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TIONS DES

IV. Il mourut fubitement dans la mê

RADUC me ville le cinquiéme de Novembre de POET. LAT, l'an 1618. âgé de cinquante-fept ans, MOD. comme on l'apprend de fon épitaphe composée en vers Latins par RenéMichel de la Rochemaillet qui étoitfils de fa foeur. Ainfi il n'eut pas la fatisfaction de voir paroître fon ouvrage qui ne fut imprimé que l'année fuivante. J'ai oublié de vous faire remarquer qu'il étoit en vers héroïques.

M. de la Monnerie n'a pas reçu tant d'éloges que M. de Riviere de fa traduction en profe du même poëme imprimée à la Haye en 1731. Mais cette traduction a été plus luë, & mérite plus de l'être. Si elle ne met point en état ceux qui ignorent le Latin de juger par eux-mêmes du ftyle & de la verfification de Palingene, elle leur procure la facilité de juger au moins du fond de fon ouvrage. C'eft la feule traduction de ce poëme que l'on puiffe lire. avec quelque fatisfaction. Elle a été faite fur l'édition de Roterdam de 1722. qui paffe pour la plus correcte, & qui eft auffi la plus belle. M. de la Monnerie a mis des argumens à la tête de chaque livre, & ils paroiffent faits avec foin. Ces argumens ne font point inu

TRADUC

DES

TIONS
POET. LAT

tiles pour réunir en quelque forte
les idées d'un Auteur qui ne paroît pas
toujours le fuivre, qui au contraire s'a-
bandonne à bien des écarts, & qui dans MoD.
le deffein de ne rien omettre lorfqu'il
entreprend de traiter un fujet, touche
tout ce qui peut le concerner de loin
comme de près.

La préface qui précede cette tra-. duction, & que l'on veut faire paffer pour être d'une autre plume que de celle du Traducteur, eft une apologie continuelle des fentimens répandus dans le poëme de Palingene. L'Auteur, quel qu'il foit, s'y attache principalement à louer le Poëte fur ce qui l'a fait le plus cenfurer. Il lui fait même un mérite de l'exceffive vivacité avec la-. quelle il a attaqué ce que notre Auteur appelle les fuperftitions du tems où le Poëte vivoit. Mais il n'a pas voulu faire attention que s'il est toujours louable de condamner la fuperftition, & d'empêcher les autres de la prendre pour la vérité, il eft au moins dangereux de parler de cette matiere avec un ton de Satyrique, & que pour détruire des abus il faut des raifons & non des déclamations aigres & emportées; excèss dans lequel tombe plus d'une fois Par

lingenius, & dont celui où l'Auteur de TRADUC la préface s'abandonne lui-même, në POET. LAT. fera nullement capable de le justifier.

TIONS DES

MOD.

Je vous ai fait remarquer plus haut qu'il n'étoit pas du moins fi facile d'ex-cufer Palingene d'avoir rapporté les argumens des libertins contre la Religion dans toute leur force, & de n'y avoir répondu qu'avec beaucoup de foibleffe. M. de la Monnerie, ou l'Auteur de la préface en convient. Cependant il ne veut pas que le Poëte foit coupable même en ce point. Mais admirez de quelle maniere il l'excufe. C'est en difant, premierement que chacun n'a pas un même degré de lumiere, & & que Palingene peut n'avoir pas fenti quels coups portoient les argumens qu'il employoit, ou croire qu'il les avoit fuffifamment refutés. En fecond lieu, qu'ila pû sentir toute la force de ces argumens, & ne point trouver en lui des raifons également fortes à oppofer. Troifiémement, que la bonne foi ne lui permit pas de diffimuler les objections des uns, & que fa piété lui mit en main toutes les réponfes qu'il pût opposer.. Mais a-t'il employé toutes celles qu'il de voit oppofer? Et s'il ne l'a pas fait, eft-ce ignorance ou malignité? Dans

TRADUC

DS

ces deux cas Palingene eft criminel, & ne peut être excufé que par des gens TIONS qui ne feroient pas eux-mêmes fâchés POET. LAT. que la Religion fût fans défenfes, & MOD. que le libertin pût en triompher.

Notre Auteur apporte une quatriéme raison qui jugée à la lumiere même du poëme, ne m'a pas paru fort décifive. C'eft, dit-il, que la piété & la Religion y éclatent de toute part. Quoi? Jufques dans ces endroits du fecond & du troifiéme livre où l'on trouve des maximes fi dangereufes pour la conduite des mœurs, des defcriptions fi nuifibles; des portraits fi obfcenes. En vérité n'eft-ce pas là donner de la religion & de la piété des idées bien indignes d'elles ? La met-on cette piété dans cette prétendue Philofophie fecrette que notre Auteur fuppofe que Palingene a voulu enfeigner fans l'expliquer ? Je veux bien croire que le Poëte ne s'est pas propofé le but criminel de combattre la foi & les bonnes mœurs : mais affurément ce que l'Auteur de la préface dit pour le juftifier, eft bien peu propre à faire impreffion fur un efprit fenfé:

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Pis ne feroit s'il eût voulu médire.

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CHAPITRE TROISIE'ME..

Des Traductions de Marc-Antoine Flaminius, Jean Second, Jean Voulté, Salmon Macrin, Etienne Dolet, Jean Olivier, Pierre Conftau, Guillaume de la Perriere, André Alciat & Gabriel Faërne.

V

Ous trouverez plus de piété, & communément une morale plus folide dans la plus grande partie des poëfies de Marc-Antoine Flaminius, natif d'Imola dans la Romagne, mort au mois d'Avril de l'an 1550. C'est dommage que la traduction que nous avons de fes poëfies pieufes, foit fi ancienne, & conféquemment d'un style fi peu conforme à l'état préfent de notre langue. Cette traduction est en vers François, dédiée à Madame Marguerite, fœur du Roi très-Chrétien Charles IX. Nous la devons à Anne des Marquets, Religieufe Dominicaine au Monaftere de Poiffy, qui mourus vers l'an 1588. Cette Religieufe

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