Pénétre de la nuit les voiles les plus fombres : Et fe vont joindre aux feux que forment les éclairs. TRADUC TIONS DES POET. LAT. MOD. S'il y a de la fatisfaction à traduire ces fortes de poëfies fi bien marquées au coin du bon goût, on ne doit point TIONS DES MOD. être furpris que plufieurs de nos plus TRADUC- célébres Ecrivains fe foient exercés à POET. LAT. mettre en notre langue diverfes piéces de ces Poëtes fameux que la Société des Jéfuites a produits, les peres Rapin, Commire, de la Rue, du Cerceau, Sanadon, Vaniere, Brumoy, Oudin. Je m'arrêterai peu à vous faire l'éloge de ces Poëtes; ils font trop connus: & vous trouverez d'ailleurs dans le tome cinquiéme des jugemens des Savans de M. Baillet, ce que les Critiques ont penfé des trois premiers. Je n'ai vu que deux traductions d'une feule Ode du pere Rapin: c'est fon Ode vingt-quatriéme adreffée à Achilles de Harlay, alors Procureur Général au Parlement de Paris. Ces deux traductions, l'une en vers, l'autre en profe, dont les Auteurs ne font point nommés, font dans le tome fecond des poëfies du pere Rapin, de l'édition de Paris 1723. in-12. On a traduit un plus grand nombre de piéces du pere Jean Commire, né à Tours en 1625. & il méritoit qu'on en fit connoître encore davantage à ceux qui ignorent la langue Latine. La nature avoit donné à ce Poëte un efprit éclairé & folide; & la lecture TRADUC TIONS DES des meilleurs Auteurs de l'antiquité a répandu fur fon ftyle une aménité & une abondance, qu'on ne peut s'empê- POET. LAT. cher d'admirer. Suivant quelques-uns, Mon. perfonne n'a mieux pris que lui le génie de la poëfie lyrique. Ses Odes font remplies de pensées fublimes & d'images vives. On y trouve une élocution pure, un arrangement noble & harmonieux. Dans fes fables on voit qu'il a emprunté de Phedre la pureté de la langue Romaine & cette naïveté charmante qui fait le caractere de ces fortes d'ouvrages. C'eft ce qui a fait dire à l'Auteur de fon Epitaphe: Il fut Poëte par nature, Ses mœurs, fon air, sa poëfie, A peine fut-il mort, ce qui arriva le Comirii Carm. t. 2. édit. de 1715. s'étoit interreffé à tous les maux qui TRADUC durant la vie avoient pû affliger l'Eu TIONS DES POET. LAT. rope : Mod. fa COMMIRE dans fes maux fans allarme pour foi, Et parlant par la voix du Maître du Parnasse, Je viers vous annoncer la perte que je fais. Je gémis comme alors, je me plains, je soupire; Mais en vain je le pleure, en vain je le regrette, C'eft le langage que le pere Ifaac Ber- Virgile n'a point fait de vers plus élégans, و TRADUC DES TIONS On a confervé une partie de ces qua- Mon. lités dans les traductions de plufieurs de fes piéces, que vous trouverez réunies dans l'édition de fes poëfies procurée en 1715. par les foins du peret Sanadon, alors l'un des deux Profeffeurs de Rhétorique au Coliége de Louis le Grand. Son Infcription pour la Statue équestre du Roi que M. le Duc de Richelieu a fait dreffer à Riel, a été traduite en forme de fonnet, par le Clerc, de l'Académie Françoife: Sa Defcription des Fontaines de Saint Cloud, & fon Théâtre des Nayades, ont été mis en profe par le pere de Saint Pierre, Jéfuite; & en vers, par le pere de Bunou, de la même Société. On ignore le Traducteur de l'ode fur MontLouis, maifon de campagne du pere de la Chaife, aux portes de Paris. Les deux traductions de l'Ode que le pere Commire fit pour engager, mais en vain, le pere Bouhours à méprifer la critique fi folide des Entretiens d'Arifte & d'Eugene, font de Poubeau de Bellechaume, & du pere de la Roche J'éfuite. |