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n. 7.

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Frederic, Augufte électeur de Saxe, Jean-Frederic de Saxe, Wolfang Palatin, Erneft & Phi- AN. 1561. lippe ducs de Brunswick, Ulric duc de Meckel- Proteftans bourg, Chriftophle duc de Wirtemberg, Char- à Naumles marquis de Bade, Erneft prince d'Henneberg. bourg.De plus, les députez de l'electeur Joachim de De Thon, Brandebourg, de Jean & de George-Frederic de if. 1. 28. Brandebourg, de Philippe Landgrave, de Barnime & de Jean-Frederic ducs de Pomeranie, Pallav, nr & de beaucoup d'autres, outre le roi de Danne- fup. l. 15. marck, & les princes de Lunebourg, qui avoient c. 3. n. 8. écrit à l'affemblée, pour marquer leur affection Sten. hoc & la part qu'ils prenoient dans tout ce qu'on y anu, n. 1. détermineroit. Tous ces princes fur le bruit d'un prochain concile général qui fe répandoit, & fur l'accufation qu'on formoit contre ceux de la confeffion d'Ausbourg, qu'ils étoient fi differens en opinions, que les uns combattoient ouvertement ce que les autres foûtenoient avec opiniâtreté, fe propoferent de mettre deux chofes en déliberation. La prémiere, que tous ceux qui étoient féparez de l'églife Romaine convinffent entr'eux d'une même profeffion de foi, parce qu'autrement les Catholiques feroient bien autorifez à les condamner, fans qu'on y pût trouver à redire, puifque leurs propres docteurs fe traitoient les uns les autres d'hérétiques, comme on l'avoit vû dans le dernier colloque de Wormes. La feconde, fi les Proteftans devoient fe rendre au concile, ou s'ils devoient abfolument le refufer.

pre

Il y eut beaucoup de divifion touchant le -mier article. Quelques uns regardant cette difcorde entre les églifes, comme une chofe nulle ment effentielle, prétendoient qu'il falloit s'arrêter à la confeffion d'Ausbourg, comme au fondement de la doctrine, & furtout à celle avoit été préfentée à Charles V. en 1530, & qui

qui

fut

XIII. Divifion

dans cette affemblée aufujer de

la contéffion d'Aus

bourg.

In aliis

convent. Nain.b.

apud Hofinian. 1561. p. 180.

feq.

fut confirmée de nouveau, pour être ensuite en AN. 1561. voyée par les électeurs & les autres princes à l'empereur Ferdinand, que les Catholiques avoient fortement prévenu contre les Proteftans, qu'on la propoferoit enfuite dans le concile au nom de leurs églifes, comme celle qu'ils vouloient te nir, de peur que fi chacun montroit la fienne en particulier, ceux de cette confeffion ne fuffent expofez au mépris & à la rifée. On produifit les divers exemplaires & les differentes éditions de cette confeflion, principalement celle de l'affemblée d'Ausbourg, où la paix fur arrê tée, & qui avoit été écrite de la main de George Spalatin, que Jean Frederic de Saxe- Weymar & le duc de Wirtemberg foûtenoient être tout> à fait conforme aux autres, & furtout à la -prémiere de Wirtemberg, à peu de chofès près. Mais les électeurs Palarin & de Saxe preffoient pour en faire recevoir une plus nouvelle, qui étoit entre les mains d'un grand nombre de perfonnes, & qui étoit plus étendue que la pré miere. parce que certains fentimens. y etoient expliquez ineq

XIV.

L'on y pro pofe diffé

rens exem

plaires de

cette con

feffion.

Enfin, comme tous les autres princes & les ambaffadeurs des abfens étoient d'avis qu'on foufcrivit aux mêmes articles, qui avoient été préfentez à Charles V. les electears y confentirent à cette condition, qu'on y feroit une nouvelle préface, où l'on approuveroit cette derniere édition de la confeffion & apologies, comme conforme à la prémiere, & quelques endroits de la premiere, qui fe rapportoient à la tranfubibid. ut fup. ftantiation: qu'on expliqueroit aufli plus amplement les difputes touchant l'expofition & proceffion du faint Sacrement, parce que la divifion qu'on y faifoit des deux efpeces ne convenoit pas avec l'inftitution de Jefus-Chrift, de la meffe, & d'autres inftitutions femblables.

De Thon,

Acta con

ventus

Naumb, leco citato.

De

plus,

plus, les électeurs vouloient qu'on parlât dans
la préface de la confeffion des églifes de Saxe, An. 1561,
& de l'affemblée de Francfort: mais parce que
Jean-Frederic de Saxe, & les autres étoient d'a-
vis qu'on reprit plûtôt les articles de Smalkalde,
on ne mit rien dans la préface que Cracovius &
Ehemius mirent par écrit, & lurent devant les
princes, parmi lefquels il y en eut qui l'approu-
verent, & d'autres qui refuferent d'y foufcrire.
En quoi ces derniers furent appuyez par ceux
qui entretenoient les erreurs & les fectes contrai-
res à la parole de Dieu & à la confeffion d'Aus
bourg, en blamant d'une maniere indirecte l'éle-
Eteur Palatin, qui avoit depuis peu renvoye
d'Heidelberg Tilman Heshaufén, parce qu'il dé-
fendoit l'opinion de Luther touchant la céne.

mocquer

XV.

colere,

Mais Frederic de Saxe- Weymar, qui, à l'exemple de fon pere, avoit toûjours fait pro- Le duc de feffion du pur Lutheranifme, ne put fouffrir Saxe Wcyqu on mit fauffement dans la préface qu'il n'y mar fe reavoit point de difcorde dans les églifes d'Alle tire fort en magne. Il dit hautement, que c'étoit fe du monde de parler de la forte, & qu'après ce que leurs miniftres écrivoient & difoient tous les jours les uns contre les autres, dans leurs écrits & dans leurs prêches, il falloit être fourd ou aveugle pour ne point s'appercevoir de la diverfité de leurs fentimens & de leur créance dans les principaux articles de la doctrine; ce qui donnoit fujet aux émiffaires du pape, non-feulement de les calomnier, mais encore de les convaincre d'un menfonge manifefte. Il demanda donc qu'on retânt, non pas la confeffion publiée depuis plus de trente ans, & qui avoit été changée en plufieurs endroits; mais celle qui avoit été imprimée depuis neuf à dix ans, & qu'on inferât dans la préface, pour tenir lieu de décla ration, les articles de Smalkalde: mais n'ayant

Fu

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pu rien obtenir, il conçut tant de chagrin conAN. 1561. tre ceux qui lui étoient oppofez, que quoiqu'il eut époufé la fille du Palatin, il eut fi peu de refpect pour fon beau-pere, qu il l'appella publiquement Calvinifte, Sacramentaire, & déferteur de la confeffion d'Ausbourg, la plus grande injure qu'on puiffe dire aux Lutheriens. Après quoi il partit de Naümbourg, & fe retira dans fes terres.

XVI.

Ce qu'ils déliberent

entr'eux

touchant le

concile.
De Thor,

hift. t. 28.

Pallavic. sat frap. Spond. bec

ann. n. 3.

Lorfqu'on délibera enfuite touchant le concile, les opinions furent differentes. Quelques-uns étoient d'avis qu'on le refulât entiérement, & les autres approuvoient que chaque état y envoyât fes ambaffadeurs, pour rendre raifon de leur foi dans un concile libre & chrétien, & former une puiflante accufation contre le pape & la cour de Rome, que dans le même tems on expofât les exceptions ordinaires, & les recufations touchant les juges fufpects, l'ordre renversé du droit & les incommoditez du lieu que cela contribueroit beaucoup à diffiper la haine qu'on portoit aux Proteftans, comme s'ils vouloient éluder l'autorité d'un concile légitime: qu'on feroit connoître par-là qu'il ne tenoit pas à eux, mais à l'ambition de leurs ennemis, qu'on ne travaillât à rétablir l'union; & qu'ainfi l'on auroit à l'avenir moins d'averfion pour les églifes d'Allemagne. Enfin, tous convinrent qu'on accepteroit le concile, pourvû que ce ne fût pas celui du pape, & qu'il n'y prêlidât pas ni par lui ni par fes légats. Telle fut la réponse qu'ils donnerent aux ambafladeurs de l'empereur Ferdinand, qui étoient arrivez à Naumbourg avec les nonces le vingt-huitiéme de Janvier, & qui fe trouverent dès le lendemain à la diéte. Ils ajoûterent encore pour conditions, que la parole de Dieu feroit le feul juge & nullement le pape; que les évêques feroient dispensez du ferment de fidélité

qu'ils font au fouverain pontife; que les théologiens qu'ils y envoyeroient, auroient droit dé AN. 1561. fuffrage, & qu'après avoir communiqué avec ceux qui ne fe trouvoient pas à cette affemblée, ils feroient une réponse plus ample à sa majesté imperiale.

L'affemblée députe

au duc de Saxe-Wey

mar.

De Thou

L'on réfolut enfuite d'envoyer des députez à XVII. Jean-Frederic de Saxe-Weymar, qui s'étoit retiré, pour lui faire fçavoir que les princes fouhaitoient avec beaucoup d'ardeur qu'il fût demeuré à Naümbourg jusqu'à la fin de l'affemblée; mais que puifqu'ils avoient reçu fes excufes fur fon départ, ils étoient bien aife de lui apprendre ibid, ut fup qu'ils avoient réfolu de foufcrire à la confeffion d'Ausbourg, pour laquelle ils étoient affemblez, & que pour le contenter, l'on avoit ajoûté dans la préface un article touchant la céne: qu'ainfì ils le prioient d'y vouloir foufcrire, & que s'il le refufoit, ils demandoient au moins qu'il impofat filence à fes théologiens, & qu'il fit enforte que les actes de l'affemblée de Naümbourg ne fuffent point appellez publiquement l'Interim de Samarie, comme on avoit déja donné ce nom à ceux de l'affemblée de Francfort. Qu'enfin, on ne condamnât point leur conduite par des écrits publics, qu'autrement ils feroient obligés de fe juftifier, & de faire voir publiquement leur innocence, en marquant l'origine & le progrés de cette affemblée: en un mot, qu'ils n'oubliroient rien de ce qui concernoit la grandeur & l'importance de cette affaire. La diéte finit le vingtfeptiéme de Février; on y fit un decret, qui portoit, que tous tiendroient la confeffion d'Aus- Fin de l'afbourg, fuivant les explications qu'on trouveroit femblée de les plus propres pour la rendre commune à tous Naumceux qui s'en étoient écartés; & que pour cet bourg. effet, on s'effembleroit de nouveau à Erford le Pallavicin. vingt-deuxième d'Avril prochain, Mais cette 15, c. 4.

XVII.

union n. 1.

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