Imágenes de páginas
PDF
EPUB

fi ces feux ne le fapent pas peuà-peu, & fi quelque beau jour, lorfqu'on s'y attendra le moins tout ne viendra pas à s'écrouler, comme il arrive de temps-entemps le long des bords efcarpés de l'Ifle, où de grands rochers fe détachent & s'en vont à la mer. Il y a quelques années que nous perdîmes ainfi pendant la nuit la moitié de notre jardin.

2°. Le fond & comme la subftance de l'Ifle eft tout de pierreponce, qui eft manifeftement une pierre calcinée, dans laquelle les habitans de la campagne creufent leurs logemens avec une facilité furprenante. Or pour calciner ainfi la pierre, il faut que tout le corps de l'Ifle foit tout pénétré d'exhalaisons de feu.

3. Les terres, tant des champs que des vignes, ne font pas ici,

comme ailleurs, liées & confi ftantes; ce n'eft qu'une cendre fine & légere, fous laquelle on trouve la pierre - ponce à quelques pieds de profondeur. Cette terre cendreufe ne laiffe pas d'être fertile, fur-tout quand la faifon eft pluvieufe; mais dans les temps de féchereffe le pays eft défolé les vents tranfportent la terre d'un lieu à un autre ; de maniere que tel, qui avoit aujour d'hui un champ, n'a plus le lendemain que la pierre nue, toute la terre étant allée à fes voifins, & de ceux-là à d'autres.

4°. Tous les vins de Santorin ont le goût & la couleur de foufre, & font communément trèsviolens; ce qui marque qu'ils font remplis d'efprits de feu. Enfin, je compare Santorin à un grand Laboratoire, où tout fe fait, bleds, vins, & le refte,

[merged small][ocr errors]

que

cela

Il y a bien des années dure. Dieu veuille que cela dure encore long-temps, & que les feux fur lefquels l'Ifle me paroît foutenue, ne viennent pas à fe faire jour quelque part, & à la détruire de fond en comble.

FIN.

J'

APPROBATION.

Ai lû par ordre de Monfeigneur le Chancelier, ces Nouveaux Memoires. Ils m'ont paru curieux & édifians; ainfi j'ai jugé que la lecture en feroit très-agréable au Publica Fait à Paris ce 20 Février 1753.

GIBERT.

L

PRIVILEGE DU ROI.

OUIS, par la grace de Dieu Roi de France & de Navarre: A nos amés & féaux Confeillers les gens tenant nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, grand Confeil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans civils & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra ; SALUT. Notre amé le Pere ROGER, de la Compa gnie de JESUS, Nous a fait expofer qu'il défireroit faire réimprimer & donner au Public un Livre qui a pour titre Nouveaux Memoires des Millions de la Compagnie de Jefus, dans le Levant; s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilege pour ce néceffaires. A CES CAUSES, voulant favorablement traiter l'Expofant, Nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes de faire réimprimer ledit Livre en un ou plufieurs volumes, & autant de fois que bon lui semblera, & de le faire vendre & débiter par-tout notre Royaume pendant le tems de fix années confécutives, à compter du jour de la date des Préfentes. Faifons défenfes à tous Imprimeurs Libraires & autres perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangère dans aucun lieu de notre obéiflance; comme auffi d'imprimer ou faire réim

« AnteriorContinuar »