de la ville. Il y a , dit-il , deux hopitaux, dc'chacun desquels sortent tous les jours quatre cens chevaliers pour aller à la guerre ; outre les chevaliers qui viennent de France & des autres pays Chrétiens, pour accomplir leur væu en demeurant un an ou deux à Jerufalem. On voit bien qu'il parle des Templiers & des Hospitaliers de S. Jean. Il trouva peu de Juifs dans toute la terre sainte, deux dans une ville, trois dans une autre, & la plậpart teinturiers. Il n'en met que cinquante à Tiberiade; ce qui ne répond pas à l'idée que donnent les autres Juifs de cette fameuse école. Sortant de la terre fainte il vint à Damas , qu'il posto dit être le commencement des états de Nouradin roi des Turcs ;. & marque fa residence à Halep. Son frere Zineldin , residoit à Mofoul , & avoit au- pise. prés de lui un astrologue Juif, qui étoit son prophere. Benjamin vint ensuite à Aljobar, nommée p. 67. auparavant Pombedita , école fameuse des Juifs ; mais ruinée depuis environ fix vingt ans par les Musulmans. Il s'arrête long-tems à décrire Bag- p.641 dad, residence du calife Abballide. Il est , dit-il, de la famille du prophete des Ismaëlites , chef de leur religion & de leur empire, & tel à leur égard que le pape à l'égard des Chrétiens. Benjamin compte à Bagdad environ mille Juifs, dont le premier étoit R. Daniel , qui remontoit, dit-il, la geneabogie jusques au roi David, &'étoit reconnu pour p.70.91. chef de la captivité. Il prétend que les Musulmans eux - mêmes lui rendoient de grands honneurs , qu'il avoit de grandes richesses, & que fon p 74. s'étendoit dans tout l'empire du calife ; mais il réa -connoît qu'il recevoit du calife cette dignicé & l'achetoit cherement ; ce qui suffit pour montrer que ce chef de la captivité n'étoit rien:moins qu'un p 8.2. 13. 101. souverain :,& le seul nom de captivité de mon tre assez. Il est vrai que Benjamin met au delà:, puisque leur nation & en particulier la face de David, ne regne plus en aucun lieu de la venu terre. En general la relation de Benjamin eft remplie de fables & de fautes grossieres , contre la geographie; en sorte qu'on le soupçonne avec raison de ne parler que sur le rapport d'autrui , de plu fieurs lieux qu'il dit avoir vûs. Aprés avoir parcou2. 114. ru la Perse & l'Arabie , il vient en Egypte ; où il marque la residence du calife sectateur d'Ali, & tenu pour schismatique par le calife de Bagdad. ز Il ne p. 1281 Il ne parle point des plus fameux Rabins d’Egypte, par là qu'il nous 1173. C'est le tems des premiers Rabins fameux, dont il me semble à propos de dire un mot, afin que l'on juge quel fondement on peut faire sur les traditions rapportées par des auteurs fi modernes. . Depuis les paraphrases Chaldaïques composées vers le tems de Jesus-Christ, & le Thalmud achevé en- Rab.p. 293. viron soo. ans aprés, les Juifs n'ont que cinq ou six livres écrits avant l'an mil de Jesus-Christ. C'est depuis ce tems que les études se sont renouvellées Tome XV. Ccc Buxtorf. biblio'. Ibid. p. 395. celle chez eux, à l'imitation des Chrétiens ou des Miss sulmans ; & depuis ce tems ont été composez tous ces livres qui forment leurs bibliotheques . Un de leurs premiers auteurs est Rabbi Natham qui commença à se distinguer l'an 105o. & mourut à Rome l'an 1106. Il est l'auteur du livre Arouc, qui est un dictionaire, pour expliquer les mots difficiles du: Thalmud. Ensuite vint Abraham Aben Ezra , qui s'appliqua à interpreter l'écriture selon le sens litteral & grammatical , au lieu que la plûpart donnoient auparavant dans les explications mysterieuses de la cabale. Il foûtint toutefois la tradition contre les Caraïtes , qui ne reconnoisloient d'autorité que de l'écriture. Aben Ezra étoit Espagnol, mais s'étant mis à voïager , il mourut à Rodes en 1174. âgé de soixante & quinze ans. Il étoit aussi aftronome & medecin. Du même tems vivoit en France R. Salomon Jarchi , natif de Troies en Champagne , ou selon d'autres de Lunel au bas Languedoc. Il enseigna à Paris, & commenta toute la Bible & presque tout le Thalmud : ce qui le fit nommer par les Juifs l'interprete par excellence : mais les notes sur l'écriture sont obscures , n'étant guere que des gloses mêlées de mots vulgaires à present inconnus. Il voyagea à la terre sainte & jusques en Perfe; & étant en Europe ; il mourut à Treves à soixante & quinze ans, en 1180. Les Juifs le nomment par abregé Raschi. Ses notes avec celles d'Aben Ezra , remplissent la marge des bibles Rabbaniques. revenu AN. 1173 Bibl. Orient; '. Mais le plus fameux de tous les Rabins est Ram- que pour se mettre à couvert de la Moise aïant cultivé fa raison par la philosophie Bibl. Orient pour entendre le pal P. 366. |