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la Gaulanite, & du païs d'Og, roi de Bafan.

IACCHUS, Iacchus, (a) nom que les Anciens donnoient à Bacchus, & qu'il faut prononcer en trois fyllabes. Ce nom fignifie proprement un grand crieur, ou brailleur, du mot Grec axe, crier, brailler; & il fut donné à Bacchus, foit parce que les Bacchantes, fes Prêtreffes, jettoient partout de grands cris en célébrant les Orgies en l'honneur de ce Dieu, foit parce que les grands buveurs font beaucoup de bruit & de tumulte dans leurs débauches.

Quelques uns diftinguent Iacchus de Bacchus, & difent qu'Iacchus étoit fils de Cérès; que cette Déeffe l'ayant pris avec elle pour aller chercher fa fille Proferpine, quand ils furent arrivés chez la vieille Baubo à Eleufis, il divertit fa mere, la fit rire, lui fit oublier un peu fa douleur, & lui fit boire d'une liqueur qu'on nommoit cyceon; que c'eft pour cela que dans les facrifices appellés Eleufiniens on l'honoroit avec Cérès & Proferpine. D'autres écrivent qu'il n'étoit point fils de Cérès, quoiqu'elle eût été fa nourrice; qu'il étoit de l'Attique, fils de Baubo, & le même que le Héros Ciamite. Il y en a qui le diftinguent, ou femblent le diftinguer de Ciamite.

Des neuf jours destinés cha

(a) Cicer. in Verr. L. VI. c. 119.

que année à la célébration des myftères de Cérès, le fixième étoit entiérement confacré à Iacchus. Ce jour-là on portoit fa ftatue en grande cérémonie d'Athènes à Eleufis, où tous les initiés chantoient & dansoient autour depuis le matin jufqu'au foir. Les Grecs ayant une fois admis l'existence des Dieux ils en tirerent parti pour fatiffaire leurs goûts & leurs penchans. Ce font eux qui pourroient dire à Cérès, à Iacchus, à l'Amour: Vous n'êtes Dieux que pour nos plaifirs.

Quelques-uns tirent le nom d'lacchus du mot Syriac Ianko; ou Iacco, qui est le même que puer lactens, un enfant qui tette; & c'eft ainfi qu'on repréfentoit fouvent Bacchus.

IADASON, Iadafon, (b) fleuve d'Afie, qui n'étoit pas éloigné du Tigre & de l'Euphrate. Ce fut dans une plaine fituée près de ces trois fleuves, que Nabuchodonofor défit Arphaxad, roi des Medes. La Vul. gate appelle ladafon le fleuve dont il s'agit dans cet article. Mais les Septante le nomment Hydafpe.

IALEME, lalemus, l'ansuos, Dieu des Grecs. Le dieu laleme préfidoit aux funérailles, à tous les devoirs funebres que les vivans rendoient aux morts. Chez les Romains c'étoit une déeffe, qu'ils nommoient Nania, qui faifoit cet office.

1 (6) Judith, c. I. v. 6,

IALEME, Ialemus, (a) I'άepos, forte de chanfon lugubre, en ufage parmi les anciens Grecs dans le deuil & les funérailles.

mots

Ces pièces étoient ordinairement fi languiffantes qu'elles avoient donné lieu au proverbe Grec, rapporté par Héfychius; Τ' αλέμου οἰκτρότερος ou bien 4uxPOTEpos plus miférable, ou plus froid qu'un Ialeme. Adrianus Junius rapporte auffi, comme un proverbe ces Grecs : Εἰς τοὺς 1'αλέμοις ἐγγραπTéos, digne d'être mis au rang des Ialemes. Il fe fonde fur ce que dit le Poëte comique Ménandre, que fi vous ôtez la hardieffe à un amant, c'est un homme perdu, qu'il faut que vous mettiez au rang des Ialemes. Junius ajoûte qu'Ialeme étoit le nom d'un homme plein de défauts & de défagrémens, quoique fils de Calliope. On ignore quelle forme de vers entroit dans la compofition des Ialemes.

IALMÉNUS, Ialmenus, (b) I'άausvos, fils du Dieu Mars, & d'Aftyoché, & frere d'Afcalaphe. Voyez Afcalaphe.

IALYSIE, Ialyfia, l'avola, (c) contrée de l'ifle de Rhodes Ce devoit être le territoire de Ja ville d'Ialyfus. Voyez lalyfus.

(a) Antiq. expl. par D. Bern. de Montf. Tom. V. pag. 11, 12. Mém. de l'Acad. des Infc. & Bell. Lett. T. IX. p. 358.

(b) Homer. Iliad. L. II. v. 19, 20. (e) Diod. Sicul. p. 227.

(d) Strab. pag. 654, 655. Plin. Tom. 1. p. 285. Diod. Sicul. p. 370. Homer.

IALYSIENS, Ialyfii; Ιαλύσιοι, les habitans de la ville d'lalyfus. Voyez lalyfus.

IALYSUS, Íalyfus. (d) I'anvoos, ville de l'ifle de Rho des. C'étoit une des trois villes de cette ifle, que Strabon & Pline nomment Lindus, Camirus & Ialyfus. Homère les

nomme toutes trois en un feul vers. Mais, Strabon dit que ces trois fe fondirent dans celle de Rhodes. Diodore de Sicile dit que cela arriva la première année de la XCIII. Olympiade. Le texte de ce dernier porte Elyfus; celui d'Homère, lélyffus, & celui de Thucyde Iély

fus.

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IALYSUS Ialyfus, (e) l'avros, fils de Cercaphus & de Cyrbie, fuccéda à fon pere à la couronne de l'ifle de Rhodes.

On connoît l'Ialyfus de Protogène, le chef d'oeuvre de ce. célebre peintre. On appelloit ainfi un tableau, où il avoit peint quelque hiftoire de ce Prince. Protogène avoit employé fept ans à l'achever. La première fois qu'Apelle le vir il fut fi furpris & fi transporté d'admiration, que la voix lui manqua tout à coup. Enfin, revenu à lui-même, il s'écria: Grand travail! @uvre admira

Iliad. L. II. v. 163. Plut. T. I. p. 122. Herod. L. I. c. 144. Thucyd. p. 583.

(e) Plut. T. 1. p. 898. Diod. Sicul. p. 227. Cicer. Orator, c. 3. ad T. Pomp. Attic. L. II. Epift. 21. Plin. Tom. II. pag. 699, 700. Strab. pag. 65. Roll. Hift. Anc. T. IV. p. 138. & fuiv. Tom. V. p. 657.

ble! Il n'a pourtant pas ces graces que je donne à mes Ouvrages, & qui les élevent jufqu'aux cieux. S'il en faut croire Pline, pendant tout le tems que Protogène travailla à ce tableau, il fe condamna lui-même à mener une vie fort fobre & même fort dure, pour empêcher que la bonne chere n'émouffât la fineffe de fon goût & de fon fentiment. Ce tableau avoit été porté à Rome, & confacré dans le temple de la Paix, où il étoit encore du tems de Pline. Il y périt enfin dans un incen

die.

Le même Pline prétend que I'lalyfus fauva Rhodes, lorfque cette place fut attaquée par Démétrius, parce que ce tableau étant dans un endroit par lequel feul ce Prince pouvoit prendre la ville, il aima mieux renoncer à la victoire, que de s'expofer à faire périr par le feu un fi précieux monument de l'art. Ç'auroit été pouffer bien loin le goût & le refpect pour la peinture. Mais, on fçait qu'il y eut d'autres raifons qui obligerent Démétrius de lever le fiege.

Il y avoit dans ce tableau un chien, qui faifoit fur-tout l'admiration des connoiffeurs, & qui avoit coûté beaucoup au peintre, fans que jamais il eût pu être content de lui, quoiqu'il le fût affez de tout le refte. Il s'agiffoit de repréfenter ce chien tout haletant après une

(^) Quintil. L. IX, e. q.

longue course, & la gueule encore pleine d'écume. Il s'appliqua à cette partie de fon tableau avec tout le foin dont il étoit capable, fans pouvoir fe contenter. Il lui fembloit que l'art fe montroit trop. La vraifemblance n'étoit point affez pour lui, il lui falloit prefque la vérité même. Il vouloit que l'écume parut, non être peinte, mais fortir réellement de la gueule du chien. Il y remit fouvent la main, y retoucha à plufieurs reprifes, & fe donna la torture pour arriver à ce fimple, à ce naturel, dont il avoit l'idée dans l'efprit, mais toujours inutilement. De dépitil jetta fur l'ouvrage l'éponge dont il s'étoit fervi pour effacer, & le hazard fit ce que l'art n'avoit pu faire.

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Grec ov, venenum, venin, ou de iau, maledico, je médis; parce que les vers compofés

d'lambes furent d'abord employés dans la fatyre.

Il femble qu'Archiloque, felon Horace, en ait été l'inventeur, ou que ce vers ait été particuliérement propre à la fatyre.

Archilochum proprio rabies arma

vit lambo.

IAMBIQUE, Iambicus, efpèce de vers compofé entiérement, ou pour la plus grande partie, d'un pied qu'on appelle lambe.

Les vers Iambiques peuvent être considérés, ou felon la diverfité des pieds qu'ils reçoivent, ou felon le nombre de leurs pieds. Dans chacun de ce genre il y a trois espèces qui ont des noms différens.

1.o Les purs Iambiques font ceux qui ne font compofés que d'lambes, comme la quatrième piece de Catulle, faite à la louange d'un vaiffeau.

Phafelus ille, quem videtis hofpi

tes.

2. La feconde efpèce font ceux qu'on appelle fimplement lambes ou Iambiques. Ils n'ont des lambes qu'aux pieds pairs, encore y met-on quelquefois des tribraques, excepté au dernier qui doit toujours être un lambe, & aux impairs des fpondées, des anapeftes, & même un dactyle au premier. Tel est

celui que l'on cite de la Médée de Séneque :

Servare potui, perdere an poffim roga?

3.o La troisième espèce font les vers Iambiques libres, qui n'ont par néceffité d'lambe qu'au dernier pied, comme tous les vers de Phedre: Amittit meritò proprium, qui alienum appetit.

Dans les comédies, on ne s'eft pas plus gêné, & peutêtre moins encore, comme on le voit dans Plaute & dans Térence; mais, le fixième pied eft toujours indifpenfablement un lambe.

Quant aux variétés, qu'apporte le nombre de fyllabes, on appelle Iambe ou lambique dimetre celui qui n'a que quatre pieds.

Queruntur in Sylvis aves.

Ceux qui en ont fix, s'appellent trimetres, ce font les plus beaux & ceux qu'on emploie pour le théatre, fur-tout pour préférables aux vers de dix ou la tragédie; ils font infiniment douze pieds en ufage dans nos pieces modernes, parce qu'ils approchent plus de la profe & qu'ils fentent moins l'art & l'affectation.

Dii conjugales
Dii conjugales, tuque genialis

tori

Lucina cuftos, &c.

Ceux qui en ont huit, fe nomment tétrametres, & l'on

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On les appelle monometres,dimetres, trimetres & tétrametres, c'est-à-dire, d'une, de deux, de trois, de quatre mefures, parce qu'une mefure étoit de deux pieds, & que les Grecs les mefuroient deux pieds à deux pieds, ou par épitrices, & en joignant l'Iambe & le fpondée enfemble.

Tous ceux dont on a parlé jufqu'ici font parfaits; ils ont leur nombre de pieds complets, fans qu'il y manque rien, ou qu'il y ait rien de trop.

Les imparfaits font de trois fortes; les catalectiques auxquels il manque une fyllabe. Mufa Jovem canebant.

Les brachycatalectiques auxquels il manque un pied en

tier.

Mufe Jovis Gnata.

Les hypercatalectiques qui font ceux qui ont une fyllabe ou un pied de trop.

Mufe forores funt Minerve,
Mufa forores Palladis lugent.

La plupart des hymnes de l'Eglife font des Iambiques dimetres, c'est-à-dire, de quatre pieds.

IAMBLIQUE, Iamblichus, I'áμbrixos, (a fecond roi d'Emèfe, fuccéda à Sampficéramus fon pere. Comme il étoit fort dans les intérêts des Romains, il inftruifit Cicéron, dans le tems que cet Orateur gouvernoit la Cilicie en qualité de Proconful, des deffeins & des mouvemens des Parthes, qui, fous la conduite de leur roi Pacore, fe préparoient à envahir la Syrie. Durant les guerres civiles de Rome, il fe déclara pour Céfar contre Pompée, & dans la fuite pour M. Antoine contre Octavien. Après la journée d'Actium, M. Antoine appréhendant qu'il ne fuivît l'exemple des Princes voisins, qui s'étoient tous déclarés pour le vainqueur, lui fit fouffrir une mort cruelle fur ce fimple foupçon. Il eft appellé par Strabon, le petit roi des Éméfiens; par Jofephe, un petit prince d'Arabie, & par Dion Caffius, prince des Arabes. A fa mort, M. Antoine donna le d'Eroyaume mèse à Alexandre, fon frere, qu'Octavien fit mourir. Iamblique II du nom, fils d'Alexandre, lui fuccéda. Il réuffit à gagner l'affection d'Octavien, qui le rétablit fur le trône de fon pere, après qu'il eut vécu quelque tems en exil. IAMBLIQUE, Iamblichus

(a) Dio. Caff. p. 427. Strab. p. 753. Cicer, ad Amic. L. XV. Epift. 1.

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