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An. 867.

C. 14.

fils du calife Moutevaquel, & fut furnommé Moutaz, ou plutôt Almoutaz-billa: car en les faifant califes, on leur donnoit des titres magnifiques, finiffant par le nom de Dieu; & c'eft fous ces noms qu'ils font connus. Moutas fut reconnu au commencement de l'an 252. 866. & regna trois ans. D'abord il mit en prifon fon frere, qui lui étoit substitué, puis il le fit étrangler. Tels étoient ces princes chefs de la religion des Mufulmans; foibles, cruels, abandonnez à leurs plaifirs & gouvernez par leurs officiers. Sous le calife Moutaz les Turcs avoient toute l'autorité, & ils firent donner le gouverneElm. p. 160. 173. ment d'Egypte à Ahmed, dont le pere Touloun efAbulfar. p. 175. clave Turc avoit été au fervice du calife Almamon.

IV.

"Saint Nicolas Studite.

Sup.liu XLVI. n.

19.39.

Vita.com 2.auct.

Ahmed naquit à Bagdad en 220. 835. Il avoit le cœur grand, méprifa les mœurs groffieres des Turcs & fut liberal & magnifique. Il gouverna en fouverain l'Egypte & la Syrie, pendant quinze ans ; & ce fut à lui, fans doute, que s'adreffa l'empereur Bafile, pour obtenir la liberté de faire venir des legats d'O

rient.

Avec le patriarche Ignace, on rappella tous ceux que Photius avoit fait exiler ou emprifonner à caufe de lui: entre autres Nicolas Studite, ce fidele difdifciple de faint Theodore, dont nous avons déja parlé. Il nâquit vers l'an 793 dans l'ifle de Crete à Combef. p. 894. Cydonia aujourd'hui la Canée; & fut envoyé dés tom. 3. p. 538. l'âge de dix ans à C. P. pour être élevé dans le monaftere de Stude, par les foins de fon oncle Theophane, qui y étoit moine. L'abbé Theodore le fit mettre avec les autres enfans dans la maison où on

ap. Boll. 4. Febr.

les

An.867.

19.39.

les élevoit, voifine, mais feparée du monaftere: & lui voyant faire grand progrés dans la vertu, il lui donna de bonne heure l'habit monaftique. Nous avons vû comme le jeune Nicolas fut le compagnon Sup. liv. XLVL”. de fon exil, de fes prifons & de fes fouffrances, pendant la perfecution de Leon l'Armenien Icono、 n. 43. clafte. Ayant été rappellés par Michel le begue, Nicolas fuivit fon faint abbé dans les divers lieux où il fe retira; & ce fut dans ce temps qu'il fut ordonné prêtre malgré lui, par le commandement de l'abbé & à la priere de la communauté. Depuis fon ordination, il ne fut pas moins appliqué au travail des mains, particulierement à transcrire des livres, ayant la main bonne & legere.

n.16.

Cydonia ayant été prise par les Sarafins, quand ils conquirent l'ifle de Crete fous Michel le begue: Tite frere de Nicolas vint à C. P. & lui apporta cette sup. liv.x5v1e mechante nouvelle. Mais il fut fi furpris du détachement de Nicolas, & de l'indifference avec laquelle il apprit la defolation de fa patrie & tivité de fes parens; qu'il refolut de quitter auffi le monde & s'enferma dans le même monaftere.

cap

Aprés la mort de S.Theodore,Nicolas demeura prés de fon tombeau dans l'ifle du prince : mais la perfecution renouvellée par l'empereur Theophile, l'obligea à changer fouvent de retraite ; & même aprés la mort de ce prince, il continua quelques années à vivre en folitude. Toutefois Naucrace, qui avoit fuccedé à faint Theodore dans le gouvernement du monaftere de Stude, étant mort en 848. la communauté choifit pour abbé Nicolas, & il ne pût s'em Tome XI.

Y

An. 867.

défendre. Il quitta la charge au bout de trois ans, mit à fa place Sophrone, du confentement du patriarche Ignace, & retourna à fa folitude. Mais Sophrone mourut quatre ans aprés, & Nicolas fut obligé à reprendre la conduite du monaftere de Stude

en 855.

Quand Photius ufurpa le fiége de C. P. Nicolas, pour éviter fa communion, fe retira avec fon frere Tite dans un hofpice de fon monaftere, qui étoit à Prenete prés de Nicomedie. Sa retraite fit grand bruit à C. P. où fon rang d'abbé de Stude & fon merite perfonel, lui donnoient beaucoup d'autorité. Le cefar Bardas alla le trouver à Prenete, & y mena même l'empereur Michel ; ils s'efforcerent par des discours flateurs de le ramener : puis irritez de sa fermeté, ils lui firent fignifier en partant, de ne demeurer en aucun hofpice du monaftere de Stude. Ainfi Nicolas fut obligé de fe cacher & changer fouvent de retraite. Enfin Bardas le fit ramener à fon monaftere de Stude, où il fut gardé prifonnier pendant deux ans, fous la conduite de Sabas de Calliftrate, qui en étoit alors abbé, aprés Theodore

Santabaren.

L'empereur Bafile ayant rétabli le patriarche Ignace, delivra auffi Nicolas : & ils le prierent l'un & l'autre, de reprendre le gouvernement de fon monaftere. Il voulut s'en excufer fur fon grand âge & fa foibleffe caufée par tant de fouffrances ; mais il fallut ceder: & l'empereur le faifoit fouvent venir au palais, pour s'entretenir avec lui, charmé de sa fimplicité. Il ne vécut que quelques mois depuis cet

dernier rétablissement, & mourut le quatriémede An. 867. Fevrier 868. âgé de foixante & quinze ans, aprés avoir fait plufieurs miracles. Il fut enterré auprés de Theodore & de Naucrace fes predeceffeurs; & l'église Greque honore sa memoire le jour de fa

mort.

V. Concile de

En France le concile de Troyes fe tint au jour marqué, vingt-cinquième d'Octobre 867. Les évê- Troyes. ques du royaume de Loüis, c'est-à-dire de Germanie, y avoient été invités par ceux des royaumes de Charles & de Lothaire ; & dans la lettre qu'ils écrivirent pour cet effet, ils representerent ainfi les raifons de s'assembler : Les églifes font pillées, les évêques deshonorez, les peuples opprimez. Il avoit été faintement ordonné de tenir les conciles deux fois l'an; & nous voyons tant de maux, parce qu'on les tient rarement, & que les ennemis de l'église s'appliquent à feparer fes miniftres. Il nous eft done important de tenir un concile general. Nous vous y invitons du confentement de nos rois, & ils envoyent nôtre frere l'évêque Adventius, pour y faire confentir le vôtre. Toutefois cette invitation fut fans effet, & nous ne voyons à ce concile de Troyes, que vingt évêques, tous des deux royaumes de Charles & de Lothaire. Il y avoit fix archevêques: Hinc- p.875. mar de Reims, Herard de Tours, Venilon de Rouen, Frotaire de Bourdeaux, Egilon de Sens, & Vulfade de Bourges. Les évêques les plus fameux font Rothade de Soiffons, Actard de Nantes, Enée de Paris, & Odon de Beauvais.

En ce concile, quelques évêques voulant favorifer An. Bertin. 867.

Y ij

Flod. 111.6. 17.

An. 867,

Vulfade, pour faire leur cour au roy Charles, commencerent à émouvoir des questions au prejudice d'Hincmar; c'est-à-dire, qu'ils vouloient examiner de nouveau fon ordination & la depofition d'Ebbon. Mais Hincmar feut fi bien fe défendre, & par la raison, & par l'autorité des canons : qu'on refolut à la pluralité des voix, de ne point approfondir ces queftions, & d'envoyer feulement au pape la relation de ce qui s'étoit paffé; comme il l'avoit demandé. C'est ce qui paroît par la lettre fynodale du Conc. p. 870. Concile de Troyes: qui comprend une ample relation de toute l'affaire d'Ebbon, commençant à la deftitution de Loüis debonaire, & finiffant au concile indiqué à Treves, à la poursuite de l'empereur Sup.liv.xvIII. Lothaire en 846. Elle conclut en priant le pape de ne point toucher à ce que fes predeceffeurs avoient reglé; & de ne point fouffrir, qu'à l'avenir aucun évêque fût depofé,fans la participation du faint fiége, fuivant les decretales des papes. Ainfi les évêques de France & Hincmar lui-même, fe foûmettoient au droit nouveau des fauffes decretales, contre lesquelles il avoit tant disputé. Ils demandoient à la fin le pallium pour Vulfade.

Sup. liv. XLVII.

2.38.

M. 33.

le

Actard évêque de Nantes fut chargé de porter cette lettre à Rome : mais auparavant il alla trouver roy Charles, qui l'avoit mandé, & qui l'obligea de lui donner la lettre fynodale: puis ayant rompu les seaux des archevêques, dont elle étoit sellée, il la lut, & la trouvant trop favorable à Hincmar il en fit écrire une autre au pape en fon nom, où il Cone. p. 876. reprend l'affaire d'Ebbon dés fon origine, & releve

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