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tures de M. Robert Chevalier, dit de Beauchène, capitaine des flibustiers dans la Nouvelle-France, 2 vol. in-12, sont de la même année; mais on ne les croirait de la même plume. La lecture ne peut s'en

soutenir.

pas

En 1734, Lesage était revenu à la littérature espagnole, et donna l'Histoire d'Estevanille de Gonzalès, surnommé le garçon de bonne humeur, écrite par lui-même en espagnol, et traduite, 4 parties in-12. I existe en effet un livre espagnol intitulé, la Vida y hechos de Estevanillo Gonzales, hombre de buen humor, ouvrage anonyme que le catalogue de la bibliothèque du Roi attribue à Vincent Espinel, quoique Nicolas Antonio ne le comprenne pas au rang des ouvrages de cet auteur, et qui est différent des Relaciones de la vida del Escudero Marcos de Obregon. L'Estevanille de Gonzalès est gai et amusant.

Une Journée des Parques divisée en deux séances, songe, 1735, in-12, se réimprime depuis long-temps à la suite du

Diable boiteux, et se trouvera à la fin du second volume.

Une comédie intitulée, les Amans jaloux, jouée au théâtre italien en 1735, imprimée en 1736, in-12, est attribuée à Lesage par différens écrivains. Elle est anonyme; et quoique indigne de l'auteur du Diable boiteux, il paraît qu'elle est réellement de lui.

Le Bachelier de Salamanque, ou les Mémoires de don Chérubin de la Ronda, tirés d'un manuscrit espagnol, est de 1736, in-12. Cette première édition n'a que trois livres, et l'auteur avait si peu l'intention d'en donner une suite, qu'on lit à la dernière page du volume, fin du troisième et dernier livre. Des connaisseurs regardent ce roman comme le plus faible de ceux de l'auteur. Le public cependant accueillit si bien les trois premières parties, que Lesage en publia depuis trois autres.

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Le Recueil des pièces mises au Théâtrefrançais par M. Lesage, 1739, 2 vol. in-12, contient Crispin rival, Turcaret,

le Traître puni, don Félix de Mendoce, le Point d'honneur (en trois actes), la Tontine, don César Ursin.

La Valise trouvée, 1740, 2 parties in-12, ne porte pas le nom de Lesage, mais lui est généralement attribuée, et avec raison. On voit dans la seconde partie les Lettres d'Aristenète, ce premier ouvrage de l'auteur, qu'il essaya vainement de rajeunir, et qui ne contribua pas peu à faire trouver la Valise trop lourde.

Lesage termina sa carrière littéraire par la publication d'un volume in-12 ayant pour titre Mélange amusant de saillies d'esprit et des traits historiques les plus frappans, 1743, in-12. Il était alors âgé de soixante-quinze ans. De trois fils qu'il avait eus, le premier, né en 1695, et que sa famille destinait au barreau, s'était fait comédien sous le nom de Montmenil; le troisième, né en 1700, prit le même état sous le nom de Pittenec. C'était un grand sujet de chagrin pour Lesage de voir ses deux fils embrasser une profession pour

laquelle la conduite des comédiens à son égard lui avait donné tant d'aversion. Julien-François Lesage, second fils d'AlainRéné, né en 1698, était ecclésiastique et possédait un canonicat à la cathédrale de Boulogne-sur-mer. Par l'entremise du chanoine, le père s'était réconcilié avec son fils aîné, qui passait avec lui tous les instans qu'il avait de libres. Lorsque Montmenil était au théâtre, Lesage allait passer la soirée dans un café de la rue SaintJacques. Le vieillard, quoique devenu sourd, avait conservé toute sa gaîté : on faisait cercle autour de lui; on montait sur les chaises, sur les tables pour l'entendre. Montmenil mourut en septembre 1743. Ce fut un coup de foudre pour son père, à qui le séjour de Paris devint dès-lors insupportable. Il alla avec sa femme chercher un asile et des consolations chez son fils le chanoine, à Boulogne. Le comte de Tressan raconte que le cours du soleil influait singulièrement sur les organes de Lesage. L'auteur de Turcaret s'animait, dit-il, et

prenait de la force à mesure que le soleil approchait du méridien; mais lorsqu'il commençait à pencher vers son déclin, la sensibilité du vieillard, la lumière de son esprit et l'activité de ses sens diminuaient en proportion; et dès que le soleil paraissait plongé de quelques degrés sous l'horizon, il tombait dans une sorte de léthargie dont on n'essayait pas même de le tirer. Il mourut à Boulogne le 17 novembre 1747. Le comte de Tressan, commandant du Boulonnais, se fit un honneur d'assister à ses obsèques avec les principaux officiers sous ses ordres.

BEUCHOT.

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