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tion d'A

mulio

pape avec

les Veni

tiens.

conc. Trid. 1.15.0.6. n. 5.

Ciacon. to. 3.P. 929. De Thon, bist. 1. 28.

- fion entre le pape & la republique de Venife: celAN. 1561. le-ci avoit recommandé au pape Jean Grimani, partiarche d'Aquilée, neveu d'Antoine leur doge, & Pie IV. paroiffoit affez porté à le faire brouille le cardinal, pourvû que le tribunal de l'ingufition ne s'y oppofât pas, parce que depuis l'an 1547. on lui avoit reproché quelques fentimens erronez, dont il avoit eu befon de fe juftifier; & Pallav. hift. ce foupçon avoit peut-être empêché Jules III. de l'honorer de la pourpre. Pie IV. revenu de cette prévention, paroiffoit affez bien intentionné pour lui; mais dans la fuite Grimani ayant été accufé de favorifer un predicateur, qui avoit avancé en chaire qu'un predeftiné ne pouvoit pas, être damné, ni un reprouvé être fauvé; le pape, peu de jours avant de tenir le confiftoire, dans, lequel il devoit faire la promotion dont on vient de parler, dit à l'ambaffadeur Amulio, qu'il dou-, toit fort de pouvoir nommer Grimani, pour fatisfaire aux defirs de la republique, jufqu'à ce que les foupçons qu'on avoit de fa doctrine fuffent diffipez. L'ambaffadeur émû de ce difcours, répondit au pape, que la republique prendroit, ce refus en mauvaife part, parce qu'e u'elle comp toit fur cette nomination; & que d'ailleurs elle, regarderoit comme une injure qu'on lui faifoit à elle-même, de foupçonner qu'elle eût pû recommander un de fes citoyens qui eut été legitimement fufpect dans fa doctrine, Le pape voyant que l'ambafladeur prenoit cette affaire avec chaleur, fit appeller le cardinal Ghislerigrand Inquifiteur, & lui dit de mettre entre les mains de l'ambaffadeur les informations faites contre Grimani fon compatriote.

XXXVIII.
Grimani

Amulio obtint qu'il lui feroit permis d'en avertir Grimani, qui étoit alors à Rome, & de l'amener même au pape. Il y parut; & les larmes, aux yeux, il produifit un écrit, dans lequel il çonné dans

recufé, é

tant foup

fou

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foumettoit toutes fes opinions au jugement du
fiege apoftolique. La veille du confiftoire, l'am- AN. 1561.
bafladeur pria le faint pere d'affembler le tribu- fa doctrine
nal de l'inquifition, & d'y appeller le patriarche Pallavicin
pour défendre fa caufe. Sa demande ayant été ac- ilid, c. 6.
cordée, Grimani parut, & entrepit de se justi- n. 6.
fier; mais il ne fe défendit pas affez clairement
pour diffiper tous les foupçons qu'on avoit con-
tre lui. Le pape qui n'étoit pas plus content de
fes réponfes que le refte de l'affemblée, dit à l'am-
baffadeur, que la condition des tems étoit telle,
qu'on exigeoit des cardinaux une doctrine, non-
feulement exemte d'erreurs, mais encore du
moindre foupçon ; & que s'il propofoit Grima-
ni dans le confiftoire, tous les cardinaux, & par-
ticulierement ceux de l'Inquifition, ne manque-
roient pas de s'y oppofer; ce qui feroit un af-
front qu'il recevroit, & un deshonneur pour le
faint fiege. Amulio n'ayant rien à repliquer, de-
manda au pâpe, que du moins il refervât le pa-
triarche in petto. J'ai fait ferment dans le concla-
ve, dit le faint pere, de ne me jamais fervir de
cette voie pour élire quelqu'un cardinal; je croi
cette voie odieuse au facré college, mais nous
chercherons quelque autre moyen pour conduire

l'affaire à un heureux fuccès.

Le matin du jour auquel il devoit affembler XXXIX. le confiftore, il envoya promptement chercher Le pape l'ambassadeur, & lui fit dire de s'arrêter dans l'ap- nomme partement du cardinal Borromée. Pendant ce deux Venitems-là il fit choix de deux nobles Venitiens, tiens pour pour être promûs au cardinalat, qui tous deux appaifer la n'y penfoient pas, quoiqu'ils fuffent l'un & l'au- republique. tre dignes de cet honneur. Le premier étoit Ber- Pallav loso nard Navagero, déja propofé par la republique fup.cat. m. 7. pour l'évêché de Veronne; le fecond, l'ambaf- De Thou, fadeur Marc-Antonine Amulio lui-même. Le pa- hift. 1. 28. pe dit en le nommant, que c'étoit un vafe d'é- n. 9.

lection.

lection. Amulio furpris de ce que l'on avoit penAN. 1561. fé à lui, refufa d'accepter l'honneur où l'on vouloit l'élever; mais le pape lui ayant commandé expreffément de fe foumettre, il obéit. Amulio ne croyoit pas par cette foumiflion déplaire à la republique de Venife, dont il etoit l'ambaffadeur; mais le fenat en fut extrêmement irrité contre fui, & le déclara coupable de contravention à l'ancienne loi de la republique, qui défendoit à fes ambassadeurs de rien recevoir des princes étrangers. Le pape qui avoit gratifié Amulio de fon propre mouvement, tâcha d'adoucir les Venitiens, en écrivit lui-même au fenat, & affura avec ferment, qu'Amulio n'avoit aucune part dans cette nomination; mais fes prieres & fon interceffion furent inutiles: l'ambaffadeur fut revoqué, non pour chagriner le pape, difoient les Venitiens, ni pour noter Amulio de quelque deshonneur, mais pour tenir la main à l'observation de leurs loix, d'où dépendoit le bon ordre de leur gouvernement. Ils rappellerent donc Amulio, & défendirent à fes parens de donner aucune marque publique de réjouiffance pour fa promotion; mais le fenat voulant en même tems témoigner au pape fa foumiffion, donna ordre à cet ambaffadeur de retourner à Rome, lorfqu'il étoit déja en chemin pour revenir, & d'y continuer les fonctions, dont il s'acquitta avec honneur.

XL.

Il nomme

encore tro's

legats pour le concile Pallav, ut fup.c.6.n.8.

Pie IV. en nommant les cardinaux de Mantoue & du Puy pour fes légats au concile, avoit promis de leur donner trois autres collegues affurant que s'il ne les trouvoit pas dans le facré college tels qu'il pouvoit les fouhaiter, il feroit tout exprès une promotion de cardinaux bons theologiens, bons canonistes & gens de bien. Il les trouva en effet dans la promotion qu'il venoit de faire, & le dixiéme de Mars il nomma

Four

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pour ajoints des deux premiers, les nouveaux
cardinaux Seripand, Hofius & Simonette, afin AN. 1561.
qu'il y eut parmi eux des gens auffi habiles en
theologie que dans le droit canon. De plus, il
érigea une congrégation de cardinaux & de pré-
lats, pour préparer tout ce qui étoit néceflaire à
l'ouverture du concile dans le tems marqué.

XLI

Le troifiéme de Mars il reçut les lettres du roi de France, en conformité defquelles l'évêque Le roi de d'Angoulême fon ambafladeur, expofa que fa France acmajefté agréoit le concile, quel qu'il fut, & de- cepte la tefiroit ardemment qu'il eut l'heureux fuccès que nue du toute la chrétienté en attendoit. Le feigneur de concile. Rambouillet fut même envoyé à Rome, pour Mem. pour en folliciter l'ouverture, felon les inftances que le concile de les états d'Orleans en avoient faites au roi, & Trente, indéclarer que fi l'on differoit davantage, fon mat- quarto, p. tre feroit contraint d'avoir recours aux prélats de 72. danslin fon royaume, c'est-à-dire, d'affembler un con- firrétion du concile national, au défaut du concile universel, fuur de Le pape répondit qu'il n'avoit rien tant à cœur Rambouillet. que de voir les évêques affemblez à Trente, que le retardement ne venoit pas de lui, mais des princes qui ne s'accordoient pas, quoiqu'il eût donné à fa bulle la forme la plus convenable pour les contenter tous.

à

XLII.

pape mal reçus de quelques princes.

En effet, plufieurs de fes nonces n'avoient pas Nonces du lieu d'être fatisfaits des princes vers lefquels ils avoient été députez. Quoique la réponse qu'Elifabeth reine d'Angleterre avoit faite l'année précedente à l'abbé Parpaglia, ne fut gueres propre faire concevoir au pape de grandes efperances du rétablissement de la vraie religion dans ce royaume, il ne laissa pas de nommer dans cette année un nonce pour aller notifier à la reine, que le concile de Trente, qui avoit été interrompu, Can bden, devoit fe continuer au même lieu, & pour la prier d'y envoyer des évêques Anglois. L'abbé Elfab

Mar

Fallavicin.

ut jup.l. 15. 6.7.& 11.2.

56.

incit. regina

Martinengo, qui étoit chargé de cette commiAN.1561. ffion, s'étant rendu en Flandres, employa le credit du roi d'Efpagne & du duc d'Albe, pour obtenir d'Elifabeth la permiffion de fe rendre auprès d'elle; ce qu'elle refufa conftamment. A la priere de Martinengo, le nonce du pape, qui réfidoit à Paris, engagea Throchmorton ambassadeur d'Angletterre, d'en écrire à la reine, qui répondit, qu'elle n'avoit aucune affaire à difcuter avec le pape, qu'elle fouhaitoit de tout fon cœur de voir affembler un concile veritablement oecumenique; mais qu'elle ne reconnoiffoit point un concile convoqué par l'évêque de Rome, dont l'autorité avoit été bannie d'Angleterre par le par-lement.

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Le nonce Delfino évêque de Phare, n'agit pas avcc plus de fuccès auprès des villes Imperiales de la haute Allemagne; ni toutes les exhortations qu'il leur fit pour établir la paix dans leurs états, ni les affurances d'un fauf conduit en bonnes formes qu'il leur offrit pour venir au concile & en partir avec toute fûreté, ne produifirent aucun effet. Il vint d'abord à Nuremberg, & lefenat lui rendit cette réponse le huitiéme de Mars: Que depuis l'année 1530. il fuivoit la confeffion d'Ausbourg, & qu'il ne lui étoit pas permis de fe féparer des Princes qui y étoient attachez, qu' au refte, il ne prétendoit pas déroger en rien à l'estime qu'ils faifoient du nonce en particulier. Ceux de Strasbourg firent à peu près la même réponse, ajoûtant, que le dernier concile avoit été entierement favorable au pape: Que celui qu'on vouloit affembler feroit femblable, & jque pour être legitime, il devoit être convoqué par Pempereur. Le refus de ceux de Francfort fut un peu plus modefte: Ils dirent, qu'ils fouhaitoient fort qu'on fût uni en Allemagne au sujet de la religion, qu'on fçavoit les raifons pour lesquelle

les

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