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A N. 1194..

451.

Il dit que le titre de patriarche eft propre à l'église d'Antioche, suivant l'ancienne tradition, qui a donné le nom de pape aux évêques de Rome & d'Alexandrie, & celui d'archevêque à ceux de C. P. & de Jerufalem, & que ce feroit faire injure à Antioche de les nommer tous patriarches; n'étoit que tous ensemble tiennent la place d'un feul chef de tout le corps de l'églife, & reprefentent les cinq fens raffemblez dans la tête. Car il infifte fort fur cette comparaison,

Il propofe enfuite la question, pourquoi l'on donne le titre d'œcumenique au pape de Rome & au patriarche de C. P. & dit: Mais puifque le demon de l'amour propre a feparé le pape de la compagnie des autres patriarches, & l'a renfermé dans les bornes étroites de l'Occident, & que le patriarche de C. P. ne fe pare d'aucun des privileges du pape, & ne prend point dans fes foufcriptions le titre d'oecumenique: je laiffe cette question comme inutile, & je répons à ceux qui ofent foûtenir qu'on doit refufer les honneurs de patriarches à cep.452. lui d'Antioche & à celui de Jerufalem. Car, difentils, il eft ordonné par les canons de ne pas même compter pour évêques ceux qui ne s'expofent pas à toutes fortes de perils pour se rendre à leurs fieges occupez par les barbares & gagner la couSup, liv. xx. m. 51. ronne du martyre. A quoi il oppose le trente septiéme canon du concile de Trulle, qui porte, que les incurfions des barbares ne porteront point de préjudice aux évêques, qu'elles empêchent de prendre poffeffion des fieges, pour lefquels ils auront

été

n.

AN. 1195.

été ordonnez ; & qu'ils ne laifferont pas de faire valablement les ordinations & les autres fonctions épifcopales. Il rapporte auffi la conftitution d'Alexis Comnene de l'an 1093. qui conferve à ces évê- Sup. liv. LXVT: ques in partibus non-feulement les droits épifco- 54. paux, mais leurs abbayes & leurs pensions. Il eft remarquable que les Grecs ne comptoient point le patriarche d'Alexandrie entre ceux qui étoient dépoffedez par les infideles, quoique toute l'Egypte fût au pouvoir des Mufulmans; mais feulement les patriarches d'Antioche & de Jerusalem, dont les fieges depuis prés d'un fiecle avoient été occupez par les Latins, qui leur étoient plus odieux que les Arabes ou les Turs. Ceci femble auffi montrer que tant que les Latins furent maîtres de Jerufalem, le patriarche Grec de cette ville demeura à C. P. comme celui d'Antioche.

L'empereur Isaac l'Ange aprés avoir évité plufieurs conjurations, qu'il s'attiroit par fa mauvaife conduite, méprifa les avis qu'on lui donnoit contre fon frere Alexis. Mais celui-ci s'étant fait proclamer empereur, fit prendre Ifaac à Stagire, où il s'en étoit fui, & lui fit arracher les yeux; puis il le mit en prison, où on lui donnoit du pain & du vin par mesure comme au moindre particulier. Ifaac fut ainfi dépoffedé le dixiéme d'Avril 1195. aprés avoir regné neuf ans & sept mois, n'ayant pas encore quarante ans. Il avoit fait bâtir des églifes & des hôpitaux, mais aux dépens du peuple qu'il accabloit d'impofitions, & des autres églifes qu'il pilloit pour orner les fiennes. Alexis prit le Tome XV.

Nnnn

LI.

Alexis l'Ange empereur.

Nicet. p. 289.

p.295.

AN. 1195.

LII.

Concile d'Yorc.

Roger. p. 753.

Roger p 755.

G. Neubr. v. c. 12.

furnom de Commene comme plus illustre que celui de l'Ange, & regna huit ans.

La même année le pape Celeftin accorda à la priere du roi Richard & des prelats d'Angleterre la legation en ce royaume pour Hubert nouvel archevêque de Cantorberi; comme il paroît par fes Cælefte ep 7.8. lettres dattées du palais de Latran le dix-huitiéme Mars, la quatrième année de fon pontificat qui eft l'an 1195. En cette qualité de legat, l'archevêTo. 1o cone p 1791. que Hubert vint à Yorc le jour de faint Barnabé qui étoit le dimanche onzième de Juin, & y fut reçû en proceffion par le clergé & mené à la cathedrale. Le lendemain il fit tenir par fes officiers les affifes pour les affaires du roi, car il étoit grand jufticier d'Angleterre; & tint par lui-même les plaids de Chrétienté, c'est-à-dire, la jurisdiction ecclesiastique. Le mardi il alla à l'abbaye de fainte Marie d'Ÿorc, où il fut reçû proceffionnellement par les moines puis il entra dans leur chapitre, & fur leurs plaintes de ce que Robert leur abbé ne pouvoit plus être utile à la maison à caufe de fes infirmitez; le legat le dépofa, quoi qu'il reclamât & appellât au pape. Les deux jours fuivans, c'està-dire, le mercredi & le jeudi, le legat tint un concile dans l'église de faint Pierre d'Yorc, où l'on ne voit point d'autre évêque que lui, mais feulement le doïen, le chantre, les archidiacres & le chancelier de la même églife avec quelques chanoines, prefque tous les abbez, les prieurs & les curez du diocefe. Le legat prefidoit à ce concile affis fur un fiege élevé, & y publia douze canons ; di

vifez en dix-huit, felon une autre édition.

C. I.

AN. 1195.

On recommande premierement ce qui regarde le faint Sacrement de l'autel; que le prêtre ne cele- 1. bre point la messe fans avoir un homme lettré pour la fervir; qu'il porte lui-même la communion aux malades en habit clerical étant precedé de lumiere. Que le canon de la meffe foit écrit lifiblement & c. 2. correctement. Que le prêtre n'impose point pour penitence de faire dire des messes ; & fe contente pour retribution de ce qui lui fera offert à la messe, « 4: fans faire aucune convention. Il n'y aura au batême que deux parrains & une maraine, ou deux marraines & un parrain. On batifera les enfans expofez, quoi qu'on trouve du fel avec eux; fans craindre de reïterer le batême. Un diacre ne batisera, nè donnera le corps de J. C. on n'imposera la penitence qu'en cas d'extrême neceffité. On croyoit donc encore qu'il ne pouvoit faire en ce cas. Si les titulaires negligent de reparer les églises & de les fournir d'ornemens, il y fera pourvû par ordre du legat fur le revenu des églifes. La juftice fera ren- .7. duë gratuitement dans les caufes ecclefiaftiques. La dîme que l'on dit ici être de precepte divin, sera prise avant les frais de la moiffon.

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Les moines & les chanoines reguliers ne pren- . 9. dront point à ferme leurs obediances, n'iront point en pelerinage, & ne fortiront que pour cause & en compagnie. Les religieuses ne fortiront de l'enclos du monaftere qu'avec l'abeffe ou la prieure. Les e II. faux témoins feront excommuniez trois fois l'année & dénoncez tous les dimanches. S'ils fe repen

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AN. 1195. tent, on les renvoyera à l'évêque, ou en fon absence au confeffeur general du diocefe, pour recevoir la penitence. Par ce confeffeur general j'entens le prê6. 12. tre nommé depuis penitencier. Les clercs concubinaires publics, feront punis premierement d'infamie, puis de fufpenfe de leurs fonctions & des fruits de leurs benefices. S'ils font feulement fufpects, aprés les admonitions fecrettes & publiques, on leur impofera la purgation canonique, pour laquelle on n'exigera au plus que douze perfonnes qui jurent avec eux. Tels font les decréts de ce concile d'Yorc.

LIII.

Geofroi archev. 'Yorc fufpens. Rager. p. 751.

Cependant les adversaires de Geofroi archevêque d'Yorc ne manquerent pas de fe presenter à Rome devant le pape au jour marqué par l'évêque de Lincolne, c'est-à-dire, au premier Juin de cette année 1195.afin de poursuivre leur accusation; mais Geofroi ne s'y trouva point, & les clercs qui étoient à Rome de fa part propoferent fes excuses; favoir que le roi fon frere lui avoit défendu de venir, & qu'il craignoit le mauvais air de Rome pendant l'été. Sur cette remontrance ils obtinrent la caffation de tout ce qui avoit été fait contre l'archevêque depuis l'appel; & le pape lui donna terme pour venir à Rome dans l'octave de la S. Martin. Et comme il ne comparut pas même alors, .759. les chanoines d'Yorc qui en étoient bien avertis folliciterent faint Hugues de Lincolne de prononcer contre lui fentence d'interdit & de fufpenfe; mais le faint prélat leur répondit, qu'il aimeroit mieux être fufpendu lui-même que de l'avoir fait. Les

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