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d'érudition dans le difcours fur les Géorgiques que M. l'Abbé des Fontaines a mis au-devant du poëme de Virgile qui porte ce nom. Če font des réflexions fur le goût des Romains pour l'Agriculture, fur les qualités que doit avoir un poëme Didactique, fur les difficultés que nous trouvons pour en faire un bon de ce genre en notre langue. Ces réflexions font entremêlées de quelques autres fur le poëme de Virgile, mais en fi petit nombre qu'on a lieu de croire que ce n'a pas été le but principal de l'Auteur. Je ne dirai rien du difcours fur les Abeilles, qui eft à la fin de la traduction des Géorgiques: il fuffit de faire remarquer après l'Auteur, que c'eft un abrégé très-fuccint des neuf Mémoires de M. de Reaumur fur le même fujet, de celui de M. Maraldi inféré dans le tome de l'Académie des Sciences pour l'année 1712. & une critique de quelques endroits de la République des Abeilles, petit ouvrage prefque tout de pratique, que M. Simon a donné en 1741.

La traduction de l'Enéïde a auffi fes difcours & fes differtations. Dans le difcours général fur ce poëme, M. l'Abbé des Fontaines donne le plan de

celui-ci

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celui-ci, peint fon caractere, & contredit la cenfure foit générale, foit particuliere, que M. de Voltaire a cru devoir faire de ce poëme, quoique cette cenfure ne paroiffe pas toujours auffi deftituée de fondement que l'Auteur s'efforce de le faire croire. Dans le même difcours on parle du merveilleux de l'Enéïde, de la narration de Virgile, des caracteres que le Poëte donne à fes héros, de l'invention & du ftyle de fon poëme, de l'anachronifme qui réunit Didon à Enée qui n'étoient nullement contemporains. C'est un précis de quantité d'obfervations faites par divers Ecrivains fur ces différens objets: il étoit bon de les réunir, & l'Auteur les met dans un beau jour.

On doit auffi lui être obligé de nous avoir donné la nouvelle explication du fixieme livre de l'Enéïde, par M. Warburton, traduite de l'Anglois. Je pense qu'il auroit feulement dû avertir que cette traduction n'eft point de lui; & qu'elle avoit été imprimée dès 1738. à la Haye dans le tome douziéme premiere partie, de la Bibliothéque Britannique, fous le titre de Differtation fur l'initiation aux Myfteres Eleufiniens: où, nouvelle explication du fixiéme Tome VII.

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6. p. 266.

livre de l'Enéïde de Virgile, tirée & traduite de la quatriéme Section du fecond livre de la Divinité de la Miffion de Moife démontrée, &c. par M. Warbur ton. M. Silhouete a donné depuis la même traduction, avec quelques chanT. 1. Differt, gemens, dans le tome premier de fes Differtations fur l'union de la Religion, de la Morale & de la Politique, tirées du même ouvrage de M. Warburton ; & il a averti de qui il empruntoit cette traduction. On peut croire que c'est oubli que M. l'Abbé des Fontaines n'a pas fait le même aveu, puifqu'en donnant à la fin du douziéme livre de l'Enéïde, un extrait de la Differtation de feu M. Atterbury, Evêque de Rochefter, fur l'endroit de ce douzieme livre qui concerne Iapis, il convient qu'il a tiré cet extrait en partie de la Bibliothéque Britannique.

par

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Cet extrait de differtation eft fuivi de deux vies de Virgile, l'une dreffée par le Traducteur, l'autre traduite de l'Anglois de Dryden; des éloges de Virgile tirés des anciens Auteurs, & enfin d'une notice des opufcules attribués à ce Poëte.

J'ai moins d'additions à faire à ce que j'ai dit des traductions d'Horace.

te, dédiée

:

Lorfque j'ai parlé page 328. d'une certaine traduction des œuvres de ce Poëpar André Pralart à M. de Louvois, j'ai avoué que je n'avois pû trouver cette traduction. On me l'a fait connoître depuis. L'Abbé de Marolles, comme je l'ai fait remarquer, nomme de grands hommes qui y ont travaillé : fi cela eft, on ne doit regarder leur ouvrage que comme un effai informe qu'ils n'avoient pas deftiné à l'impreflion prefque tout y eft fi défectueux qu'on ne peut en faire honneur à des Ecrivains dont le mérite n'étoit point équivoque. Outre l'Epitre à M. de Louvois, qui a toute la fadeur trop ordinaire aux Epîtres dédicatoires, on trouve, non une préface, mais un avis au lecteur, qui n'a d'autre mérite que celui d'être court, Vient enfuite une differtation fur Horace, qui m'a paru fenfée: elle eft d'environ quinze pages. On y parle en effet de plufieurs grands hommes, & de ceux qu'a cités l'Abbé de Marolles: Ronfard y tient auffi fa place; mais il y figure comme il convient. En un mot, je le répete, la differtation vauc toute feule la traduction. Le Differtateur appelle hardiment du jugement

de Jules Scaliger, qui met Juvenal au-deffus d'Horace, & il feroit à souhaiter qu'il eût auffi bien rendu celui-ci en notre langue,qu'il a connu fa fupériorité fur Juvenal. It a raifon de dire que de grands hommes fe font formés fur un fi beau modéle; mais il a tort de nous en faire fi mal connoître les beaupar fa traduction.

tés

Aux traductions en vers du même Poëte, dont j'ai parlé, il faut ajouter celle des plus belles Odes par Louis de Puget, fils du Procureur du Roi au Préfidial de Lyon, homme également recommandable par fon grand fçavoir & par fa profonde piété, mort à Lyon à la fin de Décembre 1709. âgé de quatre-vingts ans. On peut voir fon éloge compofé par feu M. l'Abbé Tricault de Belmont, Chanoine d'Aifnay, & Académicien de Lyon, imprimé dans les Mémoires de Trévoux du mois de Septembre 1710. J'aurois peut-être pû ajouter encore les traductions de quelques Odes du même Poëte par le pere Dubois, Jéfuite, & par Pierre Bellocq, Valet de Chambre du Roi, mort en 1704. Mais je ne me fuis pas engagé à nommer toutes les traductions de quelques piéces partię

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