ز rude, plusieurs hommes de marque y furent tuez, An. 1180. Alexandre ayant appris ces tristes nou- Alex.epif. so 30 velles, il écrivit des lettres , l'une à tous les princes & à tous les fideles , l'autre à tous les prélats , l'une & l'autre dattée de Tusculum le seiziéme de Janvier ; par lesquelles il represente l'extrême danger où se trouve le royaume de Jerusalem, dont le roi Baudouin affligé de la lepre est peu en état d'agir & où l'on manque de braves gens & de bons confeils. Il exhorte donc à marcher au secours, disant que ce n'est pas être Chrétien, que de n'être pas touché des malheurs de la terre sainte. Il promet à ceux qui feront le voyage l'indulgence accordée par Urbain II. & Eugene IV. & met sous la proteca tion de l'église leurs femmes, leurs enfans & leurs biens. Il leur permet pour emprunter l'argent necessaire à ce voyage d'engager leurs heritages aux ecclesiastiques; ou à d'autres , au refus de parens & des seigneurs de fief. La lettre aux prélats est pour leur enjoindre de prêcher la croisade & de faire te 2 6.611. ز XXXIV. 537 AN. 181. nir par tout la lettre precedentte. Les porteurs de Roger. Hoved. ces lettres étoient des Templiers & des Hospitaliers, qui les presenterent aux deux rois Philippe de France & Henri d'Angleterre, en une conference qu'ils eurent en Normandie le lundi vingt-septiéme d'Avril 1181. Les deux rois furent extrêmement touchez de la desolation de la terre sainte ; & promirent d'y envoyer un prompt secours , & ainsi finit leur conference. L'église de Lincolne n'avoit point eu d'évêque Eslite d'Angle de puis Robert du Chesnei mort le huitiéme de JanGoduin de praful. vier 1167. Il est vrai que sept ans aprés Geoffroi fils Roz: an. 1174. Po naturel du roi Henri archidiacre de la même égli se en fut élû évêque ; mais il se contenta de jouir des revenùs , sans se faire sacrer ni ordonner prêtre. Il y avoit déja sept ans qu'il en jouissoit ainsi , & quatorze ans que l'évêché vaquoit, quand le pape Alexandre ordonna expressément à Richard archevê que de Cantorberi d'employer les censures eccleRoger. p. 617. . fiastiques , pour obliger Geoffroi à renoncer à son élection, ou à recevoir incessamment les ordres. Gervas. an. 1181. Geoffroi reconnoissant son incapacité aima mieux quitter l'évêché; & par le conseil du roi fon pere , des princes ses freres & de plusieurs évêques, il renonça à son élection entre les mains de l'archevêque. Le roi le fit son chancelier & lui donna de revenu mille marcs d'argent. Toutefois l'évêché de Lincolne vaqua encore deux ans. Roger. . 613 Guillaume roi d'Escofle s'opiniâtroit toûjours à ne point souffrir que Jean demeurât évêque de saint André, & le Pape Alexandre à le solltenir. Ce qui Coll. Lup. v. ܪ fut cause que Roger archevêque d’Yorc & legat An. 1181. Marth. Paris. tous AN. 1181. mais aprés sa mort le roi se saisit de tout, sans avoir égard à son testament : disant que les tresors appartenoient au prince , & que ce prélat avoi porté lui-même un jugement contre lui, ayant ob tenu du pape Alexandre un privilege pour s'approprier les biens des clercs de la jurisdiction , qui seroient morts sans les avoir distribuez de leurs propres mains , quoiqu'ils eussent fait un testament Aprés sa mort le fiege d’Yorc vaqua dix ans. On s'étoit plaint au pape Alexandre, que quelques l'évêques d'Angleterre étoient toûjours à la cour , exerçoient même des jugemens criminels, & n'offroient point le S. sacrifice, comme s'en trouvant indignes. On marquoit en particulier Richard de Vinchestre, Geofroi Ridel évêque d'Eli & Jean d'Oxford évêque de Norvic ; tous deux fameux dans l'affaire de saint Thomas de Cantorberi. Le pape en écrivit avec indignation à l'archevêque Richard, menaçant de le punir lui-même s'il ne reprimoit cet abus. L'archevêque , c'est-à-dire, Pes. Bles. op. 84. Pierre de Blois en son nom , écrivit au pape, que c'étoit des calomnies ; & aprés avoir relevé le merite personnel de ces trois évêques , il s'efforce de montrer en general, qu'il est avantageux que évêques asistent aux conseils des rois. Ce n'est pas , dit-il, une nouveauté, car comme ils surpalsent les autres en dignité & en sagesse , ausi sontils plus propres au gouvernement de l'état. Il raporte plusieurs exemples de l'ancien testament où les rois prenoient le conseil des prophetes & des prêtres ; & ajoûte : ز les ) Vous devez savoir que si les évêques n'étoienc An. 1181. auprés des rois , le clergé suroit excesivement opprimé par les laiques ; car quand les censures ecclesiastiques ne suffisent pas, ils font venir au secours l'autorité du prince. Si le roi , comme il arrive souvent , est irrité contre des innocens, les évêques l'adoucissent par leurs prieres. Ils font moderer la rigueur des jugemens, écouter les plain pauvres, soulager leurs miseres; ils affermilsent la liberté du clergé, le repos des monafteres', la paix des peuples, l'autorité des loix ; ils font observer les decrees du saint siege, ils augmentent la devotion des laïques & les domaines de l'église. A toutes les principales fêtes ils vont à leurs églises ; ou par la distribution des aumônes, la consolation des veuves & des orphelins, la correction de ceux qui leur sont foûmis & d'autres bonnes oeuvres ; ils reparent le séjour qu'ils ont fait à la cour. Au lieu qu'à la cour de Sicile il y a des évêques qui sont des sept ans & des dix ans sans en sortir : li bien qu'il est indifferent qu'ils vivent ou qu'ils meurent ; pour la conservation des domaines de l'église , ou le gouvernement des amnes. Nous avons voulu quelquefois retirer nos évêques de cette assiduité à la cour , mais elle a été jugée utile par gens sages ; dont ils ont suivi le conseil, malgré les incommoditez qu'ils y souffrent & qui leur feroient desirer d'en sortir. Je vous prie donc , saint de peser l'utilité de l'église Anglicane avec les inconveniens qu'on vous a malicieusement representez , & quand vous nous aurez fait savoir Tome XV Rrr ز pe re |