TILIS. berg.

S. GEN-fait-Confeiller du Senat de Nurem -2015 I cal Il s'aquitta de tous ces emplois d'une maniere qui lui acquir l'eftime & l'affection de tout le monde. Sa Methode d'enfeigner clairement & en peu de mots, & de joindre aux épines du Droit les fleurs des Belles-Lettres, le firent rechercher par plufieurs Academies célébres Le Pape Clement VIII. voulut même, du moins fuivant fon Panegyrifte, lui donner une chaire de Pro feffeur à Boulogne, & lui offrit pour l'engager à l'accepter, la liberté de confcience. Mais il préfera toujours le pofte qu'il occupoit dans l'Academie d'Altdorf à toutes les conditions les plus avantageufes qu'on pût lui offrit.

Ilvecut dans le Celibat jufqu'en 1612. c'est-à-dire jufqu'à l'âge de 49. ans; mais alors la beauté & le mérite d'une Demoiselle originaire de Luques, nommée Madeleine Cabendrin, fille de Gefar Calendrin ayant captivé fon coeur, il l'époufa & en eut deux enfans, un fils mom

é Gilles Alberic, & une fille ap- S. GENE pellée Efther Madeleine.

On ne fçait ce que devint fon fils. On voit feulement par une Lettre de Voffius à Guillaume Laud Archevêque de Cantorbery, écrite l'an 1635. que fa mere ne le voyant pas en état de lui faire continuer fes études à caufe des pertes qu'el· le avoit faites durant les guerres d'Allemagne, tâcha de lui obtenir une place dans un College d'Oxford ou de Cambridge; que fes amis de voient préfenter une Requête pour cela, & qu'ils efperoient que la Mémoire d'Alberic Gentilis ferviroit à fon neveu.

-Aurefte Scipion Gentilis ne jouit pas long-temps des douceurs qu'il efperoit trouver dans la focieté de fon épouse. Quatre ans après, une dyfenterie opiniâtre qui l'attaqua & qu'aucun reméde ne put guerir, le conduifitinfenfiblement au combeau par l'affoibliffement de fes forces. Il en mourut le 7. Août 1616, âgé de 53. ans.

...

Il fut enterré à Altdorf, & l'on

TILIS

S. GEN-mit fur fon tombeau cette Epi

TILIS

taphe.

D. O. M. S. Scipioni Gentili Jurifconfulto, Matthai Medici filio, Alberici Jurifconfulti fratri, clara nobilique familia in Marchia Anconitana nato patrem & fratrem, fola pietate impellente, ex Italia patria in Germaniam fecuto, inque ea propter fummam virtutem ads mirabilemque Doctrinam, in primis, autem Juris exactam peritiam ad eam nominis famaque dignitatem evecto, ut cum fummis Germania Jurifconfultis componeretur; ob eamque rem ab incluto Senatu Norimb. Academie fua laudatiffima Jurifconfultis Clariffimis pie denatis fuffecto, atque una in numerum Confiliariorum cooptato, inque iftis Muneribus fumma fide, laude, dignitate verfato, tandem, cum & confiliis Remp. & doctrina juventu tem plurimum juvisset, editifque praclariffimis divini ingenis monumentis univerfam rem litterariam egregie demeruiffet; Deo Opt. Max.ita volente, vivis cum Damno & luctu publico Exempto, & hoc in loco, juxta ofa

Magni illius, & per omnem orbem celeberrimi Hug. Donelli, cui vivo vivus omni adfectu conjunctissimus, ingenio etiam proximus fuerat,in Chrifto fesu requiefcenti Monim. pofuit cum La

crumis.

Magdalena Gentilis domo Calandrina Caf. Calandrini patr. Lucenfis F. Marito Cariff. Honoratif. Egidius item Albericus F. unicks, Efthera Magdalena F. unica patri ept. necnon defideratiff.

53.

د

Obit Eidus Sextil, 1616. atat.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Epica Paraphrafis in 25. Psalmos Davidis. Londini 1584. in-4°. 2. Solimeidos Libri duo priores de Torquati Taffi Italicis expressi. Venetis 1585. in-4°. Cette tradution eft en vers.

3. Annotazioni fupra la Gerufalemme liberata di Torquato Taffo. In Leyda 1586. in-8°. It. dans plufieurs éditions de ce Poëme.

4. Nereus five de Natali Elizabetha illuftr. Philippi Sydnei filia. Londini 1526. in-4°. C'eft une piéce de vers. Michel Piccart rapports

S. GEN

TILIS.

TILIS.

S. GEN- dans l'Oraifon funebre de Scipion Gentilis ce qui engagea notre Auteur à s'appliquer à la Poëfie. Il raconte que Gentilis le pere étant un jour après le repas auprès du feu avec fes deux fils Alberic & Scipion, leur dit de prendre un charbon, & après leur avoir recité une Sentence en Profe Latine, leur ordonna de la mettre tous les deux en vers & de les écrire fur la cheminée. L'aîné en fit auffi-tôt plufieurs qu'il put à peine écrire dans l'espace qu'il avoit, pendant que Scipion n'en compofa que trois. Le pere les ayant lus les obligea à lui promettre de faire ce qu'il leur diroit; lorfqu'ils l'eurent promis, ce que je veux de vous, leur ditil, eft que vous Alberic, vous ne faffiez des vers de votre vie, & vous Scipion, que vous continuiez à en faire.

5. Parergorum ad Pandectas Libri duo, & originum Liber fingularis. Francofurti 1588. in-8°. It. Altdorfii 1664. in-8°. Son Livre des origines ou des étymologies tirées du Droit eft fort peu de chofe.