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AN. 1189. main. Il trouva auffi beaucoup de refistance fur les terres de l'empereur de C. P. Ifaac l'Ange, qui toutefois lui avoit promis la liberté du paffage; mais il s'imaginoit que Frideric venoit dans le deffein de le dépouiller lui-même, & de faire fon fils Frideric empereur de C. P.

11. n. 4. p. 258.

Il avoit reçû cette impreffion de Dofichée en qui Nices. Ifanc lib. il avoit une particuliere confiance. C'étoit un moine de Stude, qui étant ami d'Ifaac avant son élevation lui prédit l'empire, & l'accomplissement de cette prédiction lui acquit une telle estime, qu'il le fit patriarche de Jerufalem aprés la mort de Leonce homme de mœurs agréables & de grandes vertus. Car les Grecs n'avoient point ceffé d'avoir des patriarches à Jerusalem & à Antioche depuis qu'elles avoient été prifes par les Latins. Dosithée avoit donc perfuadé à l'empereur Ifaac que Frideric en vouloit à C. P. il lui avoit même prédit par quelle porte il y entreroit & les defordres qu'il y feroit, ajoûtant que Dieu en feroit une punition exemChr. Reicherfp plaire. On difoit encore parmi les croifez qu'Ifaac avoit fait un traité avec Saladin pour partager entre-eux la Palestine, aprés en avoir chaffé les Latins; on spécifioit les conditions du traité ; & on faifoit en détail le dénombrement des prefens qu'ils s'étoient envoyez de part & d'autre.

P. 267

Radul. Dic p.642.

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L'empereur Frideric fe voyant ainfi trompé par Ifaac, fit le degât fur les terres, & prit Philoppopoli qu'il trouva abandonnée & deferte, à la referve de quelques Armeniens qui y refterent; n'ayant pas pour les Latins la même averfion que les Grecs.

n. 60.

Nicetas gouverneur de cette ville dit dans fon hif- AN. 1190., toire que les Armeniens & les Allemans communiquent ensemble & s'accordent fur la plûpart de leurs opinions. Car, ajoûte-t-il, les Armeniens & les Allemans rejettent également l'adoration des faintes images: les uns & les autres employent le pain fans levain au faint facrifice;& obfervent comme legitimes quelques autres pratiques rejettées par les Chrétiens orthodoxes. Je ne vois pas ce que veut dire Nicetas touchant les images; fi ce n'eft que quelques foldats Allemans euffent profané celles des Grecs, comme avoient fait les Siciliens à la Sup. liv. Xxxr1. prife de Theffalonique. Frideric prit Philippopoli le vingt-cinquième d'Août ; & le vingt-deuxième de Novembre il vint à Andrinople où il paffa l'hyver. Il en partit l'année fuivante 1190. & paffa l Hellefpont ou détroit des Dardanelles le mercredi de ric Henri IV. Pâques vingt-huitiéme de Mars. Il entra fur les ter- Abulfarage. . res du fultan d'Iconie ou Cogni, qui étoit KeligéArflam fils deMashou quatrième des Seljouquides. Or quoique ce prince eût promis paffage à l'empereur Frideric, il ne laiffa pas de le faire attaquer dans les défilez des montagnes ; mais l'empereur battit deux fois les Turcs, puis affiégea le fultan dans Cogni fa capitale qu'il prit d'affaut le dix-huitiéme de Mai. Il paffa enfuite fur les frontieres d'Armenie pour fe rendre à la terre fainte. Mais le dimanche dixiéme de Juin, la chaleur l'ayant invité à fe baigner dans une petite riviere de Cilicie ou la Caramanie, nommée dans le pays la riviere de Fer; il s'y noya aprés avoir regné trente-sept ans.Fri

*

XXIII. Moit de Fride

empereur.

276. Bibl. Or.

p. 8011

Chr. Reicherf.

AN. 1190. deric duc de Suaube fen fecond fils prit la conduite Vie Sala M. S. de l'armée ; mais il mourut fix mois aprés devant Acre, favoir le vingtiéme de Janvier 1191. Henri VI. fils aîné de l'empereur Frideric étoit demeuré en Allemagne & déja reconnu roi. Ce prince dés la même année 1190 fit élire archevêque de Treves Sup. liv. 1x1111. Jean fon chancelier; & termina ainfi le schifme qui duroit depuis fept ans dans cette églife. Jeant tint le fiege de Treves vingt-trois ans.

Magn. Chr. Belg. p. 204.

72. 43.

XXIV. Concile de

Rouen. Roger. p. 663.

p. 665.

Rad. Dic p. 65s.

Le roi Richard partit d'Angleterre au mois de Décembre 1189. laiffant le gouvernement du royaume à Guillaume de Long-champ évêque d'Eli fon chancelier ; & pour lui donner plus d'autorité, il obtint pour lui du pape Clement la legation d'Angleterre. Gautier archevêque de Rouen, qui devoit accompagner le roi Richard au voyage de la Poft Petr Bles croifade, tint avant que de partir fon concile provincial dans fon églife métropolitaine le onzième de Février 1190.lorfque l'on comptoit encore 1189. commençant l'année au vingt-cinquiéme de Mars. Tous les évêques fes fuffragans y affifterent avec plufieurs abbez, & on y publia trente-deux canons, la plupart repetez des conciles precedens; Sup liv 11. entre-autres du concile general de Latran tenu

8.799.

#20.

fous Alexandre III. en 1179. On ordonne premie6.1. rement, que toutes les églifes fuffragantes fe conformeront à l'ufage de la métropole dans les lectures & la pfalmodie, c'est-à-dire, dans l'office divin. Que les calices feront d'or ou d'argent & non d'étain; que l'on ne portera point le corps de N. S. fans luminaire, croix & eau benite, & fans qu'il

C.3.

6.7.

y ait un prêtre préfent, finon en cas d'extrême ne- AN. 1180. ceffité. On pouvoit donc abfolument s'en paffer. Les clercs qui pour éviter l'examen de leurs évêques fe font ordonner outre mer, ou hors de la province, ne feront point admis par leurs évêques aux fonctions de leurs ordres. Le droit de procura- c.32. tion des archidiacres eft reduit en argent à une fomme modique. On défend les focietez ou ligues . 25. de clercs ou de laïques, qui s'engagent par ferment à une défense mutuelle pour toutes fortes d'affaires. On ordonne d'excommunier folemnellement dans toutes les églifes plufieurs coupables, entre autres, ceux qui par de faux fermens font perdre les droits de l'églife; ou qui détournent frauduleufement les revenus de l'archevêque. Il y a e 26.32. même des cas où l'on renvoye le coupable à Rome pour l'abfolution.

6. 26.

c. 31.

XXV.

Voyage des rois

p. 1666.

Le roi Richard ayant fait quelque féjour en Normandie, vint à Tours où il reçût la gibeciere de France & d'An& le bourdon de pelerin de la main de l'archevê- gleterre. que Guillaume; mais le bourdon fe rompit com- jo Bromps p 1173. me le roi s'appuyoit deffus; & il en prit un autre à Vezelai, où l'on croyoit avoir le corps de fainte Marie Magdelaine. C'étoit-là que les deux rois de France & d'Angleterre s'étoient donné le rendezvous; & où ils fe trouverent en effet. Le roi Phi- Rigord. p. 29. lippe laiffa le gouvernement du royaume de France à la reine Adele fa mere, & à fon oncle Guillaume archevêque de Reims & legat du faint fiege. Il y fit une ordonnance de ce qu'ils devoient fuivre pour gouverner pendant fon abfence, qui por

P. 30.

AN. 1190.

Sup LXXIII.

*.45.

te entre-autres cet article. S'il vient à vaquer un évêché ou une abbaïe royale, nous voulons que les chanoines ou les moines viennent trouver la reine & l'archevêque,comme ils viendroient devant nous; & leur demandent l'élection libre, qui leur fera accordée fans difficulté. Or la reine & l'archevêque tiendront la regale en leur main jusques à ce que l'élu foit facré ou beni, & alors elle lui fera renduë. Si une prebende ou autre benefice vient à vaquer pendant que la regale fera en nôtre main, la reine & l'archevêque les confereront à des hommes vertueux & lettrez, par le confeil de frere Bernard. J'entens l'hermite du bois de Vincenes, & c'est le premier témoignage exprés que j'aye trouvé du droit de conferer les benefices en regale. Il est marqué ensuite que les églises avoient accoûtumé de donner au roi des fecours d'argent aux occafions.

Le jour de la faint Jean le roi Philippe vint à faint Denis bien accompagné, prendre l'étendart nommé l'Oriflame, suivant la coûtume des rois fes predeceffeurs quand ils alloient à la guerre; car on étoit perfuadé que la vuë de cet étendart avoit fouvent mis en fuite les ennemis. Le roi prosterné sur le pavé devant les corps des faints martyrs fe recommanda à Dieu, à la fainte Vierge, à eux & à tous les faints; puis il fe leva de l'oraison trempé de larmes, & reçut la gibeciere & le bourdon des mains de l'archevêque de Reims. Enfuite il prit deux étendarts deffus les corps des faints martyrs; il fe recommanda aux prieres des moines, reçûr

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