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Elle eft abondante dans l'Ile de Lipari, & dans celle de Vulcano &c.

L'on pourroit peut-être multiplier encore les variétés de pouzzolane, foit relativement au grain, à la couleur & à la qualité des laves qui entrent dans leur compofition; mais celles que je viens de décrire, renferment les variétés les plus remarquables & les plus effentielles.

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LALTERATION & la décomposition des

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laves eft un fait démontré dans ce moment, particuliérement aux yeux de ceux qui ont été à portée d'observer la nature fur les lieux diverfes caufes peuvent concourir à cette altération, nous ne les connoiffons certainement pas toutes, mais nous favons que les acides font les principaux agents de ce travail, & que l'acide fulphureux furtout, joue le plus grand rôle dans cette efpèce de chymic de la nature.

Je vois clairement, a très-bien dit le célèbre Bergman, que l'acide du foufre qui a pénétré la lave noire, lui a ôté par gradation, en partie, toutes les matières phlogistiques, en la blanchissant, & en partie l'a réduite à l'état d'alun, ou du moins à la qualité qui fe manifefie dans la terre argileufe, &c. Page 422. De la Lettre de ce Chymifte inférée dans l'ouvrage fur l'Islande, de M. de Troïl.

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» L'existence d'une quantité d'acides fulphureux dans les fouterrains de la Solfa

"terra, écrivoit de Naples M. Feber à M. »le Chevalier de Born, le 17 Février 1772, » eft fuffifamment conftatée par le foufre »jaune, qui fe fublime en petites fleurs » cryftallifées, par l'alun, le vitriol & la félé»nite, qui s'attachent au plancher & aux » collines, qui fervent de mûr à la Solfater» ra; il n'est pas moins certain, qu'il existe » dans les entrailles de la Solfaterra de l'acide » marin & de l'alkali volatil, puisqu'il s'y fu» blime auffi du sel ammoniac dont ils font » les parties intégrantes.

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» Les rochers ou parois, qui décrivent un » cercle autour de la Solfaterra, font pour lá plupart divifés en couches, & ont tous » la blancheur de la pierre à chaux, si bien » qu'on s'y trompe au premier coup-d'œil ; » mais par l'examen on voit qu'ils font argi» leux. Je ne doute point que ces collines » ne fuffent au commencement formées que » de laves, & de cendres de l'ancien Volcan; » & celles qui font difpofées par couches, » ne doivent apparemment leur origine qu'à » différentes espèces de cendres. Ce mélange a été pénétré par l'acide fulphureux » qui l'a converti en argile.

» Les cendres & les laves de l'ancien Vol» can de la Solfaterra étoient fans doute,

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» ainfi que le font d'autres laves & cendres » volcaniques, de nature vitreufe, & ont » été converties en argile; il y a des mor» ccaux dont une partie eft encore lave, » & l'autre changée en argile; cette argile » eft molle comme une terre, ou dure & » pierreufe; elle reffemble à une pierre à » chaux blanche, on y voit encore quelquefois du fchorl blanc en forme de grenats » fi commun dans les laves d'Italie; mais il » eft auffi converti en argile. Ces matières » autrefois volcaniques, maintenant argileu» fes, molles comme de la terre, ou en» durcies & pierreuses, font pour la plupart » blanches; mais on en trouve auffi de rou"ges, de grifes cendrées de bleuâtres, & » de noires en quelques endroits, fur-tout aux Pifciarelle. Cette métamorphofe des matières volcaniques vitreufes en argile, » par l'intermède de l'acide fulphureux » qui les a pénétrées, & en quelque forte » diffoutes peu-à-peu & en un grand nom»bre d'années, eft fans doute un phéno» mène remarquable & très-inftructif pour » l'histoire naturelle«. Lettres fur la Minéralogie de l'Italie, page 256 & fuiv.

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Les obfervations de M. Ferber font trèsbien faites, & fes connoiffances en Minéra

logie & en Chymie devoient néceffairement lui faire recueillir un fait qui avoit échappé à tous ceux qui l'avoient précédé. Il eft vrai que M. le Chevalier Hamilton, à qui l'hiftoire naturelle a de fi grandes obligations, avoit un an auparavant envoyé à la Société Royale de Londres, la fuite des échantillons des laves altérées de la Solfaterra, il regardoit ces matières comme des produits volcaniques, pénétrés & amolis par les vapeurs acides; mais le Docteur Maty, à qui M. le Chevalier Hamilton avoit adreffé tous ces différens morceaux avec un fimple catalogue raifonné, crut rendre la chofe plus intéreffante, en compofant lui-même une lettre à ce fujet d'après ce catalogue; ces matières étoient fi neuves pour lui qu'il rendit mal les idées de M. Hamilton qui n'a point voulu faire ufage de cette lettre dans fon fuperbe ouvrage des Campi Phlegrai (1).

(1) J'ai été très-particulièrement inftruit de tous ces faits, non-feulement par plufieurs Savans Anglois, de la Société Royale, qui avoient vu le Catalogue envoyé de Naples par M. Hamilton, mais par M. Hamilton lui-même. Je lui avois fait paffer fur la fin de 1778, une collection de

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