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cipe colorant, fi la lave eût été plus longtems expofée à l'action des fumées fulphureuses.

Cette variété eft un peu moins dure que la précédente, & la chofe devoit être ainfi; car la première étant plus riche en terre martiale, fuppose une altération bien moins fenfible, au lieu que celle-ci étant prefqu'entièrement blanche, démontre que l'acide a agi fur elle d'une manière plus foutenue.

Des Etuves de Lipari.
De la Tolfa.
De la Solfaterra.

Variété 21.

Même espèce que la précédente, dont l'échantillon a été choifi de manière qu'une partie eft abfolument changée en une pierre blanche d'un tissu lâche, auffi facile à couper que la craie de Champagne, tandis que l'autre beaucoup plus dure & du rouge le plus foncé conferve encore toute fa chaux ferrugineuse, changée fimplement en une espèce de

colcotar.

Les habitans de Lipari, où cette pierre eft très-abondante, en font des ftatues groffières

qu'ils travaillent au couteau & dont ils décorent leurs Eglifes.

On trouve la même variété.

A la Tolfa.

A la Solfaterra.

Variété 22:

Même espèce de lave, décomposée de manière que la chaux ferrugineufe convertie en colcotar forme un dépôt entouré de toutes parts d'une enveloppe d'albâtre gypfeux, blanc, demi-transparent, de plufieurs lignes d'épaiffeur.

Ce morceau, du plus beau choix, préfente une des plus intéreffantes décompofitions de la lave.

L'acide fulphureux ayant trouvé fur fa route les molécules calcaires qui entrent dans la formation du bafalte, & de diverfes autres laves compactes, s'est uni & combiné avec elles, & a donné naiffance au gypfe. Ce même acide uni au fer avoit produit des crystaux de vitriol de Mars qui exposés à la chaleur ont été changés en colcotar; on trouve donc dans cet échantillon la terre calcaire, & la chaux ferrugineufe de la lave; mais comme on n'y rencontre plus la terre argileufe, & qu'on pour

roit demander ce qu'elle eft devenue, nous répondrons qu'ayant été faifie par le même acide fulphureux, elle a formé un fel alumineux que les eaux ont entraîné, ce que nous démontrerons d'une manière évidente en décrivant la variété fuivante.

L'on pourroit demander encore pourquoi l'enveloppe eft fi confidérable dans cet échantillon, tandis que la terre calcaire n'entre environ que pour un douzième dans la composition des laves. Je réponds à cette objection, en difant que l'eau ayant la faculté de diffoudre la félénite, ce fluide a dépofé fur cet échantillon diverfes couches de cette matière qui provenoit de la décompofition des maffes de laves fupérieures; folution d'autant plus raisonnable que l'obfervation locale démontre cette vérité.

Ce bel échantillon vient des Ifles de Lipari.

Variété 23.

Lave poreufe d'un blanc jaunâtre, primitivement noire, renfermant dans plufieurs de fes cellules des grains de félénite gypfeufe d'une blancheur éclatante, tandis que la terre argileufe qui forme la lave étant combinée avec l'acide fulphureux, fe trouve en partie convertie en véritable alun natif.

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Il nous manquoit un échantillon auffi démonftratif pour avoir en nature la combinaison de l'acide fulphureux avec la terre argileufe. Celui-ci ne laiffe rien à défirer & il eft d'autant plus intéreffant, qu'il porte les caractères d'une double combinaison celle de la terre calcaire formant le gypse, & celle de la terre argileufe produifant l'alun. Il eft difficile de fe procurer des morceaux de cette efpèce, parce qu'il faut les recueillir avant que le fluide aqueux ait diffout l'alun. La terre argileufe n'est pas toute métamorphofée en alun dans ce morceau, ce qui tend à le rendre encore plus inftructif.

Cette belle variété vient des Etuves de Lipari, & c'est par elle que je termine le Chapitre de la décompofition des laves.

CHAPITRE XX.

SUBSTANCES MINÉRALES ET SALINES.

L'ACIDE

SOUFRE..

ACIDE vitriolique concentré, uni au phlogiftique, produit le foufre. Ce résultat, qui n'eft pas une des moindres merveilles de la nature, paroît fous forme solide, sèche, colorée en jaune pâle; on le trouve tantôt fublimé en poussière fine, tantôt disposé en aiguilles rhomboïdales divergentes, & quelquefois configuré en cryftaux octaèdres rhomboïdaux, formés par deux pyramides quadrangulaires obliquangles, obtufes, jointes base à base. Cette fubftance mixte, s'unit auffi dans quelques circonstances à la matière arfénicale: elle prend alors une couleur rouge, vive & brillante, qui lui a fait donner le nom de rubis de foufre, ou de rubine d'arfenic.

Telles font les principales modifications que les feux fouterrains font éprouver au soufre, & qu'on rencontre dans les environs

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