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AN. 1183.
G. Tyr. xxII.

c. 8

Jac. de Vitr.

Sup. liv. xl. n.

13.

de réunir les Maronites à l'église Romaine. Ils étoient Monothelites, attachez aux erreurs de Macaire patriarche d'Antioche, qui fut condam bift. Hierof. c. 77. né au fixiéme concile general en 681. & tellement connus pour être dans cette heresie, que les chrétiens Orientaux écrivant en Arabe n'ont pas d'autre nom pour fignifier les Monothélites, que celui de Maronites. Cette nation étoit composée d'environ quarante mille ames, difperfées fur le mont Liban, & aux environs, dans les dioceses de Giblet, de Botron & de Tripoli. Comme ils étoient gens de guerre, braves & fort utiles aux Latins contre les infideles; leur converfion caufa une grande joïe. Car ils embrafferent non feulement la foi Catholique, mais encore les traditions de l'églife Romaine ; à laquelle ils fe réünirent avec leur patriarche & quelques-uns de leurs évêques; qui pour fe conformer aux Latins prirent des mitres, des anneaux & des croffes, & introduifirent dans leurs églises l'ufage des cloches, car les Grecs & les Orientaux n'ufent que de tables de bois fur lesquelles ils frappent pour appeller à l'office; à peu prés comme nous faifons le vendredi faint. Auffi lés Orientaux pour exprimer cette réunion disent que les Maronites fe rendirent Francs. Toutefois ils fe fervoient, comme ils font encore, de la langue Chaldaïque dans l'office divin, & de l'Arabe pour langue vulgaire.

XLVI.

Dés l'année 1174. Guillaume II. Roi de Sicile Archevêché de avoit fondé un monaftere de Benedictins à quatre mille de Palerme fa capitale, en un lieu agreable

Montreal en Sici

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VIII.

Bar. an. 1174. n.

au pied d'une montagne que le fejour des rois fit AN. 1183. apeller Montreal, & qui devint une petite ville. Le Fafel. 1. Dec. lib. pape Alexandre III. accorda dés lors plufieurs p 170. 2. privileges à ce nouveau monaftere, entre-autres 433. l'exemption, puis la dépendance immediate du faint tt. fiége. Enfin à la priere du même roi le pape Lucius III. érigea cette église en métropole', nonobftant la proximité de Palerme, & lui donna pour fuffra gans les évêques de Catane & de Syracufe, quoique ces villes foient à l'autre extremité de la Sicile, Ce fut le chancelier Mathieu, qui par jaloufie contre Ric. de S. Gest. Gautier archevêque de Palerme, persuada au roi de poursuivre cette érection fi contraire aux anciennes regles. Elle eft du cinquiéme Février 1183. & Guillaume fecond abbé en fut le premier archevêque, que le pape facra de fa main & ordonna que lobfervance monaftique demeureroit à perpetuité dans cette églife.

XLVIII.
Mort de Chriftien.

Conrad arch, de
Mayence.

Roger. Hoved. p.

621

Le pape Lucius étoit à Veletri ne pouvant demeu→ rer à Rome, à caufe de la revolte des Romains. Leur differend venoit de quelques coûtumes, qu'il jura de ne jamais obferver, quoique les papes fes predeceffeurs les euffent gardées, & les Romains en fu rent tellement irritez, qu'ils pillerent & brûlerent les terres du pape, enforte qu'il fut obligé de fuir de place en place dans fes fortereffes. Chriftien ar Jo da Ceu, chr. chevêque de Maïence chancelier de l'empereur vint au fecours du pape, avec une grande armée d'Allemans,& incommoda fort les Romains, mais ils tom

8266

de

ba malade à Tufculum,& le pape qui étoit proche le bi ap. Ser. p.. vint voir. L'archevêque étoit fi mal qu'il ne put fe

AN. 1182. lever pour le recevoir; mais il fe confeffa à lui; reçut de sa main les facremens & l'indulgence & mourut ainfi au mois d'Août 1183. On prétendit que les Romains avoient procuré fa mort par l'eau d'une fontaine qu'ils avoient empoifonnée. Son armée fe diffipa, & les Romains s'éleverent plus fortement contre le pape. Le fiege de Mayence étant ainfi demeuré vacant, Conrad qui en avoit été pourvû avant Christien, y rentra, quittant celui de Salfbourg où il avoit été transferé; & Albert de Boheme rentra dans le fiege de Salsbourg, par ordre de l'empereur, & du confentement de cette églife; où il fut intronifé pour la feconde fois le dix-neuviéme de Novembre 1183.

Chron. Reichers. ann. 1183.

Sup. liv. LXXII.

#. 62.

XLIX.

au pape. Roger. p. 632

Le pape voyant qu'il ne pouvoit refifter aux RoSubfide accordé mains, envoya des nonces aux rois & aux feigneurs tant laïques qu'ecclefiaftiques, pour demander des fecours d'argent. Ceux qui vinrent en Angleterre, ayant fait leur propofition, le roi confulta les évêques & le refte du clergé ; qui lui conseillerent, de donner le fubfide au pape tel qu'il le jugeroit à propos, tant pour lui que pour eux. Car ajoûterent-ils, nous aimons mieux vous rembourfer fi vous le voulez de ce que vous aurez donné, que fouffrir que le pape envoye fes nonces en Angleterlever fur nous un fubfide, ce qui pourroit tourner en coûtume au préjudice du royaume. Le roi fuivit ce confeil,& envoya au pape une grande fomme d'argent, avec laquelle & celles qu'il reçut de toutes parts des autres princes, il fit la paix avec les Romains.

re,

de

La

AN. 1183.

Roger p. 621.

La même année le pape étant à Veletry Jean & Hugues qui fe difputoient l'évêché de faint André en Efcoffe furent entendus en confiftoire, & on jugea Sup. n. 27. qu'ils n'y avoient droit ni l'un ni l'autre. Ils refignerent entre les mains du pape purement & fimplement; & fe retirerent de fa cour, attendant fa mifericorde. Peu de jours aprés il rendit à Hugues l'évêché de S. André, & donna à Jean celui de Donquelde avec tout ce que le roi d'Efcoffe lui avoit ôté. Quand ils furent revenus en Efcoffe, ils se mirent en poffeffion chacun de leurs fieges; mais parce que le roi ne voulut pas faire à Jean la reftitution que le pape avoit ordonnée, ce prélat difputa encore à Hugues l'évêché de faint André.

L.
Mort du jeune.

Id. p. 620.

La même année mourut le jeune roi d'Angleterre Henri. Il faifoit la guerre au roi fon pere en roi d'Angleterre. Limoufin, & l'avoit plufieurs fois voulu furprendre par de faux fermens & des promeffes trompeufes. Enfin le chagrin de ne pouvoir réüssir dans fes mauvais desseins le fit tomber griévement malade à Martel en Quercy; & se voyant prés de sa fin, il envoya au roi fon pere qui refufa de l'aller trouver ne s'y fiant pas. Le malade appella les évêques & les autres ecclefiaftiques qui fe trouverent prés de lui; & leur confeffa fes pechez premierement en fecret, puis publiquement. Après avoir reçû labfolution, il donna à Guillaume Maréchal fon ami la croix qu'il avoit prise pour aller à Jerusalem, le chargeant d'accomplir fon vou; puis ayant ôté ses habits, il fe revêtit d'un cilice, fe mit une corde au cou, & dit aux évêques & aux autres ecclefiaftiTome XV.

Vvv

AN. 1183. ques: Je me livre indigne pecheur que je fuis, à vous qui êtes les ministres de Dieu; priant N. S. J. C. qui pardonna au larron à la croix, d'avoir pitié de ma malheureuse ame par vos prieres & par fon ineffable mifericorde. Tous répondirent: Amen; & il ajoûta: Tirez moi de mon lit avec cette corde, & me mettez fur ce lit de cendre. Ils le firent, & mirent deux groffes pierres carrées l'une à sa tête, Chr. Vosiens. l'autre à fes piés; alors il reçut le viatique, & mourut âgé de vingt-huit ans, le jour de faint Barnabé onzième de Juin 1183. Il fut enterré à Nôtre-Dame de Rouen, comme il l'avoit ordonné.

290.

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A C. P. Andronic qui avoit tout pouvoir entreprit de marier Irene fa bâtarde avec Alexis bâtard du défunt empereur Manuel, quoique l'un & l'autre fuffent nez d'inceftes avec des parentes. Car Andronic prétendoit que les conjonctions illegiti mes ne produifoient point de parenté ; & il fit autorifer cet avis par le concile & par le fenat. Mais le patriarche Theodofe s'oppofa toûjours à ce mariage; & demeura inébranlable contre l'autorité d'Andronic. Enfin voyant qu'il ne pouvoit plus faire aucun bien, & que le mal prévaloit ouvertement; il renonça au fiege de C. P. qu'il avoit rempli pendant fix ans, & fe retira à l'ifle Terebinte ou il s'étoit bâti un logement & un fepulchre. Andronic ravi de fa retraite, à laquelle il ne s'attendoit pas, fit celebrer le mariage entre Alexis & Irene par l'archevêque de Bulgarie, qui fe trouvoit à C. P. & pour remplir le fiege patriarcal, il choifit Bafile Camatere, qui étoit cartophylax & hypertime.

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