront une fois embrassée. Au retour de la cour de Rome l'évêque Foub ques demeura quelque tems à Reims avee l'abbé Pierre, que l'archevêque Henri allant à Rome avoit laissé son vicaire general . Il retint donc Foulques pour exercer dans le diocese de Reims les fonc tions épiscopales, & pour profiter plus long-tems Pes: Cell. vs. sui-même d'une occasion de le voir, qu'il n'espe -roit plus de retrouver. C'eft ainfi qu'il en écrit au roi de Suede & à l'archevêque; & en le renvoyant il le recommanda à Esquil archevêque de Lunden, qui l'avoit ordonné évêque , & aslifté de ses liberalitez, principalement dans ses voyages. En Orient Saladin fi fameux dans nos. historres, devint maître de l’Egypte. la même année 1176. Salad.mp. Il étoit de la nation des Courdes, repanduë dans Biu., Burient. Pour les montagnes qui separent la Syrie de la Perse, & fe nommoit proprement Salah-eddin Jousef. Il vint avec son oncle Siracou au service de Nouradin Sultan d'Alep: à qui Aded Calife d'Egypte ayant demandé du secours.contre les Francs, Nou op: 8. IS: XXXVI: 1 tadin lui envoya l'oncle & le neveu. Ils se rendi- An. 1176. Une des reformes qu'il fit au commencement de diminuer le credit des Chrétiens & des Juifs. Depuis plus de deux cens ans les uns & les autres étoient employez dans les recettes & les fermes des revenus publics, ou dans les fonctions de notäires & d'écrivains du Divan; & ils recherchoient plus ces dernieres places, parce qu'elles leur attiroient plus d'autorité. Comme elles donnoient accés auprés des Vizirs, & souvent auprésdes Sultans mêmes, les Chrétiens se fervoient du Credit de ceux qui exerçoient ses fonctions pour obtenir des évêchez & d'autres dignirez ecclesias-tiques, malgré les patriarches, qu'ils faisoient sou-vent déposer à force d'argent ; & les patriarches d'avoient fuc pas de justice à esperer , s'ils ne donnoient des sommes immenses, qu'ils amassoient par: des ordinations fimoniaques & par d'autres voyes: Z_z iij, AN. 1171. Criminelles. Il arrivoit quelquefois que pour évi ter la peine de leurs crimes, ils renonçoient à la foi & faifoient ensuite de grands maux à l'église. Les Juifs de leur côté, abusant du pouvoir de leurs charges , supposoient des crimes aux Chrétiens : de forte que les tribunaux d'Egypte étoient concinuellement occupez de ces sortes d'affaires. Les Califes & les Vizirs qui en profitoient seuls par les amendes & les confiscations, avoient entretenu ces desordres de tout leur pouvoir ; & cette facilité d'enlever aux Chrétiens & & aux Juifs ce qu'ils avoient amassi en plusieurs années, faisoit qu'il les employoient plus volontiers que les Musulmans, ausquels ils n'osoient faire des injustices aussi groffieres. Saladin dont les sentimens étoient plus nobles, ordonna que les Chrétiens & les Juifs seroient à l'avenir incapables de tous ces emplois , & ceux qui en étoient pourvûs seroient obligez de les quitter au moins dans un certain tems: Ce reglement fut consideré comme une rude persecution ; & plusieurs Chrétiens aimerent mieux re. noncer à leur religion qu'à des emplois si lucratifs. Saladin obligea aussi les Chrétiens à fe diftinguer par leur habit : le portant plus court que les Musulmans, avec une ceinture par dessus & quelque difference au turban. Or ces Chrétiens avoient une extrême aversion pour la ceinture, & avoient souvent donné de grandes sommes pour en être exemtez. Saladin défendit encore aux Chrétiens d'aller par la ville sur des chevaux ou sur des mu & que 339. 1 porter fuc les, de boire du vin en public, de faire hors des AN. 1171.. églises la procession du dimanche des Rameaux, de chanter trop haut à l'office divin, & de sonner les cloches. It fit ôter toutes les croix du haut des églises , qu'il fit enduire de noir avec défense de les blanchir. La ceinture nommée en Arabe zonnar , distin- bibl. Orient 2. gue les Chrétiens & les Juifs d'avec les Musulmans. Le premier qui les obligea à la le Calife Moutevaquel dixiéme des Abbaslides , l'an 235. 849. & cet usage est resté en Syrie & en Mesopotamie , ou les Neftoriens & les Jacobites la portent ordinairement. Ce qui les fait nommer Chrétiens de la ceinture. Ils s'en font fait un honneur , & ont prétendu prouver par l'écriture & par les peres , que tout Chrétien la doit porter , & que les prieres faites sans cette marque de religion ne font pas agréables à Dieu. Une ceremonie de l'excommunication étoit autrefois de couper la ceinture au coupable publiquement. Le roi Henri ayant appris la resolution du pape de lui envoyer des legats, se pressa de passer en An- en gleterre ; & donna ordre de garder soigneusement Gerv. p. 1419. les ports tant deçà que delà la mer; li quelqu'un se trouvoit chargé de lettres d'interdit , de l'arrêter & le mettre en prison , & de ne laisser palier aucun clerc , qu'il ne jurât de n'avoir aucun mauvais dessein contre le roi &•le royaume. Le roi arriva à Portsmouth •le troisiéme jour d'Août , & allembla une armée considerable pour passer en Irlande , ou il étoit appellé pour en être reconnu souverain. XXXVII. en Irlande. |