Malaval. Vitap.2.6.3: 1 C'est le tems de saint Guillaume de Malaval au- qu'il fut hermite en Toscane , où après avoir plu- c'est-à-dire juf- tion de moines nommez Guillemins sous la regle Martyr. R. 10. de S. Benois. L'église honore S. Guillaume de Ma laval le jour de la mort. Sa vic avoit été écrite par Henri Dandole noble Venitien étoit patriarche Febr. $21p.liv. xlv. n. 30. • Sup. 1. LXVIII. 1137 XX. Patriarcat de Grade. p. 1459. 38. tres depuis long-tems de la Ville de Jadera ou Zara en Dalmatic, ils voulurent aussi l'assujettir à An. 1157. leur patriarche. Or elle avoir été soustraite à la ju- Ital. Sac.to.s. risdiction de l'archevêque de Spalatro, & érigée p. 1192. en archevêché par le pape Anastase IV.en 11;4. A la priere donc des Venitiens & du patriarche Henri, le pape Adrien lui accorda plusieurs bulles, Hadr. Ep.36.972 une entr’autres où il confirme les privileges accordez à l'église de Grade par les papes ses predecefseurs, particulierement celui de Leon IX.donné au concile de Rome de l'an 1053. & lui soûmet l'archevêché de Zara & les évêchez qui en dépendent, 81. lui donnant le pouvoir de sacrer cet archevêque, sauf le pallium qu'il recevra du pape. La bulle est fouscrite par treize cardinaux, & datée du trcizie.me de Juin 1157. Par une autre de la même datte le papc* accorde au patriarche la faculté d'ordonner un évêque à C. P. & dans toutes les autres Villes Ep.30: de l'empire Grec , où les Venitiens ont plusieurs égliscs. Les Zaretins eurent bien de la peine à souffrir quc leur archevêque fut soûmis au patriarche de Grade : mais il fallut enfin ceder à la puissance des Venitiens. La même année 1137. le jour de la Pentecôte qui étoit le dix-neuviéme de Mai fête de S. Dunl- Martin de Bel. tan, Henri roi d'Angleferre tint sa cour à S. Edmond , portant couronne & accompagné de Thibaud archevêque de Cantorbcri avec plusieurs évêques , abbez, comtes & barons. Le roi y avoir appellé entre les autres Hilaire évêque de Chichestre & Gautier abbé de S. Marin de Bel ou de la Ba XXI. Privilege de s. tom. X. conc.p. 181. P. 1176. le mo Sup.liv. XLI. m. 19. tom. 1. p.317 taille., pour terminer lc differend qui duroit entre AN. 1157. eux depuis plusieurs années c'est que l'évêque Hilaire qui avoit beaucoup de connoissances & de payer les droits épiscopaux. Il prétendoit aussi droit de logement dans l'abbaïe & dans les terres de sa dépendance. L'abbé foûtenoit au contraire ; que le roi Guillaume le Conquerant en fondant ce monastere , l'avoit affranchi de toute sujection d'éMonaft. Angl. vêques, comme l'église de Christ de Cantorberi : & ce sont en effet les termes de la charte de fondation. L'abbé ajoûtoit que cette exemption avoit été confirmée par Lanfranc alors archevêque de Cantorbcri,& par Srigand premier évêque de Chichestre. L'évêque Hilaire & l'abbé Gautier ayant donc été appellez à la cour qui se tint à saint Edmond , le roi occupé d'autres affaires les renvoya à Glocestre, où il se rendit avec la même suite le jeudi de la Pentecôte. Le lendemain vendredi le roi après avoir oüi la messe, commanda à l'abbé de representer les chartres de son monastere. Elles furent lûës par le chancelier Thomas Bequet , qui dit ensuite à Gauthier : Seigneur abbé, l'évêque de Chichestre employe contre vous une raison qui semble trèsforte , en disant que vous lui avez fait ferment. L'abbé soûcint. qu'il n'avoit rien fait contre la liberté de son monastere; & le roi regardant le chancelier diț ; Le serment ne nuit point à la dignité des des églises : ceux qui le font ne promettent que ce An. 1157. Le mardi après l'Octave de la Pentecôtc, le roi par la médiation du roi sauf les droits de leurs églises : n'étant point venu preparé à se défendre au fonds. Mais on lui dit qu'il falloit finir l'afaire qui n'avoit que trop duré. Il reprit donc son discours en élevant la voix & dit : N. S. J. C. a établi deux puissances en ce monde , l'une {pirituelle, l'autre temporelle. La spirituelle est celle des pasteurs de l'église & principalement du pape qui a cette prérogative , qu'aucun évêque ne peut être deposé fans Ion jugement ou fa permiss Jion. Il est vrai, dit le roi , qu'il ne peut être depo, sé , mais il peut être ainsi chassé. Ce qu'il dit en étendant les mains, & tous les assistans Te prirent à fire. L'évêque reprit: Je le dis encore, tel elt l'état Tome XV. F An. 1157 de l'église établi de toute antiquité ; & aucun laique , ni le roi même ne peut donner aux églises aucune dignité ni liberté sans l'autorité du pape. Il vouloit montrer par là la nullité de l'excmption accordée par le roi Guillaume au monastere de Belu Alors le roi en colere dit:Vous pretendez artificicusement vous appuyer sur l'autorité que le pape a reçûë des hommes, contre l'autorité royale quic j'ai reçûë de Dicu. C'est pourquoi je vous ordonne par le ferment que vous m'avez fait, de me faire satisfaction , pour ce discours presomptueux contraire à ma dignité ; & je prie , sauf le droit de ma couronne , tous les évêques presens de m'en faire justice. Il s'éleva dans l'assemblée un murmure contre l'évêque , que l'on eut peine à appaiser. Le chancelier même lui fit des reproches ; & le prelat voïant tout le monde contre lui , fit des excuses au roi : foûtenant qu'il n'avoit point usé d'artifice , ni prétendu diminuer en rien fa puisfance. Nons n'avons pas le reste de cette rélation, & nous ne voyons point comment l'affaire fut decidée : mais ceci suffit pour nous montrer combien Henri II. roi d'Angleterre étoit jaloux des droits de fa couronne , à l'égard de la puissance ecclefiaftique. Au reste ce qu'il disoit que le pape a reçû des hommes son autorité, eft faux à l'égard de la primauté, qui lui appartient de droit divin : mais à l'égard du droit de juger seul les évêques dont il étoit ici question, il est vrai qu'il ne le tenoit que des hommes, par un usage fondé sur les fauffes decretales. ز |