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An. 879.

quinziéme d'Octobre ; & comme l'archevêque Anfpert, n'y comparut ni par lui, ni par autre, il y fut depofé; & le pape écrivit au clergé de Milan, & aux évêques de la province de proceder à l'élection d'un autre archevêque. Aprés quoi, ajoûte le pape, vous nous envoyerez le decret d'élection : afin que nous confacrions l'archevêque, fuivant la coûtume & la conceffion des rois. Nous envoyons Jean évêque de Pavie & Velton de Riminy, pour faire cette éle11. India. 11. ction avec vous. Quoique dife ici le pape Jean, coutume du tems de faint Gregoire,étoit que l'archevêque de Milan fût facré par un des fuffragans.

epift. 29

Sup. liv. xxxv.

1. 32.

la

Anfpert ne comptant pour rien l'excommunication prononcée contre lui au concile du premier de Mai, avoit continué de faire ses fonctions ; & l'églife de Verceil étant venue à vacquer, il y avoit ordonné un évêque, nommé Jofeph. Le pape declara nulle cette ordination dans le concile du quinziéme d'Octobre ; & ordonna lui-même pour évêque de Verceil Conspert, à qui Carloman, comme roy d'Italie, avoit donné cet évêché, fuivant l'ufage des rois fes predeceffeurs. Et comme la maladie de Carloman l'empêchoit d'agir ; le pape en écrivit au roy Charles fon frere, à qui il destinoit déEpist. 261. ja la couronne imperiale: le priant de maintenir Confpert par fa puiffance. Il écrivit aussi au clergé & au peuple de Verceil de le reconnoître prétendant qu'ils devoient s'eftimer heureux d'avoir un évêque confacré par le pape; & menaçant d'excommunication ceux qui refuferoient de le rece

Epift. 222.

Epift. 223,

voir.

An. 879.

On croid que la refiftance d'Anfpert, & l'indignation du pape, étoient fondées fur ce qu'ils n'étoient pas d'accord, touchant le choix de celui qui devoit être roy d'Italie & empereur. Car nous avons vû qu'il en étoit queftion dans ces conciles, que le pape convoquoit fi frequemment ; & l'archevêque de Epift. 150. Milan étoit en poffeffion de couronner le roy de Lombardie. On croid auffi que le pape vouloit decla- Epist. rer empereur Bofon, qu'il avoit déja adopté pour fon fils: mais ce prince trouva moyen de fe faire donner

une autre couronne:

X.

Bofon couronné roy.

An. Bertin, 879.

34.

Sa femme Ermingarde difoit qu'étant fille d'un empereur d'Italie, & ayant été fiancée à un empereur de Grece, elle ne pouvoit vivre si elle ne faifoit fon mari roy. Louis le begue étoit mort à Compiegne le vendredi-faint dixième d'Avril 879. n'ayant regné que dix-huit mois, & vêcu que trente-cinq ans. Il laiffa deux fils, Louis & Carloman, d'Anf garde que l'empereur Charles fon pere lui fit quitter, comme j'ai dit, pour lui faire époufer Ade- Ann. Mor. 878. leïde ; & celle-ci fe trouva enceinte à la mort de Sup. Liv. 111. m. Louis le begue. Toutefois Loüis & Carloman furent reconnus rois & couronnez dans l'abbaye de Ferrieres, par Ansegise archevêque de Sens. Donc Bofon profitant de l'occafion, & du peu d'autorité de ces jeunes princes: obligea les évêques de Provence & des païs voisins, jufques à la Bourgogne, à le couronner roy : partie par menaces, partie par promeffes d'abbayes & de terres, qu'il leur donna depuis.

Tom. Ix. cone,

La ceremonie s'en fit à Mantale ou Mante, prés.

An. 879. de Vienne, le quinziéme d'Octobre 879. où s'affem. blerent vingt-trois évêques ; dont les diocefes font voir l'étendue de ce royaume. Entr'eux, il y avoit fix archevêques, Otram de Vienne, Aurelien de Lion, Teutran de Tarantaife, Robert d'Aix, Roftain d'Arles, Theodoric de Befançon : les autres étoient leurs fuffragans. Il refte trois actes de ce concile, le decret d'élection, la lettre au roy & sa réponse. Le decret porte, que depuis la mort du roy, c'est-à-dire, de Louis le begue; le peuple manquant de protecteur, les évêques & les nobles ont jetté les yeux fur le prince Bofon, comme le plus capable de les défendre: par l'autorité qu'il a cuë fous l'empereur Charles & le roy Louis ; & l'affection du pape Jean, qui le traite comme fon fils : c'eft pourquoi ils l'ont élû & confacré roy, malgré sa refiftance. La lettre eft pour lui demander fon confentement, & lui en marquer les conditions : c'est-à-dire, les devoirs d'un bon roy; & la réponse est l'acceptation de Bofon, quoiqu'il fe connoisse indigne, pour ne pas, dit-il, refifter à la volonté de Dieu. On void par ce qui vient d'être dit la fincerité de ces actes. Le pape s'efforçoit toûjours de faire rompre les traitez des feigneurs d'Italie avec les Sarafins. Il en écrivit à Pulcar gouverneur d'Amalfi lui reprochant d'avoir reçû dix mille marcs d'argent, pour défendre les terres de faint Pierre ; & lui en demandant la restitution. Mais voyant qu'aprés plufieurs monitions les Amalfitains ne vouloient point rompre l'alliance avec les infideles: il les declara excommunicz, jufques à ce qu'ils obéïffent, par une let

X I.

Affaires d'Italic.

Ep. 109.

Ep. 125.

:

:

Ep. 127.

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C. 41.

Epi. 205. 206.

207. 208.

tre du vingt-quatrième d'Octobre 879. Mais par une An. 879. autre, il leur donne terme jufques au premier de Decembre ; & cette lettre fut aufli envoyée à Athanafe évêque de Naples,& à l'évêque de Gaïete, qui avoient traité comme eux avec les Sarrafins. Vers le même tems, les habitans de Capoüe chafferent leur évêque Landulfe, qui depuis peu avoit été canoniquement élû, & fon élection approuvée par le pape mais il y avoit un puiffant parti contre lui. Ils élurent à fa place Landenulfe homme laïque & marié, frere de Pandenulfe leur gouverneur; & folliciterent le pape pour le faire facrer. Leon évêque de Teane & Berthier abbé du mont Caffin allerent à Rome pour s'y opposer ; & prier le pape de n'y point confentir : lui reprefentant que cette ordination irreguliere cauferoit de grands troubles à Capoüe ; & que ce feu une fois allumé s'étendroit jufques à Rome. Le pape, quoique frappé de ces remontrances, fe laiffa gagner au mauvais parti; & Landenulfe, tout neophyte qu'il étoit, fut facré évêque. Les Sarrafins profitant de cette divifion, revinrent piller le païs ; & le pape reconnoiffant fa faute, & ayant pris confeil, fit revenir Landulfe, & le facra évêque de la vieille Capoüe fous le titre de Surique, paroiffe de cette ville: mettant Landenulfe dans la nouvelle, & divifa le dio- Ep. 24§à cese entr'eux également. Enfuite Pandenulfe gouverneur de Capoüe, vaffal du pape, le pria de lui Chr. Cas. c. 434 foumettre Gaïette, qui n'obéïffoit alors qu'au pape: ce que Jean lui accorda.Mais Pandenulfe traita fi mal les habitans de Gaïete, que Docibilis qui les gou

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An. 879. vernoit, envoya demander secours aux Sarrafins logez à Agropoli. Ils vinrent par mer, remonterent le Garillan jufques à Fondi: puis fortant de leurs barques, & ravageant tous les environs, ils vinrent à Gaïette, & se logerent fur les collines auprés de Formies. Alors le pape fe repentit d'avoir donné Gaïette à Pandenulfe; & fit tant par fes exhortations, & par fes lettres, que Docibilis rompit fon traité avec les Sarrafins, & leur fit la guerre : ou plufieurs des habitans de Gaiette furent tuez, & plufieurs pris. Mais les Sarrafins ayant redemandé à traiter, en rendant les captifs : Docibilis leur accorda une habitation fur le Garillan, où ils demeurerent quarante ans, & firent des maux innombrables.

XII.

Concile de C. P.

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Cependant le legat Pierre prêtre cardinal, arriva faux huitième. à C. P. où Photius fit affembler un concile nombreux au mois de Novembre 879. Les actes entiers n'en font point encore imprimés: mais le docte & curieux Mr Baluze en a fait venir de Rome une copie fidelle, qu'il garde dans fa riche biblioteque; & dont il a bien voulu me permettre de tirer un extrait, pour l'utilité publique. La premiere feffion eft fans date, & commence ainfi : Photius prefidant dans la grande sale secrete, affifté d'Elie prêtre legat de Jerufalem, & des metropolitains; savoir, Procope de Cefarée en Cappadoce, Gregoire d'Ephefe, Jean d'Heraclée, autre Jean d'Heraclée: c'eft qu'il y avoit deux metropoles de ce nom, l'une en Thrace, l'autre dans le Pont; Gregoire de Cyzique, Gregoire de Nicée, Daniel d'Ancyre, Theophylacte de Sardis, George de Nicomedie, Marc

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