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puffent faire conftruire de femblables. Enfin, je n'ai rien négligé de tout ce qui regarde les nouvelles pratiques d'Astronomie, jairapporté plusieurs méthodes particulieres qu'un long usage & une très grande affiduité dans le travail, m'ont pu faire connoitre. Mais je ne parle point de la fabriqué des Horloges à pendule, dont une partie de notre nouvelle Aftronomie tire fon exactitude; car on la pourra trouver dans le Livre que M. Hugens de Zulichem en a fait exprès, lequel a pour titre de Horologio Ofcillatorio. J'explique feulement tout ce qui eft neceffaire pour fe fervir de ces Horloges, comme les differentes manieres de les regler, tant fur le moyen que fur le vrai mouvement du Soleil.

Pour ce qui regarde le calcul des lieux des Planetes & des Eclipfes, je n'ai pas changé la méthode que j'avois donnée dans la premiere Edition, n'ayant rien trouvé depuis, de plus fimple ni de plus com

mode.

En expliquant les manieres differentes d'obferver les Eclipfes, j'ai rapporté la conftruction d'une Machine qui montre fans aucune opération toutes les Eclipfes de Soleil & de Lune qui peuvent arriver chaque année avec leur grandeur à peu-près, & le rapport de chaque jour du mois lunaire avec les jours des mois civils; ony peut connoître aussi assez exactement l'heure & le temps des Eclipfes. Cette Machine n'eft compofée que de trois platines de cuivre ou de trois cartons poses les uns fur les autres. Il y a déja fort long-temps que je l'avois inventée publiée; mais comme elle a été reçûë très favorable,

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ment du Public, j'en donne ici la conftruction & l'ufage avec une figure.

On fera peut-être furpris que je ne cite pas les célebres Aftronomes dont j'ai pu tirer quelques lumieres pour mon fujet; mais comme il y en a très peu qui n'ayent quelque chofe d'utile & de fingulier, je n'ai point fait de difficulté de me fervir de ce que j'ai trouvé conforme à mes Obfervations, & je ne prétens pas m'attribuer l'invention de ce qui a été imprimé avant mon ouvrage, car c'est le feul moyen par où j'en ai eu quelque connoiffance; & enfin il me femble qu'il eft prefque impoffible de donner à chaque Sçavant les louanges qu'il croit mériter. Je dois pourtant avertir que j'ai eu communication des Obfervations manufcrites que Margravius avoit faites autrefois dans le Brefil, ce qui m'a fervi pour quelques pofitions de Mercure, & pour quelques points de Géographie. Toutes les Obfervations manufcrites que M Picard avoit faites tant à l'Obfervatoire qu'ailleurs dès le commencement de l'Académie & auparavant m'ayant été remifes entre les mains, j'en ai tiré toutes les lumieres que j'ai pu par la comparaison que j'en ai faites avec les miennes. Il avoit beaucoup travaillé pour déterminer les réfractions, & il avoit obfervé un grand nombre de hauteurs méridiennes d'Etoiles fixes, & quelques-unes des Planetes: mais comme il n'obfervoit point leurs diftances entr'elles, hormis un très petit nombre, où le Quart de cercle étoit resté en même pofition dans les paffages, car il n'avoit point encore d'inftrument

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arrêté dans le méridien, ces Observations ne font point déterminantes.

Quoique j'aye donné une Table particuliere pour quelques mouvemens de deux Planetes feulement, ce n'eft pas à dire que les mêmes irrégularités ne fe rencontrent pas dans les autres, mais mes Obfervations ne m'ont fait rien remarquer d'aßez fenfible pour en tenir compte.

Il ne merefte plus qu'à dire un mot en paffant fur le changement que j'avois fait dès la premiere Edition de mes Tables, à l'eftime ordinaire de la longitude de Paris que j'avois réduite à 20 deg. 30 min. en prenant le premier méridien à l'Ile de Fer. Favois fondé cette correction comme on fait ordinairement toutes les autres dont on n'a point d'Obfervation immédiate, fur la plus proche que nous en avons qui eft celle du Cap Vert; & comme tous les Pilotes s'accordent à très peu près à placer l'Ile de Fer & ce Cap dans le même méridien, cette route Nort & Sud étant facile à tenir, ces deux lieux n'étant pas fort éloignés l'un de l'autre, j'ai cru que je ferois bien plus proche de la véritable longitude de Paris, que celle qui n'eft concluë que par une eftime très éloignée, & par confequent fort incertaine.

Enfin, Monfieur, le rapport que j'ai trouvé entre toutes les Obfervations que j'ai faites e mes Tables en l'état où je les donne ici avec plufieurs pratiques nouvelles dans les manieres d'observer. ne me laißent aucun lieu de douter que cet Ouvrage ne foit reçu affez, favorablement du Public. Cepen

dant ce feroit peu pour moi s'il ne me fervoit par l'exactitude avec laquelle j'ai tâché de m'acquitter de mon devoir, à vous marquer le profond respect avec lequel je fuis,

MONSIEUR;

A Paris à l'Obfervatoire Royal

ce 1 Novembre 1702.

Votre très-humble & trésobéïffant ferviteur,

DE LA HIRE,

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