Ex lib: Joan: Kandles monacen: HISTOIRE Ind Env. D. Monacens. DU GOUVERNEMENT Ord. Co. DES. I. Aug. Par le Sieur AMELOT DE LA HOUSSAIE R Sur la Copie Chez Frederic Leonard, Imprimeur M. DC. LXXVII. Avec Privilege du Roy, LE MARQUIS DE LOUVOIS ET DE COURTENAUX, Commandeur & Chancelier des Ordres du Roi, Miniftre & Secretaire d'Etat. MONSEIGNEUR, B len que la Republique de Venife fait aujourdhui dans fon déclin, Elle ne laisse pas en l'état qu'elle est de conferver encore de la Majesté. Elle est vénérable par fon âge, qui passe douze fiecles; Illuftre par le Chriftianisme, dont Elle a fait profeffion des fa naisfainee; Fameufe par les Roiaumes qu'elle a poßedez en Levant, & par les Guerres qu' Elle a foutenues contre te Turc; Célébre par la forme de for Gouvernement, qui est un Chef-d'œuure de Politique; recommandable par fon ancienne alliance avec la Monarchie Françoife, qui l'a euë quelque-. fois pour la Compagne de fes Armes & de fes Victoires. J'ai cru, MO NSEIGNEUR, que ces raifons pouroient vous faire agréer l'Histoire que j'ai maintenant l'honneur de vous préfenter. Je fai bien neanmoins qu'il ne faudroit pas expofer un Ouvrage de fi peu de valeur aux yeux d'un fi grand Miniftre; & qu'un Nam comme le Vôtre que toute la France respecte, & qui eft confacré aux Afaires Publiques, ne doit pas être emploie librement pour les particulieres. Ce qui véritablement m'a fait balancer entre le defir que j'avois de vous témoigner mon zele, & la. crainte où j'étois de paroître téméraire. Mais apres avoir confidéré que vous avez autant de bonté que de pouvoir, j'ai conçu une ferme espérance que vous voudriez bien en étendre les éfets juf ques avance de ques à moi, qui dés longtems admire vos vertus dans le filence; ces vertus, dif-ie,. que vous avez héritées par Monfeigneur votre Pére, qui vou rendent comme lui un tres-parfait Ministre. Fadmire cette force d'efprit qui vous fait fufire feul à tant de diférentes afaires, fans que la difficulté vous en embaraße: ni que la multitude vous acable; Cet atachement fidele defintéreẞé pour votre Prince, que vous aimez bien plus pour fa Perfonne que pour la Couronne; Cette refpectueuse liberté avec laquelle vous parlez à lui non point à fa fortune, confervant toujours par un rare fecret la dignité de votre Charge & l'honneur de fes bonnes graces; Cette constance héroïque qui vous met au deffus de tous les traits de l'envie de la haine, dont vous ne craignez point de vous charger, quand il y va du fervice du Prince & de fon Etat. Enfin, Cette incomparable vigilance, qui vous tient toujours en action; qui vous porte en tous les lieux où vôtre +4 prefence |