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TRADUC- nobleffe, des graces, & de la délica→ teffe entre fes mains. Vous en avez un

TIONS

ET EN

D'OVIDE exemple dans les fables de Philemon & EN PROSE de Baucis, & des filles de Minée, deux fujets qu'il a tirés des Métaphorphofes & qu'on lit avec plus de plaifir dans fon imitation que dans Ovide même.

VERS.

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Pierre du Ryer, l'Abbé de Bellegarde, & M. l'Abbé Bannier,de l'Académie des Belles-Lettres, font les der niers Traducteurs des Métamorphofes, dont j'ai à vous parler. Tous les trois ont écrit en profe. La traduction de du Ryer porta le dernier coup à celle de Renouard qui avoit encore quelque vie. Elle parut pour la premiere fois, non en 1660. après la mort de l'Auteur, comme plufieurs l'ont écrit, mais dès 1655. in-4. du vivant de du Ryer qui ne mourut, felon M. l'Abbé d'Olivet que le 6 de Novembre 1658. L'édition de 1660. qui eft in-folio, eft une seconde édition; quoique dans l'avertiffement qui eft fous le nom du Libraire, on paroiffe faire entendre que c'eft la premie re, & que M. l'Abbé d'Olivet ne la ci te pas autrement dans le catalogue des ouvrages de du Ryer.

On étoit accoutumé à recevoir de la main de cet-Académicien des ouvrages

trop précipités, & par conféquent peu exacts; on ne fut pas furpris de ne point TRADUCtrouver dans celui-ci beaucoup plus de TIONS D'OVIDE fidélité. Mais ceux qui n'étoient pas en EN PROSE état d'en juger,le reçurent avec une for ET EN te de fatisfaction, parce que le Traduc- VERS. teur leur donnoit l'ouvrage d'Ovide dans un ftile plus clair & plus châtié que ceux qui avoient paru en profe avant lui. On blâma feulement fes moralités où du Ryer avoit mis beaucoup de chofes qui ne conviennent point, & qu'il avoit trop amplifiées pour groffir fon livre.

Ses explications hiftoriques & politiques ne plurent pas davantage. Outre qu'elles font trop diffuses, on s'apperçut qu'il y en avoit beaucoup d'inutiles ou de triviales, & qu'en général elles étoient là hors de place. Cet ouvrage a été néanmoins réimprimé plufieurs fois en différentes formes; & malgré fes défauts, il n'est point encore méprifable.

L'édition faite à Bruxelles en 1677. in-folio eft ornée de figures dont la plus grande partie eft des de Paff, Graveurs des Païs - Bas. Dans l'édition de 1728. qui paffe pour la meilleure, M. de la Barre de Beaumarchais a ajoûté

TRADUC

TIONS

d'Ovide

ET EN
VERS.

un nouveau commentaire qu'il a tiré principalement de l'explication des fables donnée par M. l'Abbé Bannier EN PROSE & des diverfes differtations mythologi ques du même Auteur imprimées dans les Mémoires de l'Académie des Belles-Lettres. Dans ce commentaire, M. de Beaumarchais critique fouvent, & avec justeffe, la verfion & les explications de du Ryer. Il ne lui manquoit que d'avouer qu'il étoit redevable de prefque tout ce qu'il y a de recherches & d'érudition dans cette nouvelle édition, au favant Académicien que je viens de nommer. On n'en excepte pas même les quatre differtations, fur la maniere d'expliquer les fables; fur les Dieux des Anciens; fur l'hiftoire fabuleufe; & fur la guerre de Troye, dont le fond appartient encore à l'Abbé Bannier, & à quelques autres Sçavans qui avoient déja écrit fur ces fujets.

La traduction de l'Abbé de Bellegarde, publiée en 1701. ne fit aucun tort à celle de du Ryer, au moins dans l'efprit des connoiffeurs. On n'y trouva ni plus de fidélité, ni plus d'exactitude; & l'on ne jugea pas que le ftile en fût beaucoup meilleur. Mais les explications de l'Abbé de Bellegarde font

li

DOVIDE

EN

plus convenables. Elles font fort courtes, plus morales qu'hiftoriques ; & peu- TRADUCvent instruire la jeuneffe pour qui l'Au- TIONS teur avoit principalement entrepris cet EN PROSE, ouvrage. Auffi a-t-il eu foin d'adou- ET cir dans fa traduction certaines expref- VERS. fions qui auroient paru un peu trop bres en notre langue, s'il eût fuivi littéralement l'original. L'éditeur de la verfion de du Ryer avoit ajoûté le jugement de Paris, tel que Renouard l'avoit compofé; l'Abbé de Bellegarde en a fait autant, fe contentant de rajeunir le stile de cette pièce.

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C'est felon cette nouvelle réforme que cet écrit a été réimprimé dans la feconde édition des quinze livres des Métamorphofes traduites en profe par M. l'Abbé Bannier; & cette augmentation n'étoit pas néceffaire pour faire estimer & rechercher cette traduction. Le célébre Académicien, que la mort vient de nous enlever, étoit plus capable que tout autre de nous donner une excellente verfion de l'ouvrage d'Ovide. La mythologie dont il avoit fait une étude particuliere, le lui avoit rendu fi familier qu'il en connoiffoit également toutes les beautés & tous les défauts, & que la matiere qui y eft trai

tée ne lui étoit pas plus étrangere qu'à

TRADUC- Ovide lui-même.

TIONS

D'OVIDE

EN PROSE

ET EN
VERS

Il fallut cependant le preffer d'être l'interpréte du Poëte; & c'eft principalement aux follicitations de M. de Boze, Secretaire perpetuel de l'Académie des Infcriptions & Belles - Lettres, que l'on en eft redevable. Trente années de recherches, le fuccès des ouvrages qu'il avoit publiés, une grande connoiffance des régles & des agrémens de notre langue, ne raffuroient point encore M. Bannier fur cette entreprise. J'ai été quelquefois témoin des allarmesqu'el les lui caufoient; mais fi le fuccès a paffé fes espérances, il n'a jamais pû tromper que lui-feul. Il a parfaitement bien juftifié ce qu'il dit dans fon excellente préface, que les Métamorphofes traduites plu fieurs fois avoient encore befoin de l'être. S'il y avoit des difficultés à furmonter, il en a triomphé.

A l'aide des corrections du favant & laborieux M. Burman, qui fouvent développent d'une maniere claire & précife le vrai fens d'Ovide, & avec le fecours des Manufcrits dont les leçons of frent quelquefois une image plus naturelle que celles des éditions imprimées, il a donné un ouvrage exact.

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