11.7. 4. p. 298. ز An. 1189. main. Il trouva aussi beaucoup de resistance sus les terres de l'empereur de C. P. Isaac l’Ange, qui toutefois lui avoit promis la liberté du passage; mais il s'imaginoit que Frideric venoit dans le delsein de le dépouiller lui-même, & de faire son fils Frideric empereur de C.P. Il avoit reçû cecte impression de Dosúhée en qui Nicet. Ifanc lib. il avoit une particuliere confance. C'étoit un moi ne de Stude , qui étant ami d'Isaac avant son élevation lui prédit l'empire ; & l'accomplissement de cette prédiction lui acquit une telle estime, qu'il le fit patriarche de Jerusalem aprés la mort de Leonce homme de mours agréables & de grandes vertus. Car les Grecs n'avoient point cessé d'avoir des patriarches à Jerusalem & à Antioche depuis qu'elles avoient été prises par les Latins. Dosithée avoit donc persuadé à l'empereur Ifaac que Frideric en vouloit à C.P. il lui avoit même prédit par quelle porte il y entreroit & les desordres qu'il y fe roit; ajoûtant que Dieu en feroit une punition exemChr. Reicherp: plaire. On disoit encore parmi les croisez qu'Isaac Kidul.Dicp.642 . avoit fait un traité avec Saladin pour partager en tre-eux la Palestine , aprés en avoir chassé les Latins; on spécifioit les conditions du traité; & on faisoit en détail le dénombrement des presens qu'ils de L'empereur Frideric fe voyant ainsi trompé par Isaac, fit le degât sur ses terres, & prit Philoppopoli qu'il trouva abandonnée & deserte, à la reserve de quelques Armeniens qui y resterent; n'ayant pas pour les Latins la même aversion que les Grecs. s'étoient envoyez part & d'autre. Nicet. Ibid. r ز Niceta's gouverneur de cette ville dit dans son his- An. 1190. les Armeniens & les Allemans commu- Il en partit l'année suivante 1190. & pafla T Hellefpont ou détroit des Dardanelles le mercredi de ric Henri IV. Pâques vingt-huitiéme de Mars. Il entra fur les ter- Abulfaraga ?. res du sultan d'Iconie ou Cogni, qui étoit Keligé- ? 80 1 Arslam fils de Mashou quatriéme des Seljouquides. Or quoique ce prince eût promis passage à l'empereur Frideric , il ne laissa pas de le faire attaquer dans les défilez des montagnes ; mais l'empereur battit deux fois les Turcs ; puis assiégea le fustan dans Cogni sa capitale qu'il prit d'affaut le dix-huitiéme de Mai. Il paffa ensuite sur les frontieres d'Armenie pour fe rendre à la terre sainte. Mais l'e dimanche dixiéme de Juin , la chaleur l'ayant invité à se baigner dans une petite riviere de Cilicie ou la Caramanie, nommée dans le pays fa riviere de Fer ; il s'y noya aprés avoir regne trente-sept ans Frio XXIII. Mont de Frides 276. Bibi Oro Eeee iiij Chr. Reichers. Magnt . Chr. Belg. p. 204. XXIV. obrint pour D. 665. An. 1190. deric duc de Suaube son second fils prit la conduite Acre , savoir le vinguiéme de Janvier 1191. Henri la même année 1190 fic élire archevêque de Treves Sup.liv. 2011. Jean son chancelier ; & termina ainsi le schisme qui duroit depuis sept ans dans cette église. Jeant tint le fiege de Treves vingt-trois a'ns. Le roi Richard partit d'Angleterre au mois de Décembre 1189. laillant le gouvernement du royaume à Guillaume de Long-champ évêque d'Eli son chancelier ; & pour lui donner plus d'autorité, il pour lui du pape Clement la legation d’Angleterre. Gautier archevêque de Rouen , qui de voit accompagner le roi Richard au voyage de la Pof. Petr. Bles. croisade, tint avant que de partir son concile pro vincial dans son église métropolitaine le onziéme de Février 1190, lorsque l'on comptoit encore 1189. commençant l'année au vingt-cinquiéme de Mars. Tous les évêques ses suffragans y'allisterent avec plusieurs abbez, & on y publia trente-deux ca nons, la plupart repetez des conciles precedens; Sup liv LIXLII. entre-autres du concile general de Latran tenu sous Alexandre III. en 1179. On ordonne premie62. rement, que toutes les églises suffragantes se confor meront à l'usage de la métropole dans les lectures & la psalmodie , c'est-à-dire, dans l'office divin. Que les calices seront d'or ou d'argent & non d’étain l'on ne portera point le corps de N. S. sans luminaire, croix & eau benite, & sans qu'il p. 799 6.3 ; que ait un у un prêtre présent, sinon en cas d'extrême ne- Ā N. 1780. se font ordonner outre mer , ou hors de la ceux qui par de faux sermens font entre autres pour l'absolution. XXV. des rois Le roi Richard ayant fait quelque féjour en Normandie, vint à Tours où il reçût la gibeciere de France & d'An& le bourdon de pelerin de la main de l'archevê- gleterre . que Guillaume ; mais le bourdon se rompir com- jo Bromps p 1173. . me le roi s'appuyoit dessus; & il en prit un autre à Vezelai , où l'on croyoit avoir le corps de sainte Marie Magdelaine. C'étoit-là que les deux rois de France & d'Angleterre s'étoient donné le rendezvous ; & où ils se trouverent en effet. Le roi Phi- Rigord. p. 29. lippe laissa le gouvernement du royaume de France à la reine Adele sa mere, & à son oncle Guillaume archevêque de Reims & legat du saint siege. p.30. Il y fit une ordonnance de ce qu'ils devoient luivre pour gouverner pendant son absence, qui por ce AN. 1190. te entre autres cer article. S'il vient à vaquer un évêché ou une abbaïe royale , nous voulons que les chanoines ou les moines viennent trouver la reine & l'archevêque,comme ils viendroient devant nous ; & leur demandent l'élection libre, qui leur fera accordée sans difficulté. Or la reine & l'archevêque tiendront la regale en leur main jusques à que l'élu soit sacré ou beni , & alors elle lui sera renduë. Si une prebende ou autre benefice vient à vaquer pendant que la regale sera en nôtre main, la reine & l'archevêque les confereront à des hommes vertueux & lettrez , par le conseil Sup 1XX111. de frere Bernard. J'entens l'hermite du bois de Vincenes , & c'est le premier témoignage exprés que j'aye trouvé du droit de conferer les benéfices en regale. Il est marqué ensuite que les églises avoient accoûtume de donner au roi des secours d'argent aux occasions. Le jour de la saint Jean le roi Philippe vint à saint Denis bien accompagné, prendre l'étendart nommé l'Oriflame, suivant la coûtume des rois ses predecesseurs quand ils alloient à la guerre ; car on étoit persuadé que la vuë de cet étendart avoit souvent mis en fuite les ennemis. Le roi prosterné sur le payé devant les corps des saints martyrs se recommanda à Dieu, à la fainte Vierge, à eux & à tous les saints ; puis il se leva de l'oraison trempé de larmes, & reçut la gibeciere & le bourdon des mains de l'archevêque de Reims. Ensuite il prit deux étendarts dessus les corps des saints martyrs ; il se recommanda aux prieres des moines , reçût ز |