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pour vers, mais d'une maniere fort pro

TRADUC

pre, dit M. Baillet, à faire mépriser à faire méprifer TIONS DES

l'original..

POET. LAT

J'ai porté le même jugement de la tra--Mod, duction de Jean Paradin, & des autres traductions faites par le même Auteur qui précédent ou qui fuivent celle des Diftiques d'Andrélini. Ces Poëtes à qui Paradina voulu faire parler notre langue, vivoient à peu près dans le même tems qu'Andrélini.Ce font, Simon Nanquier, furnommé le Coq, ou du Coq, Jean Tixier, Seigneur de Ravify, connu des Savans fous le nom de Ravifius Tex ter, & Henri Bebelius..

Il y a lieu de croire que Simon Nan quier étoit Religieux; c'eft ce que femble indiquer la qualité de Frere qui lui eft donnée à la tête de fes poëfies. Mais de quel Ordre étoit-il ? Je n'ai pû le découvrir. La piece de ce Poëte que Paradin a traduite, eft une defcription des miferes de l'homme, & des gémiffemens fur ces miferes. Elle est en vers hexametres & pentametres. Nanquier l'adreffa à trois perfonnes fort connuës; Charles de Billy, Abbé de faint Faron de Meaux depuis l'an 1494. & enfuite Abbé de faint Léonard de Ferrieres eni517. Robert Gaguin que Nanquier

POET. LAT.

Mon.

qualifie feulement de Docteur en Decrer, TRADUC- c'est-à-dire, en Droit Canon, & qui TIONS DES fut dans la fuite Général des Mathurins: enfin Faufte Andrélini, dont je viens de vous parler. Ces dates peuvent fervir à fixer à peu près le tems où la piéce de Nanquier a été compofée. El le doit être de la fin du quinziéme fiécle. Paradin n'en nomme point l'Auteur dans fa traduction, ce qui fait croire qu'il l'ignoroit. Il dit qu'il avoit fait deux fois cette verfion, parce que quelqu'un la lui avoit dérobée une fois, & qu'il n'avoit pû la recouvrer. Elle eft en vers de dix fyllabes

Jean Tixier étoit de faint Saulge dans le Nivernois, & Seigneur de Ravify dans la même province, ce qui lui a fait prendre en Latin le nom de Ravifius Textor. Il s'aquit beaucoup de réputation dans la profeffion des belles Lettres qu'il enfeigna au Collége de Du Boulay Navarre. Il fut fait Recteur de l'UniPatif. t. 6. verfité de Paris le 15. Décembre 1500.

Hift Univ.

mourut en 1522. & fut inhumé dans la Chapelle du Collége de Navarre felon M. de Launoy dans l'histoire de ce Collége: Ce que Paradin a traduit de lui eft un Dialogue de la mort & du Pélerin, qui eft en vers hexametres dans

TRADUC

les Dialogues de Tixier, à la page 248. de l'édition de Roterdam 1651. La traduction de Paradin eft en vers POET. LAT. de huit fyllabes.

La Piece de Henri Bebelius, fils d'un Laboureur de Juftingen dans la Souabe, eft le Propos vulgaire d'un amoureux

de fa mie. Cet Auteur. qui s'étoit appliqué avec foin à l'étude des Langues, à la Jurifprudence, & particu lierement à la Poèfie, étoit dès 1497. Profeffeur à Tubingue où il expliqua les anciens Orateurs & Hiftoriens.. L'Empereur Maximilien I. le couronna Poëte en 1501.. Nous ignorons combien il a furvécu à cet honneur. Si l'on juge de fes mœurs par fes trois livres de contes, il faut dire qu'elles étoient. fort licentieuses.

4

TIONS DES

MOD.

Paradin fit imprimer ce recueil de traductions fous le titre de Micropadie, & il l'adreffa par une Epître en profeà M. Olivier de Hochberg, Protonotaire du Saint Siége, abbé de la Magdelaine de Châteaudun, Prévôt de Neufchâtel, &c. Paradin étoit Méde-. cin, & felon le Pere Jacob dans fes illuftres Ecrivains de Châlons, il fut premier Médecin de François I. Si vous voulez en savoir davantage fur fon fu

jet, vous pouvez confulter fon article TRADUC- dans la Biblotheque des Auteurs de POET. LAT. Bourgogne par feu M. l'Abbé PápilMOD. lon, & dans le même ouvrage l'arti

TIONS DES

cle d'Etienne Bernard, fameux Ligueur, qui époufa la fille unique de Jean Paradin.

M. Baillet n'a point fait mention d'Elio Calentio, Poëte Latin, qui vivoit fur la fin du quinziéme fiécle, & j'en fuis étonné; il valoit bien ceux que Litfing je viens de nommer.' Il étoit du Royauhift & litt, me de Naples, & fat Précepteur de fuiv. Fréderic fils de Ferdinand I. Roi de

3. P. 415.

Naples & de Sicile, qui régna quelque tems lui-même après fon neveu Ferdinand II. Ce Poëte ufant apparemment du privilege de fon art, s'eft rendu à lui-même un témoignage fort avantageux. Il nous dit qu'il étoit doux & affable, d'un bon naturel, & qu'il avoit toujours infpiré au Prince Frederic la piété, la clémence & la juftice. Il ai moit l'agriculture, & s'en occupoit avec fatisfaction. Etant venu en France, il fut témoin de la guerre que Charles, Duc de Bourgogne, furnommé lé Hardi, le Guerrier & le Téméraire, fit aux Suiffes en 1476. On l'a accufé d'avoir été livré à l'amour des femmes,

pas

TIONS

DES

& d'être tombé par cette raifon dans l'indigence. On voit bien par fes écrits TRADUCqu'il n'étoit riche; mais il n'eft gué- POET. LAT, res probable qu'il ait été auffi pauvre Mod. que quelques Auteurs l'ont cru, puifqu'il conferva toujours l'eftime & l'affection du Prince Fréderic. On a de lui des Elégies & diverfes autres pieces en vers, entre autres un poëme plus imité que traduit d'Homere fur le combat des Rats & des Grenouilles. Ce poëme divifé en trois livres, & qui est eftimé, a été plufieurs fois imprimé.

J'en ai vu une ancienne traduction fort libre en prose publiée à Paris en 1534. in-16. fous ce titre: Les fantastiques batailles des grands Rois Rodilardus

Croucus. Le Traducteur dans fon Epître préliminaire où il fupplie fes lecteurs de lui être favorable, dit, je ne sçai fur quelle autorité, qu'Homere n'ayant pû répondre à une queftion énigmatique que lui firent des Mariniers, & ayant vu par la folution qu'ils lui en donnerent, qu'elle étoit facile à réfoudre, tomba dans une phrénéfie qui dura fix ans, & qui ne finit que par la mort du Poëte. C'eft rendre les gens fous à bon marché. Etafin de faire l'hiftoire plus touchante ou plus merveil

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