mr jour du mois d'Octobre de la E. To même année, tant parce qu'il avoit RICELLI été chargé de profeffer les Mathematiques en l'abfence de Caftelli que pour quelque autre obftacle qui retarda fon voyage.

Arrivé auprès de Galilée, il commença d'abord à travailler fous lui. Mais il ne jouit pas long temps des avantages qu'il efperoit retirer de la compagnie de ce grand homme, qui mourut trois mois après, c'eft à-dire le 8. Janvier 1642.

Torricelli penfa alors à retourner à Rome; mais le Sénateur André Arrighetti ayant fait connoître fon mérite au grand Duc Ferdinand II. ce prince l'engagea à refter à Florence, en le faifant fon Mathematicien, & en lui donnant une chaire de Profeffeus en Mathematique à Florence, qui étoit vacante depuis plufieurs années.

L'application qu'il donna alors aux fpéculations Geometriques ne lui fit point négliger la Phyfique. Il travailla avec beaucoup d'ardeur à perfectionner les verres qui fervent aux microscopes & aux lunet

E. TOR- tes d'aproche. Quant aux microfRICELLI. Copes, il eft le premier qui en ait fait avec des petites boules de verre, travaillées à la lampe. Il donna auffi aux verres de lunettes une perfection qu'ils n'avoient pas auparavant, mais qu'on a encore pouffé plus loin depuis lui.

Perfonne n'ignore qu'il eft l'inventeur des experiences du vif argent, qui ont donné occafion à tant de découvertes utiles, & que fon nom est demeuré pour ce fujet au tuyau de verre dont on fe fert pour les faire.

On avoit lieu d'attendre beancoup de chofes d'un homme dont les coups d'effai étoient fi confidérables. Mais une maladie de peu de jours en priva le monde, en l'enlevant le 25. Octobre 1647. lorfqu'il n'étoit encore âgé que de 39 ans & dix jours.

Avant que de mourir, il fit fon teftament, par lequel il ordonna que tous fes écrits feroient envoyez au P. Cavalieri à Boulogne, & delà à Rome à Michel Ange Ricci, pour les revoir, & pour faire im

primer ceux qui leur paroîtroient E. TOR dignes de voir le jour. Mais Cava- RICELLI, lieri étant mort peu de temps après c'eft à-dire, le 3. Decembre de la même année, & Ricci s'étant trouvé diftrait par plufieurs occupations importantes, le grand Duc Ferdsnand II. fit remettre ces Manufcrits à Vincent Viviani, qui eft mort fans les avoir publiez. On en peut voir la lifte dans le Journal de Venife, tom. 30. p. 121.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Trattato del Moto. Je ne fçai point l'année de l'édition de cet Ouvrage qui fut compofé avant 1641.

2. Torricelli y fit depuis une addition, qui fe trouve à la fuite du Livre de Vincent Viviani, intitulé: Scienza Univerfale delle proporzioni. In Firenze 1674. in-4°.

3. Opera Geometrica. Florentia. 1644. in 4°. Il compofa pendant les deux premieres années qu'il profeffa les Mathematiques, les fept traitez contenus dans ce Recueil, dont voici les titres: 1°. De Sphara &Solidis Spharalibus libri duo. Ce

E. TOR-lui-ci fe trouve auffi à la page 153 RICELLI, du Livre de Gaudence Roberti, intitulé: Mifcellanea Italica PhyficoMathematica. Bononie. 1692. in-4°. 2o. De Motu gravium naturaliter · defcendentium. 3°. De Motu projectorum. 4°. De dimenfione Parabola Problema. 5. Appendix de dimenfione Cycloidis. 6o. De Solido acuto hyperbolico problema. 7°. Appendix de dimenfione Cochlea.

4°. Lezioni Accademiche. In Firenze 1715. in-4°. pp. 96. Ce font des difcours qu'il a prononcez en differentes occafions. Le premier eft un remerciement à l'Academie de la Crufca, qui l'avoit admis dans fon corps. Les autres roulent fur des matieres de Phyfique ou de Matthematique. Le tout eft précedé d'une vie fort longue de Torricelli écrite par Thomas Buonaventuri, Gen

tilhomme Florentin.

V. cette vie, & le Journal de Venife, tom. 30. p. 112.

ALBERIC

ALBERIC GENTILIS.

A

Lberic Gentilis naquit vers l'an 1550. dans la Marche d'Ancone, apparemment à Caftello di fan Genefio, où eft né fon frere Scipion, de Matthieu Gentilis, Médecin iffu d'une ancienne & noble famille du Pays.

Après avoir étudié en Droit, il reçût le bonnet de Docteur en cette faculté à Peroufe à l'âge de vingt & un ans, & fut fait peu de temps après Juge dans la Ville d'Afcoli.

Mais fon pere ayant abandonné la Religion Catholique, pour em braffer la prétendue réformation, & s'étant lui-même laiffé entrainer par fon exemple, il fut obligé de quitter fon emploi, & de fe retirer avec lui dans la Carniole..

Un voyage qu'il fit dans la fuite en Angleterre, lui procura un bon établiffement dans ce Royaume : car l'Univerfite d'Oxford prévenuë de fa capacité lui donna en. 1582. une chaire de Profeffeur en Droit; Tome XV.

C

A. GEN

TILIS