Kadisif Dic. p. 457. AM 1171. Hcroyoit aufli y être plus en fûreté qu'en Angleterre contre l'interdit qu'il craignoit. En passant il visita Henry évêque de Vinchestre malade à l'extremité, Ce venerable prélat lui fit de grands reproches de la mort du saint archevêque, & lui prédit qu'elle lui attireroit plusieurs adversitez. Il mourut chargé d'années le huitiéme du même mois d'Août, ayant rempli le siege de Vinchestre quarante-deux ans. Il avoit deux ans avant sa mort distribué tous ses biens en aumônes, ne gardant que la substance absolument necessaire. Gir. Cambr. G. Neubrig. 11. Le roi d'Angleterre passa en Irlande avec une Roger. Hoved. p. flotte de quatre cens voiles, & le lendemain de 26. $27. to. 10 coRG. P.1433. son arrivée qui étoit le lundi dix-huitiéme d'Octobre jour de saint Luc, il vint avec son armée à Vaterford, où il sejourna quinze jours. Là vinrent à ses ordres les quatre rois de Corc, de Limeric, d'Oxeric & de Mida, & presque tous les seigneurs d'Irlande, hors le roi de Conacte, qui prétendoit en être seul souverain. Tous les prelats y vinrent aussi savoir les quatre archevêques Gelase d'Armac, Donat de Cassel, Laurent de Dublin, Catholique de Tuam; les évêques leurs fuffragans au nombre de vingt-huit, & les abbez. Ils reçurent tous Henri pour roi & seigneur d'Irlande, & lui firent ferment de fidelité à lui & à ses successeurs à perpetuité. Dans la suite le roi d'Angleterre en voya au pape les lettres des prelats d'Irlande, & obtint la confirmation de ce royaume pour lui & ses successeurs par l'autorité du S. fiége; comme il avoit déja obtenu du pape Adrien IV. en 1156. la permission ΑΝ. 1171. N XXXIII. Concile de Caffel. Io. Bromptom. permission d'y entrer & de s'en rendre maître. venable. On ordonna premierement que les mariages .. ne seroient contractez que suivant les loix de l'églife, au lieu que la plupart des Irlandois prenoient autant de femmes qu'ils vouloient, & souvent leurs proches parentes. Que les enfans seroient portez ε à l'église pour être cathechisez à la porte, c'est-àdire exorcifez, & ensuite batisez aux fonts par les prêtres dans de l'eau pure avec les trois immerfions hors le peril de mort. Auparavant la coûtume étoit en divers lieux d'Irlande, que si-tôt qu'un enfant étoit né, son pere ou le premier venu le plongeoit trois fois dans de l'eau, & dans du lait, si c'étoit l'enfant d'un riche; puis on jettoit cette eau ou ce lait, comne fale. On ordonna encore a 3. AN. 1171. 04 as. que l'on payeroit à l'église paroissiale la dîme du betail, des fruits & de tous les autres revenus. C'est que plusieurs n'en avoient jamais payé & ne savoient pas même si'elles étoient dûës. Que toutes les terres ecclesiastiques seroient exemptes de toute exaction des seculiers, particulierement des repas & de l'hospitalité qu'ils se faisoient donner par violence. Que les clercs ne seroient point obligez de contribuer avec les autres parens pour la compofition du meurtre commis par un laïque. Que tous 6. les fideles étant malades, feroient teftament en presence de leur confeffeur & des voisins, & diviferoient leurs biens en trois parts, une pour leurs enfans, l'autre pour leur femme, la troifiéme pour leurs funerailles, c'est-à-dire, auffi pour faire prier 7. Dieu pour eux. Que ceux qui mourroient avec une bonne confeffion feroient enterrez suivant l'usage de l'église, avec les messes & les vigiles. Enfin on or4.8. donna que l'office divin seroit par tout celebré selon l'usage de l'église Anglicane. Depuis ce tems l'Irlande prit une nouvelle forme pour le temporel & pour le spirituel. Jo. Brompt. p. 1089. Pendant la tenue du ce concile le roi Henri vint à Dublin vers la saint Martin de l'an 1171. & y demeura jusques à la Purification de l'année suivante. Là il confirma les decrets du concile de Caffel, & l'archevêque d'Armach qui n'y avoit pas assisté y vint trouver le roi, & témoigner qu'il fe conformoit entierement à ses volontez. Les Irlandois bâtirent au roi un palais de perches à la maniere du pays, hors la ville de Dublin prés l'église de Saint André, & il tint sa cour à la fête de Noël. AN. 1171. On tint vers le même tems à Armach un autre concile general d'Irlande, où l'on ordonna de met- Giraldo. tre en liberté tous les Anglois qui se trouveroient en esclavage par toute l'isle. C'est que le concile fut perfuadé que les Irlandois étoient alors foumis à la domination des Anglois en punition de leurs crimes; & particulierement de ce qu'ils avoient accoûtumé d'acheter les Anglois des marchands & des pirates, pour le mettre en fervi to. 10. 1452. tude. XXXIX. Absolutions du Vita S. Th. IV. An. 1171. Le roi d'Angleterre étoit encore en Irlande quand les legats que le pape avoit promis d'envoyer pour roi d'Angleterre. connoître sa soûmission, arriverent en Normandie. c.3. C'étoit deux cardinaux prêtres, Theoduin du titre de S. Vital, & Albert du titre de S. Laurent chancelier de l'église Romaine, recommandables l'un & l'autre par leur doctrine & par leur vertu. Odon prieur de l'église de Chrift cathedrale de Cantor- Chr. Gervas beri, & toute la communauté des moines qui la desservoient, affligez que cette église demeurât si long-tems privée des divins offices, & fachant que les legats attendoient en Normandie le retour du roi : envoïerent leur demander la permission de la faire reconcilier par les évêques d'Angleterre. Les legats l'accorderent, & l'église de Christ fut V. ep. 96. reconciliée par les évêques d'Excestre & de Chichestre le jour de S. Thomas apôtre, vingt-uniéme de Decembre 1171. aprés avoir été interdite depuis le vingt-neuviéme du même mois de l'année precedente. Elle ne laifsoit pas d'être frequen AN. 1172. 557. tée par un grand concours de peuple, à cause des miracles qui se faisoient au tombeau de l'archevêRad. Dicet. p. que Thomas, & qui commencerent vers la fête de Pâques 1171. Io. Brompt. p. 1079. Sans l'arrivée des legats le roi d'Angleterre seroit demeuré en Irlande, pour achever de la soûmettre en faisant la guerre au roi de Conacte, qu'il auroit aisément vaincu. Mais étant pressé d'aller trouver les legats, il s'embarqua le dix-septiéme d'Avril 1172. qui étoit le lendemain de Pâques, &. arriva à S. David au païs de Galles. D'Angleterre V. epift. 88. il passa en Normandie, & le mardi avant les rogations, c'est-à-dire le dix-septiéme de Mai, il joignit les legats qui lui donnerent le baiser de paix. Le lendemain ils vinrent à l'abbaye de Savigni prés d'Avranches, où tous les évêques & les seigneurs étoient assemblez. Aprés que l'on y eut long-tems traité de la paix, le roi refusa de prêter absolument le ferment que les legats lui demandoient, & fe sépara d'eux avec indignation, disant: Je m'enretourne en Irlande où j'ai beaucoup d'affaires; allez en paix dans mes terres où il vous plaira, & executez votre legation. Les legats ayant consulté en particulier rappellerent les évêques de Lisieux, de Poitiers & de Salisburi; & par leur moïen firent convenir le roi de se trouver avec eux à Avranches le vendredi suivant. Là ils s'accorderent entierement, & le roi convint de tout ce que les legats lui proposerent. Mais parce qu'il vouloit que fon fils y fut pour faire les mêmes promesses, on remit au dimanche suivant, qui étoit le vingt-deuxième de Mai.. |