foutient ce

Pallavicin.

n. 8.

L'archevêque de Grenade la premiere fois qu'il fit fa demande dans la congrégation du AN. 1562. vingtiéme d'Octobre, s'étoit autorité de cette CXXIII. confimation, que l'on prétendoit avoir été fai- L'évêque de te fous Jule III. & avoit apporté en preuve le Segovie témoignage d'Aïala évêque de Segovie, & d'O- fait dans tavien Precone obfervantin, archevêque de Pa- une congrelerme, qui tous deux avoient affifté au concile gation. du tems de ce pape. Aïala dans les entretiens par- ibid. c. 16. ticuliers qu'il avoit eu avec les légats, avoit foutenu ce fait avec les autres Espagnols; ce qui fit qu'ayant entendu le rapport du cardinal de Mantoue, il confirma le lendemain ce qu'il avoit avancé, & dit que le canon avoit été veritablement examiné & approuvé par les peres fous Jule III. & pour appuier ce qu'il difoit, il produifit fon fuffrage écrit de fa main, où étoit marqué le jour. Le cardinal de Mantouë parut confterné de ce témoignage, voyant qu'on pouvoit l'accufer de menfonge: mais pour fe juftifier, il fit apporter le lendemain dans la congrégation les regiftres citez par l'évêque de Telefe, qui lut lui-même l'endroit, & fit connoître par là que ce que le premier légát avoit avancé étoit vrai. Les legats écrivirent au cardinal Borro- Fra-Paolo, 1.7.p.606. mée que l'évêque de Segovie avoit été convaincu Pallav. l. 18. de faux en pleine congrégation, & que jamais ce canon n'avoit été confirmé dans le concile fous le légat Crefcentio; & Vifconti lui manda aussi la même chofe, & de plus qu'il n'y avoit eu aucuns peres nommez pour l'examen du decret.

c.

16.n.9.

10.

CXXIV.

Cependant on ne peut nier qu'il n'y ait quel- Ce qu'il y a que chofe de vrai dans la dépofition de l'évêque de vrai dans de Segovie. Voici comment la chofe fe paffa, le fait rapau rapport du cardinal Seripande, dans la nar- porté par ration particuliere qu'il en fit. Après la quatrié- cet évêque. me feffion tenue fous le pontificat de Jule III. Sup. 1. 118. vers la fin de 1551. on avoit donné aux theolo- c. 16. n. 12.

Pallav. us

giens cet article à examiner. Que les évêques AN. 1562. ne font pas inftituez de droit divin, ni fuperieurs aux prêtres, ni qu'ils n'ont pas le droit d'ordonner, ou que s'ils l'ont, ce droit leur eft commun avec les prêtres: enfin que beurs ordinations fans le confentement du peuple font nulles. Cet exmen ayant été achevé le vingt-neuviéme de Do cembre, on dreffa un projet des chapitres & des canons de la doctrine qui fut presenté aux pe res pour donner leurs avis, ce qui dura plufieurs jours: enfuite le quatorziéme de Janvier 1551. on choifit dix-huit peres pour reformer ce prcjet, & en former les canons. L'évêque de Telefe en nomma trois qui étoient presens; fçavoir Guerrero, Naclantus & Précone. Ces peres après avoir dreffé les canons, les préfenterent au concile le dix-huitiéme de Janvier, & parmi ces canons il y en avoit un où l'article qu'on vient de rapporter étoit condamné, à l'exception des derniers mots, qui parloient des ordinations fans le confentement du peuple, peut-être à caufe de la difficulté que les François y forme rent dans la fuite. Le vingtiéme & le vingtuniéme du même mois, on produifit une copie des decrets, afin de les approuver, tels qu'ils Fra-Paolo, font rapportez par Fra-Paolo; mais non-feule7.7.p.606. ment le decret ne fut pas confirmé, les peres mêmes ne donnerent point leur avis, les ambaffadeurs de l'électeur de Saxe & du duc de

Wirtemberg ayant demandé une furféance, jufqu'à ce que leurs theologiens euffent été entendus; c'eft pourquoi le vingt-cinquième de Janvier on tint la cinquième feffion fous Jules III. où l'examen de ces decrets fut remis à un autre tems, & depuis ce tems-là on n'en parla plus. On verra dans la fuite quel fut le fuccès de cette difpute.

Fin du Trente-deuxième Volume.

TA