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Après qu'Iambule eur paffé fept ans dans cette ifle avec fon compagnon, ils furent condamnés à en sortir comme des méchans & des gens de mauvaises moeurs. Ayant donc réparé leur petite barque, & ayant pris des provifions, ils voguerent l'efpace de quatre mois. Ils échouerent enfin fur des côtes baffes & fablonneufes de l'Inde. Le compagnon d'Iambule y périt; mais, Jui s'étant fauvé, il alla jufque dans un village dont les habitans le conduilirent au Roi, qui faifoit fon féjour à Polibothre, éloignée de la mer de plufieurs journées. Comme ce Roi aimoit les Grecs, & qu'il étoit fort curieux, il reçut parfaitement bien ce voyageur, & lui donna enfuite une efcorte qui le conduifit au travers de la Perfe jufque dans la Grece. C'eft ainfi qu'lambule l'avoit

(a) Homer. Iliad. L. XII. v. 139,

193.

(6) Homer. Iliad. L. VIII. v. 47.
(c) Pauf. p. 273.
(d) Antiq. expl. par D. Bern. de}

conté lui-même dans fon Hiftoire, où il apprenoit à fon lecteur bien des particularités de l'Inde, qu'on n'auroit pas trouvées ailleurs.

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IAMÉNUS. Iamenus, (a) l'aueris, capitaine Troyen, qui fut tué par Léontéus.

IANASSE, Ianassa, Lávavoa, (b) l'une des Néréïdes, filles de Nérée & de Doris.

IANTHE, Ianthe, l'ox, fille de Télefte, étoit d'une excellente beauté. Voyez Iphis. IANTHE, Ianthe I'oon. (c) l'une des nymphes, filles de Ì'Оcéan.

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IAO, Iao, le plus grand des Dieux dans l'idée de quelques Mythologues. C'étoit tantôt Pluton, tantôt Jupiter, tantôt le Soleil, &c. Voyez l'article fuivant.

IAO, Iao, I'α, (d) terme qui fe lit fur les Abraxas. C'eft le fchova des Hébreux, nom caché & ineffable.

IAOLCOS, Iaolcos, l'awxos, (e) ville de Grece, felon Homère. Les habitans de cette ville partirent pour le fiege de Troye. C'est la même que d'autres appellent lolcos. Voyez Iolcos.

IAONIENS, Iaones, (f) l'auves, peuples dont parle Homère au treizième livre de l'Iliade. Ce font les Athéniens, que ce Poëte nomme ainfi, au

Montf. Tom II. p. 358. & (uiv.

(e) Homer. Iliad. L. II. v. 219, (f) Homer. Iliad. L. XIII. v. 685. Strab. p. 392

A

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IAPIS, lapis. Voyez lapyx. IAPODES, ou IAPYDES Iapodes, Iapydes, l'amodes, (a) laudes, peuple d'Illyrie.

Ces peuples, ayant irrité les Romains par les rapines & les pillages qu'ils exerçoient fur les terres de l'Empire dont ils étoient voifins, furent attaqués & vaincus en une campagne par le Conful C. Sempronius Tuditanus, l'an de Rome 623. On accorda au vainqueur l'honneur du triomphe.

Strabon parle des Iapodes comme d'une nation diftincte des Liburnes, & leur donne quatre villes, Métulum, Arupinos, Monettium ou Monétum, & Vendus ou Vendrus. Il les étend depuis les montagnes jufqu'à la mer. Il met leurs principales demeures au mont Albius, le dernier des Alpes. Il leur donne mille ftades de rivage maritime. Mais, les Anciens ne s'accordent pas à dire

(a) Strab. p. 202, 207, 313. & feq. Plin. Tom. I, p. 175, 178. Dio. Caff. p. 412. Ptolem. L. II. c. 17, Tit. Liv. L. XLIII. c. 5. Appian. p. 763, 764. Crév.

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que les Iapodes s'étendiffent jufqu'à la mer. Pline dit: » Quelques uns ont avancé l'apydie jufqu'au golfe Fla» natique. « Strabon eft de ceux-là, comme on vient de voir. Dion Caffius, parlant de la conquête qu'Augufte fit de leur païs, dit: » Il porta la » guerre chez les lapydes; il » n'eut pas beaucoup de peine » à foumettre ceux qui étoient » en de-çà des monts, peu loin » de la mer; mais, ceux qui » habitoient dans les monta»gnes & au de-là, ne furent » domptés qu'après d'extrêmes » travaux. « Cette defcription eft précise. Les Iapydes, ou lapodes s'étendoient en de-çà & au de-là des montagnes, & jufqu'auprès de la mer; mais, ils n'en poffédoient point le rivage, fi nous en croyons cet Hiftorien.

Strabon fait connoître que cette nation étoit originaire en partie des Gaules, & en partie de l'Illyrie; que la côte qu'elle poffédoit avoit mille ftades d'étendue; qu'elle vivoit pauvrement d'épeautre & de millet, mais qu'elle étoit très - belliqueufe; & qu'enfin le païs qu'elle habitoit faifoit partie des Alpes. Comme ces peuples s'étoient adonnés au brigandage, Augufte, laffé des plaintes que faifoient leurs voisins > entreprit de les réduire, & en

Hift. Rom. Tom. V. pag. 268. T. VII. pag. 421. & Jaiv. Mem. de l'Acad. des Infcrip. & Bell. Lett. Tom. XIX. pag. 587.

vint à bout. En affiégeant Métulum, l'une de leurs villes il fut luxmême bleffé; & ce ne fut qu'à force de courage qu'il les réduifit à demander la paix; & comme on voulut leur impofer de trop dures conditions, plutôt que de les accepter, ils aimerent mieux fe brûler eux & leur ville. Depuis ce temslà, ils demeurerent foumis aux Romains.

Le P. Briet, qui fuit le fentiment de Strabon, & les étend jufqu'à la mer, croit que leur païs répond à la Croatie, & à une partie de l'Istrie & du Vin dismarck. Selon lui, leurs villes étoient Aulona, Elanona, Terfatica, Senia Lopfica Théaulus, Ortopola, Végia. Ces villes étoient au bord de la mer. Ils avoient au milieu des terres Métulum & Velfera.. Leurs ifles étoient Abforus Abfyrtis, Curicta, Gissa & Scardona.

Les lapodes avoient adopté l'armure des Gaulois; mais, ils avoient confervé l'ufage particulier aux autres nations Illyriennes & aux Thraces, de fe Stigmatifer.

IAPYDES, Iapydes, l'ámvder. Voyez lapodes.

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IAPYDIE, Iapydia ; c'étoit le païs habité par les lapydes ou lapodes. Voyez lapodes.

IAPYGES, Lapуges, l'ánuYes, nom donné aux habitans de l'lapygie. Voyez lapygie.

(a) Diod. Sicul. p. 268, 774. Strab. pag. 277. & feq. Plin. T. I. p. 166, 167. Ptolem. L. III. c. 1. Dionyf.

IAPYGIE, Iapygia, (a) Ivyia, contrée d'Italie, qui fut, dit-on, ainsi nommée d'Ïapyx, fils de Dédale.

Si nous en croyons Antoine Galatæus, médecin, qui a écrit un livre exprès de la fituation de l'lapygie, ce païs nommé lapygie par Ariftote & par Hérodote, eft nommé Salentine par quelques-uns, Peucétie par d'autres, Meffapie à caufe d'un capitaine nommé Meffapus; d'autres l'ont appellée la grande Grece; d'autres, l'Apulie; & d'autres, la Calabre. Car, ditil, la Calabre d'aujourd'hui étoit nommée Bruttia par les Anciens. Cela s'accorde en partie avec ce que dit Iface, Commentateur de Lycophron : » La Méfapygie, Meraun >> autrement nommée lapygie, » enfuite Salatia, Zanaría, & >> enfin Calabre. «<

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font les Peucétiens, appellés » Audaniens par les Grecs. Les >> habitans nomment Apulie » tout ce qui eft après les CaHalic. L. I. c. 11. Tit. Liv. L. XLIII. c. 5. Mém. de l'Acad. des Infcript. & Bell. Lett. T. XVIII. p. 75.

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» labres....... La Meffapie a » la figure d'une prefqu'ifle, » fermée par l'Ifthme qui s'é» tend depuis Brundufium juf» qu'à Tarente, l'efpace de » trois cens dix ftades. La navigation au tour du promontoire lapygium eft d'environ » quatre cens ftades. « Il dit encore ailleurs : » Le païs que » les navigateurs côtoyent de-. puis Tarente jufqu'à Brundu» fium, a la forme d'une prefqu'ifle. Le chemin par terre » d'une de ces villes à l'autre » peut être fait en un jour, en » fuivant l'ifthme de cette pref» qu'ifle, que la plupart ap»pellent d'un nom commun » Meffapie, lapygie, Calabre » & Salentine. D'autres la di» vifent autrement. <<

Le même Strabon vante la bonté & la fertilité de l'Iapygie, & affure que quoique ce païs n'ait pas affez d'eaux, il n'en eft pas moins propre pour les pâturages, ainfi que pour la production des arbres. Il étoit autrefois, ajoûte-t-il, rempli d'une multitude d'habitans & on y comptoir treize villes; mais, du tems de ce Géographe, elles étoient prefque ruinées, à l'exception de Tarente & de Brundufium.

Le Promontoire Iapygium eft appellé dans Pline acra Iapygia. C'est l'expreffion Greque latinifée, puifqu'on dit en Grec άκρα Ιαπυγία.

M. de l'lfle, dans fa carte de l'ancienne Italie, compte pour I'lapygie les deux parties de

la Pouille, fçavoir la Daunienne & la Peucétienne, & ne paroît pas y mettre les Calabrois & les Salentins, ou l'ancienne Calabre & la Meffapie.

Sous le Confulat de L. Æmi. lius Mamercus & de Cornélius Lentulus, il s'éleva une guerre entre les lapyges & les Tarentins. Il y avoit déjà quelque tems qu'ils difputoient entr'eux fur leurs frontières, ce qui s'étoit borné jufqu'alors à des combats de rencontre, & au pillage de quelques terres des environs; mais, les hoftilités accompagnées fouvent de mort d'hommes de part & d'autre augmentant toujours, ils en vinrent enfin à une guerre ouverte. Les lapyges furent les premiers en armes; toutes leurs forces jointes à celles de leurs alliés monterent à vingt mille hommes. Les Tarentins, inftruits de cette difpofition, armerent de leur côté leurs citoyens, & fe fournirent encore d'un nombre convenable d'habitans de Rhege leurs alliés & leurs voifins. Le fort d'un combat violent qu'ils fe livrerent, fut favorable aux lapyges qui en fortirent vainqueurs; la fuite fépara les vaincus, dont les uns revenoient à Tarente, pendant que les autres reprenoient le chemin de Rhege. Les Tarentins pourfuivis de plus près, effuyerent encore un grand carnage dans leur retraite ; & ceux qui s'étoient attachés aux fuyards de Rhege, s'animerent d'une telle ardeur, qu'ils fe

jetterent avec eux dans leur ville, & s'en rendirent les maî

tres.

L'Iapygie fait aujourd'hui partie du royaume de Naples, & fuivant la defcription que nous en avons donnée d'après Strabon, elle eft représentée principalement par la terre d'O

trante.

IAPYGIUM [le Promontoire], Promontorium Iapygium, άκρα Ιαπυγία. Voyez Iapygie.

IAPYS, Iapys, Etolien, chaffé de sa patrie, vint fe retirer à l'extrêmité du golfe Adriatique, & y bâtit fur le Pô une ville appellée de fon nom, qui a auffi donné le nom d'Iapydie au païs, & d'lapydes aux habi

tans.

IAPYX, Iapyx, l'eau, (4) fleuve d'Italie. Le paffage de Pline, où il en eft fait mention, a été défiguré par les anciens éditeurs, qui ont lu Pediculorum Oppida Rhudia, Egnatia, Barion, antè lapyx à Dedali filio à quo & Iapygia. Amnes Pactius, Aufidus, &c. Ainfi, le nom d'Iapyx qui donnoit le nom à l'lapygie, étoit l'ancien nom de la ville de Barri. Mais, le P. Hardouin lit tout différemment dans les manufcrits, dont les meilleurs, felon lui, pɔrtent: Pediculorum Oppida, Rudie, Egnatia Barium. Amnes, lapyx à Dedali filio rege, quo & Iapygia; Paftius, Aufi

dus.

(a) Plin. Tom. I. p. 167.

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(6) Plin. T, I, p. 167. Strab. p. 279..

IAPYX, Iapyx, Fanut, (b) fils de Dédale, donna fon nom au païs appellé Iapygie, parce qu'il y avoit conduit une colonie de Crétois.

IAPYX, Iapyx, l'aπvž, (c) fils de Jafus, fut l'objet des amours d'Apollon dans fa première jeuneffe. Ce Dieu lui offrit tous fes dons, fon arc, fes fleches, fa lyre, & sa science augurale. Mais, dans le défir de prolonger les jours de fon pere infirme, lapyx aima mieux qu'Apollon lui dévoilât les vertus falutaires des plantes, & qu'il lui apprêt à guérir les hommes; art qu'il préféra à des arts plus brillans.

Énée ayant été bleffé dangereufement dans un combat, lapyx fut appellé pour panfer fa plaie. Il trouva ce Prince des Troyens fouffrant les plus vives douleurs, tranquillement appuyé fur fa javeline, au milieu de fes amis gémiffans, & à côté de lui fon fils Afcagne fondanť en larmes. Le vieillard, fuivant l'ufage des médecins, ayant retrouffé fa robe, effaye en vain de tirer le fer de la plaie, foit avec les doits, foit avec la pince. Il applique auffi inutilement fur la bieffure, des fimples dont il connoît la vertu & l'ufage. Le fuccès ne couronne point fes travaux, & la science d'Apollon fon maître n'eft d'aucun fecours. Alors Vénus touchée des fouffrances de fon fils,

Virg. Æneid. L. XII. v. 391ẻ Seg.

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