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une place parmi les Plagiaires. C'eft U. CHEqu'il a pris prefque tout ce qu'il a VREAU. dit au fujet des quatre Monarchies dans un livre deChrétien Mathias imprimé pour la feconde fois à Amfterdam en 1656, intitulé: Theatrum Hiftoricum Theoretico-Practicum, in quo quatuor Monarchia nova & artifi siofa Methodo defcribuntur; & cependant il ne l'a cité que trois ou quatre fois, & encore pour le critiquer. C'est la même chronologie, le même ordre, & les mêmes fautes. V. Nouv. Litt. du 12 Sept. 1716.

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8°. Oeuvres Mêlées; en deux parties. La Haye 1697. in-12. On ne peut rien de plus beau que le jugement que l'on fait de cet Ouvrage dans l'Hiftoire des Ouvrages des Sçavans. Nov. 1696. p. 135; ou l'Auteur en parle ainfi:,, Il eft rare de voir en un feul homme les deux qualitez qui regnent également en M. Che,, vreau. Il a tout lû, mais il a trouvé le fecret de n'accabler pas le Lecteur par un trop grand amas de Litterature. Il choifit bien les , matieres, & les difficultez qui meritent notre attention, & il eft

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VREAU.

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U. CHE-,, fi poli qu'il fait trouver des dou,, ceurs dans l'examen d'un fujet de critique tout fec & tout rebutant qu'il eft de fa nature. Un trop grand amas d'autoritez, eft fou,, vent une richeffe affectée & in,, commode. Il n'eft pas tombé à ,, cet égard dans les excès des Gi,, racs, des Coftars, & des Menages. ,, Ces Meffieurs craignent fi fort » qu'on n'ignore ce qu'ils fçavent, ,, qu'ils ne veulent jamais fe produi,, re fans tout l'appareil de leur fa

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voir. M. Chevreau n'eft point ,, tombé dans le défaut ordinaire des ,, critiques, qui font peu endurans, & qui méprisent hautement les fentimens & les perfonnes qu'ils combattent. On ne trouve rien de ,, perfonnel ni de facheux dans fes difputes, & il ne prend point un ,, ton de Maître.Les éclairciffemens ,, qu'il donne fur les larcins qu'ont fait nos Poëtes François, m'ont " paru fort curieux: on leur pardonneroit les vols faits dans la ,, Grece ou dans le paysLatin;mais il ,, n'y a gueres de fageffe à voler nos ,, voifins, les Efpagnols & les Ita

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VREAU.

liens. Si M. Chevreau imite quel-U. CHEquefois les penfées des autres, il ,, ne fe fait point honneur de la premiere invention. Sa Verfification ;, eft aifée, fa rime eft heureuse, & ,, fes penfées font fines & bien tour,, nées. Ses Lettres à M. le Duc du Maine font d'un caractere inimi,, table. Il y debite les fentimens ,, d'un véritable honnête homme; il ,, y menage avec art les intérêts de ,, la verité, & le refpect qu'il doit ,, à fon jeune Prince; il y mêle ,, agréablement l'enjoué avec le fé,, rieux. On n'y voit point de baf,, feffe, ni cette flaterie outrée, qui eft l'encens dont on parfume ordinairement les Maîtres de la Fortune.

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9. Chevreana. Paris 2 tom. in-12: Le premier en 1697. le fecond en 1700. It. Amfterdam 1700. in-12. 2 tom. C'eft M. Chevreau lui-même qui a donné au public cet Ouvrage, où l'on trouve beaucoup plus de bonnes chofes qu'il n'y a coutume d'en avoir dans ces fortes de livres.

V. Mem. de Trevoux, Mars. 1701. p. 167. & les Memoires d'Ancillon..

PIERRE BEMBO.

P. BEM nife le 20. Mai 1470. de Ber-
P

IERRE Bembo naquit à Ve

BO.

nard Bembo & d'Helene Marcella.
Son pere, qui étoit d'une des pre-
mieres familles de la Republique,
& qui mourut en 1518. dans fa
quatre-vingt-fixiéme année, après
avoir paffé par les principales Char-
ges, ayant été envoyé en 1478. en
Ambaffade à Florence, où il devoit
réfider deux ans, fuivant la cou-
tume, jugea à propos d'y mener
Pierre Bembo fon fils, qui n'avoit
alors que huit ans, afin qu'il pût
apprendre les fineffes de la Langue
Italienne, que l'on parloit fort mal
à Venife. En quoi les Auteurs de fa
vie prétendent qu'il réuffit parfaite-
ment; mais il eft probable, qu'il y
a en cela de l'exagération; car
quoique le fejour de Florence ait pu
être de quelque utilité à Bembo pour
fe perfectionner dans la connoif-
fance de fa Langue, il étoit encore
trop jeune pour l'apprendre par-

faitement; d'ailleurs on ne l'y par- P. BEMloit pas alors auffi purement que Bo. l'on a fait depuis. Ce n'eft donc que par la lecture des bons Auteurs

qu'il eft parvenu à cette perfection

que l'on admire en lui.

Son pere ayant fini fes deux années le ramena à Venise en 1480, & il y continua à s'appliquer à la Langue Latine, qu'il avoit commencé à étudier à Florence. Son pere alla encore en Ambaffade à Rome,en 1488. mais il ne le mena pas avec lui cette fois, il le laiffa à Venife pour poursuivre un procès qu'il avoit avec un nommé Simon Goro. Une difpute que Pierre Bembo eut à ce fujet avec un neveu de cet homme lui fut funefte, car il en reçut fur la main droite un coup d'épée, qui lui bleffa le doigt du milieu dont il fut toujours incommodé depuis.

Jean Alexandre Urticio, fon Précepteur, en lui enfeignant la Langue Latine, lui avoit fait concevoir une fi grande idée de la Grecque, qu'il fouhaitoit depuis long-tems l'apprendre auffi; mais comme il n'y avoit point en Italie de Maîtres

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