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cins. Il publia lui-même, en 1666, une lettre adreffée au célèbre Boyle, où il donnoit une hiftoire abrégée de fa vie. Il accompagna cet écrit d'un grand nombre de certificats fignés par des personnes d'une probité reconnue, & entr'autres par Boyle & par MM. Wilkins, Wichcot, Cudwort & Patrick ».

Le Docteur Gafner, quelque temps avant M. Mesmer, opéroit à Ratisbonne les mêmes effets qu'autrefois Géatrak à Londres. On le vit, en 1774, fortir de fa paroiffe, où il avoit fait plufieurs cures par l'attouchement, & venir les multiplier dans cette ville. Il touchoit ordinairement la nuque aux malades; & lorfque le fimple contact ne fuffifoit pas pour les guérir, il parut quelquefois employer un agent particulier qu'il communiquoit à fes doigs en les frottant à fon étole. Cet ornement, de couleur rouge, portoit une croix de métal fufpendue par une chaîne d'argent. Cette chaîne, cette croix pouvoient être aimantées, & aider ainfi, comme conducteurs. à concentrer, à accumuler & à diriger le magnétisme.

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Orteils de Pyrrhus & de l'Empereur
Vefpafien.

PYRRHUS, Roi de Macédoine & d'Épire, qui, après avoir foumis la Grèce avec la rapidité d'un aigle, dont on lui donna le furnom, vint porter l'effroi en Italie, & fit trembler Rome elle-même, avoit plufieurs fingularités corporelles, dont les Hiftoriens ont fait mention. Ses dents de la mâchoire fupérieure n'étoient point diftinctes & féparées; elles ne formoient qu'un feul os continu, fur lequel des lignes légèrement empreintes, marquoient leur divifion naturelle. A cette conformation extraordinaire, Pyrrhus réuniffoit la faculté d'appaiser les coliques, les douleurs, & de guérir les maux de rate, en faifant couchér les malades fur le dos, & en promenant pendant quelque temps l'orteil du pied droit fur les endroits douloureusement affectés. Plutarque nous apprend qu'il ne commençoit jamais de cures fans avoir facrifié un coq blanc en Vit. Pyrrh. l'honneur des Dieux. « Il n'y avoit pas, dit

» il, d'homme fi pauvre & fi abject, qu'i

»ne foulageât, lorfqu'il en étoit prié; & » jamais il ne voulut recevoir, pour mar» que de reconnoiffance, que le coq même » qu'il fe plaifoit à facrifier ». Après la mort de ce Prince, fon corps fut réduit en cendres fur le bûcher funéraire; mais on retrouva en entier, & fans qu'il eût été endommagé par les flammes, cet orteil célèbre ; & Pline affure qu'on le dépofa à part dans un temple, où il fut en vénération Lib. 7, Cap. pendant long-temps, comme ayant poffédé une influence qu'on trouvoit divine.

Joachim Camerarius prétend avoir vu, dans une version très-ancienne de l'Illiade, un vers d'Homère qui attribuoit la même propriété à l'orteil d'Achille. Ce vers inintelligible à la plupart des Scholiaftes, fut enfuite fupprimé par eux.

L'un de ceux qui paroît avoir poffédé le fluide magnétique au plus haut degré, c'est l'Empereur Vefpafien. Il étoit à Alexandrie occupé à recevoir les hommages des Princes tributaires de l'Empire, & à accepter les offres qu'ils lui faifoient de lever dans leurs Etats des troupes pour foumettre les Sarmates & la Judée, lorsque l'envie de foulager un boîteux lui fit employer avec fuccès

2.

la méthode de Pyrrhus. Ce boîteux s'étoit approché de fon tribunal pour lui demander SVÉTONE, de daigner le toucher avec l'orteil, reftiturum crus, fi dignaretur calce contingere. Tous les Hiftoriens ont rapporté ce fait ; & Vefpafien reconnoiffant en lui une vertu particulière, qu'il avoit ignorée jufqu'alors, guériffoit les maux de nerfs, en touchant les malades; fortifioit les vues foibles, rendoit la vie aux jambes paralyfées, & y fufpendoit les douleurs.

Scévola Sarmathan dit que, de fon temps, la famille de Bailleul à Paris jouiffoit du même avantage (1).

On affure que dans les montagnes du Dauphiné, une famille de payfans magnétife de père en fils, depuis des fiècles. Son traitement confifte à promener l'orteil fur fur les principales ramifications nerveuses. Si ce fait eft réel, il concourroit à prouver que les procédés fimples du magnétifme, confervés depuis par les Médecins magnétifans des derniers fiècles, n'étoient point encore entièrement oubliés.

(1) Cette Maison, originaire de Normandie, & qui s'y distingua dans les voyages de la Terre Sainte & dans la conquête de l'An gleterre par Guillaume-le-Conquérant, a donné à la France un Surintendant des Finances, renommé par ses lumières & sa probité,

LES

CHAPITRE XX I I.

Remèdes magnétiques anciens.

ES anciens ont cru trop légèrement au pouvoir de plufieurs remèdes magnétiques, dont les fuccès font reftés fans être avérés. C'est ainsi qu'ils ont confeillé, pour diffiper l'efquinancie, d'entourer le col du malade du lacet enfanglanté, avec lequel on venoit d'étrangler un ferpent; de porter fur foi des marrons d'inde pour garantir des hémorroïdes; & d'envelopper d'une peau d'hyène celui qui étoit livré aux funeftes accès de

la rage.

Les pierres précieufes, que le fer colore, & qui, frottées dans l'obfcurité, produisent des jets électriques & lumineux, ont paru, par cette raison, plus propres à garantir de certains maux. On à attribué au rubis le. pouvoir de chaffer la mélancolie & de diffiper, devant celui qui le portoit, l'air méphitique & corrompu. Ariftote dit qu'une émeraude portée à la tête peut guérir de l'épilepfie; & la cornaline, des palpitations de cœur de même, on a voulu que le

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