Soit inconftance naturelle qui J. PILAne lui permettoit pas dé fe fixer RINO. en aucun lieu, foit autre raison ร์ il ne demeura auprès de lui que trois ans, au bout defquels, il alla faire quelque féjour à Conftantinople, & enfuite à Venife.

En 1707. il s'embarqua à Livourne, & fit un nouveau voyage Smyrne, à Alep, & au Caire.

De retour à Smyrne, il y demeura pendant cinq ans en qualité de Conful de la Republique de Venife en cette Echelle, ayant été choisi pour ce pofte par Afcanio Juftiniani, depuis Procurateur de S. Marc, & alors Baile à la Porte Ottomane, & confirmé par un Decret du Senat.

Son temps fini, il retourna à Venife, où au bout de quatre ans il fut attaqué d'hydropifie. L'habilité des Profeffeurs en Médecine de l'Univerfité de Padoue qu'il connoiffoit, l'engagea à fe faire tranfporter dans cette Ville pour se mettre entre leurs mains. Mais tous leurs foins ne purent le guerir, & après avoir langui pendant neuf mois il mourut le 18. Juin 1718. dans fa 60. année,

RINO.

J. PILA- & fut enterré dans le Cimetiere des Mineurs Obfervantins de S. François de Padoue,avec cette Epitaphe.

Apud Dacos, Mofchos & Thracas
In Afia & Ægypto

Ex arte, prudentia, probitate
Et rerum public. adminiftratione

Clari

Fratres M. M. P. P.

Obiit

Anno Salut 1718. atat. 60.

Il a fait imprimer fur la fin de fa vie ces deux Ouvrages.

1. Nova & tuta Variolas excitandi per transplantationem methodus, nuper inventa, & in ufum tracta, qua rite peracta immunia in pofterum prafervantur ab hujufmodi contagio corpora. Venetiis 1715. in-12.

2. La Medicina difefa, overo rifleffi di difinganno, fopora i nuovi fentimenti contenuti nel libro intitolato :

Il mondo ingannato da falfi Medi- J. PILA ci, di Giacomo Pilarino. In Venezia R1 NO............. 3717. in-12. L'Auteur que Pilarino entreprend ici de combattre eft Jofeph Gazola, dont j'ai parlé dans le neuviéme tome de ces Mémoires, p. 265.

Il a fait auffi la Relation de fes Voyages, qui eft Manufcrite entre: les mains de fes Heritiers.

V. Journ. de Venife, tome 31. p.. 332.

FRANCOIS DE LAUNAY.

FR

Rançois de Launay naquit à An- F. DE gers le 12. Août 1612. Après LAUNAY. avoir fait dans fa patrie fes études d'Humanitez, de Philofophie, & de Droit, il vint à Paris, où il fut reçû Avocat au Parlement le 20. Janvier 1638.

Depuis ce temps-là il fuivit toûjours affidúment le Barreau, & y fut employé à plaider, à écrire, & à confulter, jufqu'à l'année 1680.. qu'il fut le premier pourvû par le Roi de la Charge de Profeffeur en

F. DE Droit François, érigée par Arrêt LAUNAY. du Confeil d'Etat du 26. Novembre de cette année, dont il prêta ferment quelques jours après entre les mains de M. le Chancelier le Tellier.

Il fit l'ouverture de fes Leçon le 28. Decembre fuivant par un Difcours qu'il prononça publiquement dans la Salle du College Royal, en préfence d'une nombreufe affemblée.

Il avoit une connoiffance parfaite du Droit François auquel il s'étoit attaché avec beaucoup de foin, depuis qu'il étoit entré dans le Barreau, & il avoit acquis cette connoiffance tant par la lecture des Livres anciens que par celle des Chartres & des autres piéces manufcrites qu'il avoit ramaffées; il eût été à fouhaiter qu'il eut donné au public ce qu'il avoit recueilli fur ce fujet, comme il en avoit le deffein, mais il n'a pû l'exécuter.

Il avoit amaffé une grande quantité de Livres rares & curieux qu'il communiquoit volontiers à fes amis.

Ses mœurs étoient pures, fa pieté folide & fa charité bienfaifante, il refufoit rarement l'aumône aux pauvres, mais en la leur donnant il leur recommandoit de travailler pour gagner leur vie, en leur difant qu'il fe levoit lui-même tous les matins à cinq heures pour gagner la fienne.

Il eft mort le 9. Juillet 1693. âgé de 81. ans & fut enterré dans la Cave du S. Sacrement de l'Eglife de S. Severin, fa Paroiffe, dans l'étendue de laquelle il avoit toujours demeuré.

Catalogue de fes Ouvrages. 1. Difcours prononcé en la Salle du College Royal à l'ouverture de fes Leçons. Paris 1681. in-12. Il s'en eft fait quatre éditions à Paris & une à Lyon dans le fecond volume d'un recueil de diverfes piéces d'Eloquence; la derniere eft de l'an 1687 L'Auteur s'y eft propofé de montrer qu'il n'y a rien de plus utile, de plus néceffaire, ni même de plus glorieux à la France que de rendre publique la

F. DR

LAUNAY.