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P. VA- dinaire, il mourut fubitement la RIGNON. nuit fuivante à l'àge de 68. ans. Son caractere de Prêtre, fon naturel de Geometre & la conformité de fa vie avec ce caractere & ce naturel, ont fait que fa mort, quoique fubite, n'a point allarmé fes amis.

Son caractere étoit auffi fimple, que la fuperiorité de fon efprit pouvoit le permettre. Il ne connoiffoit point la jaloufie fi ordinaire aux Sçavans; il eft vrai cependant, que quand on lui prefentoit quelque idée qui lui étoit nouvelle, il couroit quelquefois un peu trop vîte à l'objection & à la difficulté, & qu'alors la vivacité de fon efprit & les vûës dont il étoit plein fur chaque matiere, l'empêchoient d'envifager celles qu'on lui offroit; mais on parvenoit aisément à obtenir de lui une attention plus tranquille & plus favorable. Il difputoit ordinairement avec chaleur, mais il rioit enfuite lui-même de cette chaleur qu'il avoit témoignée. Ses manieres étoient franches, finceres & exemtes de tout foupçon d'interêt. Il fe communiquoit aifé

ment

ment à ceux qui vouloient profiter P. VAde fes lumieres, & quoique fes le- RIGNON, çons publiques & fes Ouvrages l'occupaffent fuffifamment, il donnoit avec plaifir des leçons particulieres à fes écoliers, qui lui en demandoient. Il étoit en commerce avèc les principaux Geometres de l'Europe, & il leur écrivoit fouvent des Lettres auffi travaillées que fes Ouvrages même, parce qu'elles rouloient fur les mêmes fujets. Catalogue de fes Ouvrages.

1. Projet d'une nouvelle Mechani que, avec un examen de l'opinion de M. Borelli fur les proprietez des poids fufpendus par des poulies. Paris 1687. in-4°. Découvrir des veritez & en découvrir les fources, font deux chofes qui peuvent d'abord paroître inféparables, & qui cependant font fouvent feparées. On démon- › troit bien en Mechanique la neceffité de l'équilibre dans les cas où il arrive; mais on ne fçavoit pas préeisement ce qui le causoit. C'est ce que M. Varignon apperçut par la theorie des mouvemens compofe Tome XI.

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P. VA-& ce qui fait tout le fujet de ce RIGNON. projet.

2. Nouvelles Conjectures fur la pe= fanteur. Paris 1690: in 12. M. Varignon conçoit une pierre pofée dans l'air, & demande pourquoi elle tombe vers le centre de la terre. L'air eft un liquide, dont par conféquent toutes les differentes parties fe meuvent en tous les fens imaginables, & une direction ik quelconque étant déterminée n'eft pas poffible qu'il n'y en ait un grand nombre qui s'accordent à la fuivre. On peut imaginer toutes celles qui s'accordent dans une direction, comme ne faifant qu'une même colonne. La pierre eft donc frappée par des colonnes, qui la pouffent d'Orient en Occident, d'Occident en Orient, de bas en haut, & de haut en bas. Les colonnes qui la pouffent lateralement d'Orient en бecident, ou au contraire, font égales en longueur & par conféquent en force, & il n'en réfulte à la pierre aucune impreffion. Mais celles qui la pouffent de haut en bas font beaucoup plus

longues que celles qui la pouffent P. VAde bas en haut, & cela à quelque RIGNON. distance de la terre où la pierre ait jamais pû être portée ; elle fera donc pouffée avec plus de force de haut en bas que de bas en haut, & elle tombera vers le centre de la terre en ligne perpendiculaire, parce que les colonnes laterales égales en force, l'empêchent de s'écarter ni à droite ni à gauche. Tel eft le fyftême de M. Varignon fur la caufe de la pefanteur, qui, quoique fimple & bien lié, a eu peu de fecta

teurs.

3. Eclairciffemens fur l'Analyse des infinimens petits. Paris 1725. in4°. Quoique l'Analyse des infinimens petits de M. le Marquis de 'Hopital n'ait pas trop befoin d'éclairciffemens, & que les perfonnes qui la lifent après les préliminaires Geometriques qui conviennent y trouvent autant de clarté que de methode il eft vrai cependant qu'un homme auffi exercé dans cette Analyfe que l'étoit M. Varignon, ne peut manquer de donner, finon de fimples explications, du moins

P. VA- des additions confiderables qui dé RIGNON. veloppent de plus en plus cette fcience de l'infini. (Mem. de Trevoux, Juill. 1728.)

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4. Nouvelle Mechanique ou Statique dont le projet fut donné en 1687. Ouvrage pofthume. Paris 1725. in-4°. 2. vol. Cet Ouvrage a paru par les foins de M. de Fontenelle, à qui l'Auteur avoit legué fes papiers, non-feulement comme à fon ami.,. mais encore comme à celui qui étoit le plus capable de les revoir & de les mettre en état d'être donnez au Public. C'est un fyftême de Mechanique fondé fur le principe des mouvemens compofez.

Ce font là les Ouvrages de M. Varignon qui ont paru feparément.. Les Memoires de l'Academie des Sciences & les Journaux renferment un grand nombre de petites Pieces de fa façon, dont je vais donner un dé tail exact.

Memoires de l'Academie des Sciences,
Année 1692,

De l'action de l'eau fur le fond d'un vailleau plus large en bas qu'en haut.

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