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LE

puis fi long-tems avec tant d'impatience, ce qui
tourneroit au deshonneur du concile.

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Pallavic. ut

Sup. c. 11.n

5.

AN. 1562. Un autre changement fut propofe par Tho. LXXXII. mas Stella évêque de Capo d'Iftria, à l'occafion On n'a au cun égard à des paroles du premier chapitre de la doctrine, l'avis de l'équ'on rapportera ci-après, & où il eft dit:,, Que veque de quoique Jefus-Chrift Notre-Seigneur dans la Capo-d'Iftria. derniere céne ait inftitué & donné aux Apôtres ce venerable facrement fous les efpeces du pain & du vin; néanmoins pour l'avoir inftitué & donné de la forte, ce n'eft pas à dire ,, que tous les fideles foient tenus comme par un ,, commandement exprés de Jefus Chrift derecevoir lune & l'autre efpece. Ce prélat fouhaitoit le concile ne fe fervît que raifon qui lui paroiffoit fi féche; mais qu'il declarât que ces paroles du Sauveur: Bûvez-en d'où les heretiques concluent la néceffité de la coupe, n'ont pas été adreffées à tous les fidéles, mais feulement aux Apôtres, & en leurs perfonnes aux prêtres. Cependant on ne changea rien au decret.

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me de S.

Comme on voyoit que les objections & les diffi- LXXXIII, cultez fe multiplioient, Bovius évêque d'Offuna & Naclantus évêque de Chiozza, du nombre de un correctif pour laiffer ceux qui avoient dreffé les decrets, demanderent dans le depermiffion de parler, & expoferent en peu de cret les pamots le plan qu'on avoit fuivi dans la compofi- roles du cha tion de ces decrets, & le foin, qu'on avoit eu pitre fixiéde n'y rien inferer qui pût être contesté par des Jean. Catholiques. Cependant on ne conclut rien en- Pallavic. ut core dans cette matinée, à caufe des impreffions fup. c. 11.ne fâcheufes que le difcours de l'Archevêque de 6. & 7.. Grenade avoit faites fur l'efprit de quelques-uns. C'eft pourquoi au fortir de la congrégation, le cardinal Seripande inquiet fur le fuccès de cette affaire, voulant fe montrer plus flexible, dit que quelqu'un trouvoit un expedient plus affuré fur

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Pex

l'explication de la difficulté propofée au fujet des AN. 1562. paroles de Jefus-Chrift dans le chapitre fixiéme de faint Jean, lui & fes collegues le recevroient agréablement & en feroient ufage; & dans le même tems il pria l'archevêque de Zara daller trouver celui de Grenade pour conferer avec lui, & l'affurer qu'on recevroit les additions ou correctifs qu'il y voudroit mettre. Ces deux prélats après avoir confulté entr'eux affez long-tems, convinrent qu'on infereroit ces mots dans le de- cret, fuivant les diverfes interprétations des faints peres & des docteurs: ce qui fut rapporté dans la congrégation du foir, mais n'y fut pas unanimement approuvé. Les légats toutefois pour met tre fin à tout, confentirent que l'on inferât la claufe dans le decret.

LXXXIV.

fur le fecond

doctrine. Pallav. nt fup. c. 1.1. n.

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Il y eut quelque difpute à l'occafion du fecond Difficulté chapitre de la doctrine, qui traite de l'autorité de examinée l'églife far les facremens, & dont la premiere chapitre de partie étoit conçue en ces termes:,, Quoique les ,,facrement ayent été inftituez par Jefus-Chrift,, cependant la maniere de s'en fervir eft refer ,, vee à l'églife, qui agiffant avec prudence & raifon dans leur adminiftration, peut varier i leur rite, felon qu'il lui paroît équitable; ceh , fe voit dans le facrement de baptême, dont lè rite a éré fi fouvent varié, ayant été conferé pendant quelque tems avec les trois immerfions, enfaite l'églife n'en ayant admisqu'une feule, Pim nerfion de même & l'infufion ont été changées pour le rite."` L'évêque d'Alife voulut foutenir que le rite du Baptême n'avoit jamais été changé, mais il ne put le prou

des deux

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ver.

LXXXV. Après avoir terminé le différend fur-l'interpré Difficultez tation du fixiéme chapitre de faint Jean, les lés théologiens gats regardoient leur condefcendance à y ajouter du pape fur, la claufe qu'on a rapportée, comme la fin des

con

17.6.11.Z

9.

conteftations, & fe flattoient que rien ne les arrêteroit jufqu'à la prochaine feffion qu'on devoit AN. 1562. tenir dans deux jours. Cependant dès le foir les decrets quatorziéme de Juillet avant le coucher du fo- qu'on deMeil, Alfonfe Salmeron Jefuite, & François Tor- voit publier.. rez, tous deux theologiens du pape au concile, Pallav. I.. engagez, à ce qu'on croit, par les Imperiaux qui vouloient arrêter la feffion, ou la rendre inutile, vinrent trouver le légat Hofius, pour lui dire qu'ils ne pouvoient diffimuler, qu'il y avoit dans les decrets qu'on alloit publier des chofes nullement dignes du concile, & qui avoient besoin d'être corrigées. Hofius en ayant auffi-tôt don né avis à fes collegues, tous convinrent qu'on entendroit ces deux théologiens en prefence de quelques perfonnes fçavantes; & pour cet effet on nomma Jean-Jacques Barba Napolitain, évêque de Terni en Ombrie, qui avoit été théolo gien de Paul III. au concile, Gilles Fofcararo é. vêque de Modene, Conciomere, évêque d'Almeria en Espagne, & Jerôme Trevifan évêque de Verone, avec Pierre Soto Dominicain, afin que fi les obfervations des deux theologiens paroif foient de quelque conféquence, on les proposât dans une congrégation. Leurs remarques fe réduifoient à quatre chefs.

1 Qu'en rapportant le commandement dé Jefus-Chrift dans la derniere cene, par ces paroles: Bûvez-en tous, on ne fait point voir pour quoi l'on n'en interera pas la néceffité generale à tous les fidéles, de recevoir les deux efpeces. Cette raison étoit, comme Salmeron l'avoit établie par plufieurs preuves dans fon discours déja rapporté, que ce commandement n'étoit point adreffé à tous les fidéles; mais feulement aux A pôtres, & dans leurs perfonnes à tous les prê tres, & pour le prouver, on fe fert des paroles fuivantes qui en convainquent évidemments

Toutes les fois que vous le boirez, faites-le en AN. 1562. memoire de moi, parce qu'i n'appartient qu'aux prêtres de le faire. Que fans cette diftinction on ne pouvoit inferer de ce paffage: Que ce n'étoit point une néceffité à tous les fideles de communier fous les deux efpeces, com. me le decret paroiffoit vouloir le faire entendre.

2.

Qu'il n'étoit pas de l'honneur & de la dignité du concile, de laiffer quelque doute fur Pexplication du fixiéme chapitre de faint Jean, & de ne pas affurer que Jefus-Christ dans ce difcours a parlé de la manducation facramentelle, & de la veritable réception du facrement, paifqu'il n'y avoit point dans l'évangile de témoignage plus fort pour montrer l'obligation que notre Redemteur avoit impofée de recevoir ce facre

.ment.

3. Que les deux autoritez qu'on apportoit dans le fecond chapitre du decret, pour prouver la puiffance que l'églife a toûjours euë à l'égard de la difpenfation des facremens, d'établir, & mê. me de changer, fans toucher à leur effence, ce qu'elle jugeroit de plus à propos pour le refpect dû aux facremens, ou pour l'utilité de ceux qui les recevoient, felon la diverfité des tems, deslieux, & des conjonctures, lesquelles autoritez font prifes, l'une de la premiere aux Corinthiens, chapitre quatrième, où faint Paul dit: 11. 34. Que les hommes nous confiderent comme les miniftres de Fefus-Chrift & les difpenfateurs des myferes de Dieu. Et l'autre du chapitre onzième de la même épître, où l'Apôtre après avoir prefcrit quelques reglemens pour l'ufage de l'euchariftie, ajoûte: fe reglerai les autres chofes quand je ferai arrivé. Que ces paflages ne prouvent point cette puiffance de l'églife, parce que le quatrié me chapitre de l'épître aux Corinthiens, ne par

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le point de facrement, non plus que l'endroit du chapitre onzième, les chofes qu'il veut regler ne An. 15621 regardant que la difcipline exterieure. De plus, quand il feroit vrai que dans ces deux paffages: Apôtre parlât des facremens, la qualite de dif penfateur ne lui donne pas le pouvoir de changer, mais purement d'exécuter.

4. Que la preuve apportée dans le quatrième. chapitre du decret n'eft pas propre à montrer que les enfans n'ont pas befoin de recevoir l'euchariftie, & la raifon qu'on allegue eft, qu'ayant déja reçû la grace par le baptême, ils ne peuvent pas la perdre dans cet âge: ce qui eft vrai: mais quoiqu'ils ne puiffent pas la perdre, elle peut toutefois être augmentée, & il ne femble pas qu'on doive leur faire perdre cette augmentation de grace, en les privant de l'euchariftie. C'est pourquoi ces theologiens vouloient qu'on en apportât: une autre raifon, qui montrât le fondement de cette défense; & cette raifon étoit que les enfans n'étant pas capables de difcerner le pain euchariftique du pain commun, ni par conféquent s'é-prouver pour le recevoir, felon l'avis de l'Apôtre faint Paul, on ne doit pas leur accorder l'euchariftié, parce qu'ils ne peuvent pas faire ce difcer

nement:

des

Les légats ayant entendu ces quatre raisons des LXXXVI. theologiens du pape, demanderent aux quatre Réponses évêques nommez pour leur répondre & à Pierre aux remar Soto, ce qu'ils en penforent. Ceux-ci après avoir deux théo confulté entr'eux, répondirent, que les chapitres logiens du da decret étoient bien dreffez, & qu'il n'étoit pape. pas néceffaire de les corriger, à l'exception du troifiéme, dans lequel il pourrait y avoir quel 11. & feq.. que chofe à reprendre. Qu'à la premiere difficulté de Salmeron on répondoit, qu'il étoit diffi cile de définir, que les paroles de Jesus-Chrift . dans la derniere céne fuflent adreflees feulement

17. c. 11.7

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