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que trois places confiderables., An

tins en Orient

A N. 1187. tioche, Tyr & Tripoli.

X II.

Gregoire VIII.

pape

Garvaf. Chr.

༡. ར༠༡. ཏྭ།༠.
V. Pagi ann.
2187.n. 13.

Ces triftes nouvelles vinrent fi promptement en Mort d'Urbain. Italie que le pape Urbain III. en mourut dans le même mois.La paix ayant été faite entre lui & l'empereur Frideric d'une maniere qui paroiffoit honorable à l'églife, il quitta Verone & vint à Ferrare ; où il apprit la perte de la terre fainte, & comme il étoit déja confumé de vieilleffe il tomba malade. & mourut le dix-neuviéme d'Octobre 1187. aprés avoir tenu le S. fiege un an & prés d'onze mois. Il fut enterré le lendemain dans l'églife cathedrale de Ferrare, & le vingt-uniéme du même mois on élut pape Albert natif de Benevent prêtre carnal du titre de faint Laurent en Lucine,&chancellier de l'églife Romaine, qui fut nommé Gregcire VIII. & facré le dimanche vingt-cinquiéme. Il étoit savant & éloquent, d'une vie pure & auftere & d'un grand zele; mais il ne tint le faint siege qu'environ deux mois.

Hugo Autif.

to. 10. conc.

Dans ce peu de tems il fit ce qui lui fut possible pour animer les fideles au recouvrement de la terre fainte; comme on voit par une grande lettre donnée à Ferrare le vingt-neuviéme d'Octobre, où il les exhorte à appaifer la colere de Dieu par la peGreg. ep.. nitence & les bonnes œuvres, & promet à ceux qui feront le voyage les mêmes graces que fés pre decefleurs, c'est-à-dire, l'indulgence pleniere de leurs pechez, & la protection de l'églife pour leurs biens temporels. Par une autre lettre de la même datte, il marque en particulier la penitence que

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l'on

l'on doit faire fur ce fujet. Nous ordonnons, dit-il, AN. 1187. par le confeil de nos freres, c'est-à-dire, des cardinaux, & avec l'approbation de plusieurs évêques, que tous pendant cinq ans jeûnent au moins les vendredis en viandes de Carême; & que la meffe ne fe dife qu'à none. Tous ceux qui se portent bien s'abstiendront de manger de la chair le mercredi & le famedi; pour nous & nos freres, nous nous en abftiendrons encore le lundi avec nos domeftiques ; & quiconque y manquera, fera traité comme s'il avoit rompu l'abstinence du Carême. Un auteur du tems ajoûte, que les cardinaux promi- Roger. p. 636. rent entre-eux de renoncer à toutes les richeffes & les delices; de ne plus recevoir aucuns prefens de ceux qui avoient des affaires en cour de Rome; de ne point monter à cheval, tant que la terre fainte feroit au pouvoir des infideles, mais de fe croiser tous les premiers, & d'aller demandant l'aumône à la tête des pelerins.

Comme, felon les regles du droit, les commiffions ceffent par le decès du commettant; le pape Gregoire craignit que ceux qui avoient obtenu à grands frais des lettres du pape Urbain, pour faire juger leurs affaires fur les lieux, ne fuffent obligez d'en obtenir de nouvelles. C'est pourquoi deux p.3. jours aprés fon facre, il fit expedier une lettre adreffée à tous les prélats de l'église pour valider toutes les commissions de cette nature accordées par fon G.Neubr. predeceffeur trois mois avant sa mort.

6. 22.

XIII.

III.

Il y avoit une ancienne inimitié entre les Pifans & les Genois, dont les villes étoient alors Mort de Gregoi

re. Clement 111

Tome XV.

Cccc

pape.

A N. 1187.
Chr. Pifto. 3.
Ital. Sae.p.889.

V. Pagi 1187.

#. 16. 1188. n. I.

Gervaf.an. Ann. Maillrof.

XIV.
Traité du pape

Roger. p. 689.

pour

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trés- riches & trés-puissantes par terre & par mer. Le pape Gregoire entreprit de les reconcilier afin de les faire agir ensemble le recouvrement de la terre fainte. Pour cet effet il fe rendit à Pife, où il fut reçû avec grand honneur le neuviéme jour de Decembre, & y ayant fait venir les premiers d'entre les Genois, il parla aux uns & aux autres avec tant de fageffe, qu'ils commençoient à s'adoucir, & la paix étoit en bon chemin : quand la fievre le prit, & aprés avoir été malade trés-peu de jours, il mourut le feizième du même mois, n'ayant occupé le faint fiege qu'un mois & vingtfept jours. Trois jours aprés, c'est-à-dire, le dix-neuviéme de Decembre 1187. on élut à Pife pour lui fucceder Paul ou Paulin Romain de naiffance cardinal évêque de Palestrine, qui fut nommé Clement III. & couronné le lendemain dimanche vingtiéme de Decembre. Il tint le faint siege trois ans & trois mois.

Aufsi-tôt aprés fon couronnement, il envoya des avec les Romains députez aux Romains fes concitoyens, pour établir avec eux une paix folide. L'occafion de la difcorde étoit la ville de Tufculum à dix mille ou trois lieues de Rome appartenant au pape, à laquelle les Romains faifoient une guerre implacable, pour fe la foûmettre; ce qui caufoit une cruelle divifion entre-eux & le pape depuis le tems d'Alexandre III. Les députez de Clement III. étant arrivez à Rome, exhorterent les Romains à le recevoir comme leur pere, & se réünir à lui. Nous le souhaitons plus que lui, répondirent-ils, à. condition toutefois qu'il

nous aidera à reparer la perte & la honte que nous AN. 1188. avons reçûë à l'occafion de la guerre de Tufculum; & qu'il fera marcher fes troupes, s'il eft befoin", contre cette ville, en cas que nous ne puiffions faire avec elle une paix honorable. Enfin qu'il nous la livrera, s'il en eft un jour le maître, pour en difpofer à nôtre volonté.

1188.

A ces conditions fut fait le traité, où le fenat & ap. Baron. an. le peuple Romain, adreffant la parole au pape, difent en fubftance: Nous vous rendons dés-à-prefent le fenat, la ville & la monoye. Nous vous rendons quittes l'églife de S. Pierre & les autres, qui étoient engagées pour la guerre, à condition que vous cederez au fenat le tiers de la monoye, furquoi l'on déchargera tous les ans une partie de la fomme, pour laquelle les églises étoient engagées, jusques à ce qu'elle foit entierement acquitée, & dont les interêts.diminuerent à proportion du principal. Nous vous jurerons fidelité tous les ans, nous & les fenateurs nos fucceffeurs ; & vous donnerez aux fenateurs & à leurs officiers les diftributions ordinaires; aufsi-bien qu'aux juges, aux avocats & aux scriniaires que vous aurez établis.

De quelque maniere que Tufculum foit détruit: T'églife Romaine y gardera tous fes domaines & fes mouvances; mais vous nous donnerez dans fix mois tous les murs de la ville & de la fortereffe, pour les détruire fans que vous les puiffiez jamais rétablir. Et fi Tufculum ne tombe pas entre nos mains d'iciau premier de Janvier, vous en excommunierez les habitans, & les contraindrez par

AN. 1188. vos vaffaux de Campanie & de Romagne avec nỗtre secours, d'accomplir touchant leur ville ce qui a été dit. Moyennant ce que deffus, nous jurerons de vous donner fûreté, vous, aux évêques, aux cardinaux, à toute votre cour, & à ceux qui y viendront, y fejourneront ou s'en retourneront, fauf les droits des Romains qu'ils demanderont de bonne foi. Si vous les appellez pour la défense du patrimoine de faint Pierre, ils iront en les défraïant de: vôtre part, comme leurs predeceffeurs ont accoûtumé de l'être. Ce font les principales claufes de ce traité, dont la datte eft du dernier de Mai indiction fixiéme, qui eft cette année 1188. Il est aufli datté de la quarante-quatrième année du fenat: ce qui fait voir que les Romains en remontoient le rétabliffement à l'an 1144. feulement, & au pontificat de Lucius II. quoiqu'ils euffent commencé. cette entreprise dés l'année précedente sous Innocent II. Le pape Clement III. étoit à Rome dés le treizième de Mars.

Sup. liv. LXIX. 2. 1. 4. 6. ep. 6.

Chr. Pif to. 3. Ita. Sac. p. 888.

Roger. p. 691.

Avant que de partir de Pise, il exhorta le peuple affemblé dans la grande église, à travailler au recouvrement de la terre fainte; & pour les y conduire, il donna l'étendart de faint Pierre à leur archevêque Ubalde, avec le titre de legat. Ce prélat partit à la mi-Septembre de la même année 1188. avec une flotte de cinquante vaiffeaux, passa l'hiver à Messine, & arriva à Tyr le fixiéme d'Avril de l'année fuivante. Ce fut apparemment à Pife que le pape Clement ordonna des prieres particulieres par toute l'églife pour la paix, la délivrance de la terre fainte

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