rude, plufieurs hommes de marque y furent tuez, AN. 1180. Le pape Alexandre ayant appris ces tristes nou- Alex.epift. 59.80, feils. Il exhorte donc à marcher au fecours, difant p.611. AK. 1181. nir par tout la lettre precedentte. Les porteurs de Roger. Hoved. ces lettres étoient des Templiers & des Hofpitaliers, qui les prefenterent aux deux rois Philippe de France & Henri d'Angleterre, en une conference qu'ils eurent en Normandie le lundi vingt-feptiéme d'Avril 1181. Les deux rois furent extrêmement tou chez de la defolation de la terre fainte ; & promirent d'y envoyer un prompt fecours, & ainfi finit leur conference. L'églife de Lincolne n'avoit point eu d'évêque de puis Robert du Chefnei mort le huitiéme de Janvier 1167. Il eft vrai que fept ans aprés Geoffroi fils naturel du roi Henri archidiacre de la même église en fut élû évêque ; mais il fe contenta de jouir des revenus, sans se faire facrer ni ordonner prêtre. Il y avoit déja sept ans qu'il en joüiffoit ainfi, & quatorze ans que l'évêché vaquoit, quand le pape Alexandre ordonna expressément à Richard archevêque de Cantorberi d'employer les cenfures ecclefiaftiques, pour obliger Geoffroi à renoncer à son élection, ou à recevoir inceffamment les ordres. Gervas. an. 1181. Geoffroi reconnoiffant fon incapacité aima mieux quitter l'évêché; & par le confeil du roi son pere, des princes fes freres & de plufieurs évêques, il renonça à fon élection entre les mains de l'archevêque. Le roi le fit fon chancelier & lui donna de revenu mille marcs d'argent. Toutefois l'évêché de Lincolne vaqua encore deux ans. Roger. p. 611. 2.1453. XXXIV. terie. Eglife d'Angle Goduin. de praful. Rog. an. 1174. P. Angl p 344. 537. Roger. p. 6137 Guillaume roi d'Escoffe s'opiniâtroit toûjours à ne point fouffrir que Jean demeurât évêque de faint André, & le Pape Alexandre à le foûtenir. Ce qui Coll. Lup.. epift. 91. fut caufe que Roger archevêque d'Yorc & legat AN. 1181. Matth. Parif. AN. 1181. mais aprés fa mort le roi fe faifit de tout, fans avoir égard à fon teftament : difant que tous les trefors appartenoient au prince, & que ce prélat avoi porté lui-même un jugement contre lui, ayant ob tenu du pape Alexandre un privilege pour s'approprier les biens des clercs de fa jurifdiction, qui seroient morts fans les avoir diftribuez de leurs propres mains, quoiqu'ils euffent fait un teftament. Aprés fa mort le fiege d'Yorc vaqua dix ans. On s'étoit plaint au pape Alexandre, que quelques l'évêques d'Angleterre étoient toûjours à la cour, exerçoient même des jugemens criminels, & n'offroient point le S. facrifice, comme s'en trouvant indignes. On marquoit en particulier Richard de Vincheftre, Geofroi Ridel évêque d'Eli & Jean d'Oxford évêque de Norvic; tous deux fameux dans l'affaire de faint Thomas de Cantorberi. Le pape en écrivit avec indignation à l'archevêque Richard, menaçant de le punir lui-même s'il ne reprimoit cet abus. L'archevêque, c'est-à-dire, Pat. Blef ep 34. Pierre de Blois en fon nom, écrivit au pape, que c'étoit des calomnies ; & aprés avoir relevé le merite personnel de ces trois évêques, il s'efforce de montrer en general, qu'il eft avantageux que les évêques affiftent aux confeils des rois. Ce n'eft pas, dit-il, une nouveauté, car comme ils surpasfent les autres en dignité & en fageffe, auffi fontils plus propres au gouvernement de l'état. Il raporte plufieurs exemples de l'ancien testament où les rois prenoient le confeil des prophetes & des prêtres, & ajoûte: Vous Vous devez favoir que fi les évêques n'étoient AN. 1181. auprés des rois, le clergé feroit excessivement opprimé par les laïques; car quand les cenfures ecclefiaftiques ne fuffifent pas, ils font venir au fecours l'autorité du prince. Si le roi, comme il arrive fouvent, eft irrité contre des innocens, les évêques l'adouciffent par leurs prieres. Ils font moderer la rigueur des jugemens, écouter les plaintes des pauvres, foulager leurs miferes; ils affermiffent la liberté du clergé, le repos des monafteres, la paix des peuples, l'autorité des loix ; ils font obferver les decrets du faint fiege, ils augmentent la devotion des laïques & les domaines de l'église. A toutes les principales fêtes ils vont à leurs églises; οι par la diftribution des aumônes, la confolation des veuves & des orphelins, la correction de ceux qui leur font foûmis & d'autres bonnes œuvres ; ils reparent le féjour qu'ils ont fait à la cour. Au lieu qu'à la cour de Sicile il y a des évêques qui font des fept ans & des dix ans fans en fortir: fi bien qu'il eft indifferent qu'ils vivent ou qu'ils meurent; pour la confervation des domaines de l'église, ou le gouvernement des ames. Nous avons voulu quelquefois retirer nos évêques de cette affiduité à la cour, mais elle a été jugée utile par des gens fages; dont ils ont fuivi le confeil, malgré les incommoditez qu'ils y fouffrent & qui leur feroient defirer d'en fortir. Je vous prie donc, faint pede pefer l'utilité de l'églife Anglicane avec les inconveniens qu'on vous a malicieusement reprefentez, & quand vous nous aurez fait favoir re, Rrr Tome XV. |