TIONS DE notes font une preuve de fa fagacité TRADUC- & de fon difcernement; courtes & PREDRE. précises, M. Denyfe n'y dit rien que de néceffaire, & il le dit clairement & en bons termes. Dans l'édition du texte qu'il a joint à fa traduction, il n'a pas adopté fans examen les conjectures des Editeurs de Phédre qui l'avoient précédé; il a même tenté heureusement la correction de certains endroits où tous les autres Editeurs avoient échoué. Il a ajoûté auffi & traduit les cinq fables extraites d'un ancien Manufcrit par Marquard Gudius; mais M. Denyfe laiffe aux Savans à décider, fi ces fables font auffi réellement de Phédre que Gudius le croyoit. Avant M. Denyfe un Médecin ; nommé du Four, s'étoit amusé à tourner affez mal en vers françois quelques fables de Phédre, la feptiéme du premier livre, la feconde du fecond livre, la quatriéme du troifiéme livre, la feconde & la vingt-deuxième du livre quatrième, & la dixième du cinquiéme livre. Cette traduction a été imprimée en 1669. à la fuite de celle des Epigrammes des plus fameux Poëtes latins mis en vers françois par le même. Jean Albert Fabricius, dans fa Bibliothéque TIONS DE bliothéqaue latine,cite une autre édition de Phédre, en François & en Allemand, TRADUC donnée en 1707. à Hambourg, avec les fables de Pilpay & de quelques autres. Mais il ne dit pas de qui eft la traduction françoise. " En 1728. le P. Fabre, de l'Oratoire, n'étant pas content, fans doute des traductions précédentes, en publia une nouvelle à Paris, avec le texte latin & des notes. Il y parle avantageufement de la traduction de M. de Saci, & il a raifon : mais il lui préfere celle du fieur Prevoft, & perfonne n'a adopté fa décifion. Cette traduction du P. Fabre eft claire & exacte, & d'une fimplicité convenable à l'original. Ses notes peuvent être utiles aux commençans; & il n'a eu qu'eux en vûë. Il a traduit auffi les cinq fables que Gudius avoit fait imprimer d'après un Manuf crit de Dijon. Sa préface eft curieuse l'Auteur y donne l'hiftoire des travaux des critiques fur les fables de Phédre. : On s'eft moins empreffé de traduire le peu que nous avons de Columelle en vers latins. Columelle est un ancien Ecrivain, qui vivoit, à ceque l'on croit, fous l'empire de Claude, & qui étoit contemporain de Cornelius Celfus. Tome VI. F Nous avons de lui douze livres fur les Traduc- travaux & fur les productions de la TIONS DE Campagne. Ils font en profe, excepté COLUMEL-le dixiéme qui eft en vers héroïques, & LE. qui traite de la culture des jardins. Co- CHAPITRE XV. Des Traductions de Perfe& de TRADUC O ME a eu beaucoup de fatyriques dont le tems nous a enlevé les ouvrages. Il ne nous reste que ceux TIONS ¿DE d'Horace, de Perfe, & de Juvenal. PERSE. La maniere dont ces trois Poëtes ont écrit, nous fait fentir la différence du génie des trois Cours d'Augufte, de Néron, & de Domitien, fous qui ils ont vêcu. Je vous ai fuffifamment parlé d'Horace. Nous avons une ancienne vie de Perfe dont l'Auteur n'eft pas bien certain, & fur laquelle M. le Préfident Bouhier a fait de judicieuses remarques, imprimées à la fuite d'une Differtation latine fur le même fujet, dans le dixiéme volume des aménités littéraires du favant Selhorn. Selon cette vie, Perfe étoit Chevalier Romain, parent & allié de personnes du premier rang. Il étudia jufqu'à d'âge de douze ans à Volterre dans laTof cane, où il étoit né: après quoi il con TIONS DE PERSE. tinua fes études à Rome fous d'habiles TRADUC Maîtres. Ce Poëte étoit d'un naturel fort doux, plein d'amitié & de refpect pour fes proches, & fort réglé dans fes moeurs. Sage & profond Philofophe, l'on fent qu'il étoit ennemi des vices & du mauvais goût de fon fiécle. Sat. » preaux, Dans fes Satyres, où il a fouvent Difc. fur la plus copié qu'imité Horace, « il ne raille pas feulement dit M. Def→ les ouvrages des Poëtes (& » des Orateurs) de fon tems, il atta» que les vers de Néron même. Car » enfin tout le monde fçait, & tou» te la Cour de Néron le fçavoit » que ces quatre vers Torva Mimallo» neis, &c. dont Perfe fait une raille>>rie fi amére dans fa premiere Saty» re, étoient des vers de Néron. Ce» pendant on ne remarque point que » Néron tout Néron qu'il étoit, ait » fait punir Perfe; & ce Tyran, en> nemi de la raison, & amoureux, com» me on fçait, de ses ouvrages, fut > affez galant homme pour entendre »raillerie fur fes vers, & ne crut pas » que l'Empereur, en cette occasion » dût prendre les intérêts du Poëte. «< L'ouvrage de Perfe, où regne une morale pure, & beaucoup de jugement, |