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J.CHEKE Prélat,qui acheva par fes difcours de le déterminer à rentrer dans le fein de l'Eglife. Il figna un écrit où il témoignoit qu'il croyoit la préfence réelle de Jefus-Chrift dans l'Euchariftie, & tous les autres Articles de Foi que l'Eglife Catholique Romaine croyoit.

Il ne pouvoit fe réfoudre à faire une abjuration publique de fes erreurs, & il écrivit à la Reine & au Cardinal Polus, pour en être difpenfé; mais on ne voulut point lui accorder cette grace, & il fut obligé de fe foûmettre à tout ce qu'on exigea de lui.

Il fit cette abjuration le 4. Octobre 1556. mais le Cardinal Polus ne l'ayant pas trouvée affez circonftanciée, lui en fit faire une seconde fort longue, qu'il dicta luimême.

Malgré ces abjurations, la Reine ne lui rendit point fes biens, qui avoient été confifquez, mais elle lui donna un équivalent.

Toutes ces démarches que Cheke ne fit que malgré lui & par crainte, lui cauferent tant de chagrin qu'il

en tomba malade, & mourut le 13. J.CHERE. Septembre 1557. à l'âge de 43. ans. Il fut enterré à Londres dans l'Eglife

de S. Alban.

Il a eu trois fils, dont l'aîné a laiffé de la pofterité, qui fubfifte encore à present.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Il publia en 1543. une Verfion Latine de deux Homelies de S. Chryfoftome, qu'il dédia au Roi Henri VIII.

2. Il fit imprimer en 1547. une traduction Latine des Homelies du même Saint fur la Providence.

3. Le mal des féditions, où l'on fait voir combien elles font préjudiciables à un Etat. (en Anglois) Londres 1549. in-8°. Cet Ouvrage,qui a été réimprimé plufieurs fois depuis, fut fait à l'occafion d'une rebellion, qu'il y eut en 1549. dans la plûpart des Provinces d'Angleterre.

4. Lettre de confolation à Pierre Martyr, fur la mort de Martin Bucer, Profeffeur en Theologie à Cambrige, écrite en 1550, & inferée dans la vie de Cheke par M. Strype.

5. Leo Imperator de bellico appa

J.CHEKE.ratu. J. Cheko interprete.Bafilea 1554

in-18.

6. Joannis Cheki Angli de Pronunciatione Graca potiffimum Lingue difputationes cum Stephano Wintonenfi Epifcopo, feptem contrariis Epiftolis comprehenfa. Bafilea 1555. in 8o. Cheke allant en Italie, paffa par Bale, où il fit connoiffance avec Calius Secundus Curio, & lui remit entre les mains cet Ouvrage, que ce Sçavant prit le foin de faire imprimer.

7. Traité de la Superftition, imprimé à la fin de la Vie de Cheke par Strype. Londres 1705. in-8°. Cet Ouvrage, qui n'a rien de fort confiderable, a été écrit en Latin, mais M. Strype n'en a donné qu'une traduction Angloife, qu'il a faite fur un Manufcrit de la Bibliotheque d'Oxford.

V. fa Vie en Anglois par Jean Strype. Londres 1705. in-8°. Baleus de Scriptoribus Britannicis.

SERTORIO QUATTROMANI

Sa cofense ville du Royaume de

ERTORIO Quattromani naquit S. QUAT

Naples vers l'an 1541. d'une famille très-illuftre. On fçait peu de chofe de fa jeuneffe & de fon éducation, on peut feulement conjecturer qu'il fut lui-même fon maître dans l'étude des Belles Lettres.

Etant à Rome en 1561. il eut occafion d'y connoître les bons Auteurs, & d'y converfer avec plufieurs fçavans hommes, dont il cultiva depuis avec foin l'amitié, & entr'autres Annibal Caro, Jerôme & Fabio Colonna, François Patricio, François Bencio, Jerôme Wecchietti, Torquato Bembe & Paul Manuce: ce dernier lui procura une entrée dans la Bibliotheque du Vatican où illût. avec beaucoup d'application les Poëtes Grecs, & même les anciens Provençaux, Siciliens & Tofcans dont il faifoit beaucoup de cas, ce qu'il paroît par fes Lettres, quoiqu'ils foient à prefent peu connus & peu eftinez.

à

1 ROMANI

S.QUAT

Sa vie a été fort ambulante &

TROMANI s'eft paffée prefque toute en voyages, à Rome, à Naples & ailleurs. En 1588. il entra au fervice de Ferrante Carafa, Duc de Nocera, dont il loue beaucoup les belles qualitez, & qui aimoit, à ce qu'il affure, les fciences par goût & par inclination, & ne faifoit point comme tant d'autres, qui prennent chez eux des Sçavans feulement pour la pompe, de la même maniere qu'ils y mettent des ftatues & des peintures. Il lui dédia l'année fuivante un Abregé qu'il publia de la Philofophie de Bernardin Telefio. Quoiqu'il allât de tems en tems revoir fa Patrie, il demeura toujours au fervice de ce Duc jufqu'à fa mort, qui arriva à la fin de l'année 1593.

Cette mort le mit fort à l'étroit car il avoit fort peu de bien, & il n'en avoit gueres amaffé auprès de lui. L'affection & l'eftime qu'il lui témoignoit, & les careffes qu'il en recevoit pendant fa vie, l'empê choient de fe plaindre alors de fon peu de liberalité à fon égard; mais tout cela ne lui étoit pas d'un

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