GUIL- 10. Volumen ftabilimentoram RboLAUME diorum Militum Sacri Ordinis HofpiCA OU R-talis S. Johannis Hierofolymitani. Cet ZIN. te compilation fut approuvée par le grand Maître d'Aubuffon & par le Chapitre General de l'Ordre le 5. Août 1493. V. Jerôme Bofio, Hift. de l'Ordre de S. Jean de Jerufalem. Journ. de Venise, tome 21. p. 412. Voffius de Hiftoricis Latin., pag. 611. TYCHO BRAHE'. TYCHO-TT BRAHE'. Ycho Brahe, forti de l'illuftre famille des Brahé, originaire de Suéde & établie en Danemarc, naquit le 14. Decembre 1546 fuivant notre maniere de compter à Knudftrup dans le pays de Schonen, près d'Helfimburg, d'Otho Brahé, Seigneur de ce lieu, & de BeateBille, & fut le fecond de dix enfans. George Brahé fon oncle paternel, qui n'avoit point d'enfant, voulut fe charger de fon éducation; il le prit dans fa Maifon, & lorfqu'il eut environ fept ans, il lui fit il lui fit appren dre la langue Latine, contre le fen- TYCHO timent de fon pere, qui vouloit que BRAHE'. tous fes enfans s'attachaffent plûtôt à la profeffion des Armes, qu'à celle des Lettres. Tycho Brahé l'étudia pendant cinq ans fous des maîtres particuliers, & prit alors beaucoup de goût pour la Poëfie. On croit qu'il perdit fon pere pendant ce tempslà. A l'âge de douze ans, c'eft-àdire au mois d'Avril 1559. fon oncle l'envoya à Copenhague, pour y étudier en Rétorique & en Philofophie. Une éclipfe de Soleil fort confidérable, qui arriva le 21. Août 1560. attira fon attention. La lecture des Almanacs & des prédictions des Aftrologues lui avoit déja infpiré le defir de l'inftruire de leur art. Mais lorfqu'il vit que cette éclipfe étoit arrivée dans le moment que les Aftrologues l'avoient prédite, il confidera l'Aftronomie, comme une chofe divine, & n'eut point de repos, qu'il n'eut achetté les Tables de Stadius, & qu'il n'eut TYCHOacquis par leur moyen quelque BRAHE'. connoiffance de la Theorie des Planettes. En 1562. il quitta Copenhague pour aller étudier en Droit à Leipfic. Son oncle vouloit qu'il s'appliquât à cette fcience, afin qu'il fût en état d'être élevé à certains emplois confidérables, où elle eft néceffaire; mais l'application qu'il y donna fut très-legere. L'Aftronomie fut fon étude favorite; il étoit cependant obligé de s'y donner secrétement, parce que fon Précepteur ne le lui permettoit point. Mais cet obstacle ne l'arrêta pas, il achettoit à son insçu, d'une partie de l'argent qu'on lui donnoit pour ses menus plaifirs, les livres qui lui étoient néceffaires, les lifoit avec avidité, lorfqu'il pouvoit fe dérober de lui. Ayant même trouvé un petit globe célefte, il attendoit que fon Précepteur fut couché pour examiner dans le Çiel les Conftellations, & pour apprendre leurs noms fur fon globe. Quelquefois même il paffoit les nuits entieres à contempler les Aftres, lorfque le temps étoit ferein. Après Après trois ans de féjour à Leipfic, TYCHO la mort de fon oncle l'obligea de BRAHE'. quitter cette Ville au mois de May 1565. pour retourner dans fa patrie. Mais il n'y demeura qu'autant de temps qu'il lui en fallut, pour mettre ordre à fes affaires domeftiques. Il fe preffa même d'en fortir, voyant que fes amis & fes parens trouvoient. mauvais qu'il s'appliquat à l'Aftronomie, & qu'ils la regardoient comme une occupation indigne d'une perfonne de fa qualité. Ainfi fans attendre que l'année fut finie, il fe mit en chemin pour l'Allemagne, & arriva à Wittemberg au mois d'Avril 1566. Il avoit deffein de demeurer quel que temps dans cette Ville, où il pouvoit fe donner librement à fon étude cherie; mais la pefte, qui y furvint, l'en chaffa, & l'obligea de fe retirer ailleurs. Il alla au commencement de l'Automne de cette même année à Roftoch, où il lui arriva peu de temps après une trifte avanture. Le 10.. Decembre il eut à une nôce qui fe célebroit en ce lieu quelque difpute Tome XV s'é TYCHO. avec un noble Danois, nommé PafBRAHE', berg. La chofe n'alla pas plus loin ce jour-là; mais le 27. fuivant, tant retrouvez ensemble à un jeu, ils eurent une nouvelle prife, & se battirent deux jours après en duel. Tycho-Brahé y eut une partie du nez emportée, mais il eut l'adreffe de s'en faire un, compofé d'or & d'argent, & fi bien travaillé, que tout le monde le croyoit naturel. L'année 1569. il paffa à Augfbourg, dont le féjour lui plut fi fort, -qu'il réfolut d'y demeurer quelque temps. Il y fut vifité par Pierre Ramus, qui admira fon fçavoir & les inftrumens Aftronomiques qu'il avoit fabriquez, s'étonnant que dans une fi grande jeuneffe, il eur pû faire de fi grands progrès dans Aftronomie. A la fin de l'an 1571. il retour na en Danemarc, où il eut le plaifir de trouver une retraite agréable chez Stenon-Bille, fon oncle mater nel, qui aimoit les Lettres, & étoit lui-même fçavant. Il avoit un Châ teau, nommé Herritzvad, qui avoit été autrefois un Monaftere, & qui |