du courant magnétique, c'eft-à-dire, en allant du midi au nord. Les mains & les pieds, à raison de leur action continuelle, ont befoin d'une plus grande abondance de fluide, & d'une plus grande ouverture dans leurs pores. Auffi, Grew, qui a examiné foigneufement ceux des doigts, a prouvé qu'ils étoient très-multipliés, difpofés régulièrement fur des ellipfes & des triangles fphériques, conformément au cours intérieur du fluide obfervé dans une pierre d'aimant, & qu'ils étoient fur-tout beaucoup plus ouverts, & plus exhalans que les autres pores.

6o. Après que les doigts de la main ont recueilli plus de fluide qu'ils n'en ont ordinairement, fi l'on veut empêcher, autant qu'il eft poffible, fa trop prompte déperdition, *on obftrue les pores des doigts, en repliant ceux-ci, en les ferrant contre la main, & en appliquant le pouce fur la feconde phalange de l'index; ou bien, on approche les doigts de chaque main, & on les comprime les uns contre les autres, en oppofition. Le fluide paffe dans la main, & s'échappe bientôt, lorsqu'on lui ouvre une iffue plus libre.

7°. Comme une plaque de fer s'aimante plus difficilement que des objets longs & pointus, tels que la lame d'une épée, qui laiffe au fluide magnétique une espèce de cours à parcourir; par la même raison, on dirige avec plus de facilité & d'effet, ce fluide fur les diverfes ramifications nerveufes, avec un doigt, tels que le pouce. . ou l'index, qu'avec la main toute entière.

8°. Ceux qui, peu, verfés dans l'anatomie, ne connoiffent pas parfaitement le fyftême nerveux, magnétifent avec tous les doigts. Après avoir recueilli le fluide. aérien, ils le portent, & le jettent particulièrement für les finus frontaux & vers les tempes.

9o. La fituation ordinaire pour magnétifer, c'eft de placer le malade en face du magnétifeur. Celui-ci applique fes genoux contre ceux du magnétifé; les doigts de pied réciproquement oppofés.

10o. Dans cette pofition, on met les mains fur les hypocondres du malade, les pouces fur le creux de fon eftomac; les doigts de la main droite fur la rate; les doigts de la main gauche fur le foie. C'eft par ce moyen que s'établit une commu- *

nication, attractive, un courant magnétique, entre celui qui magnétife & les parties les plus irritables de celui qui eft magnétifé.

11°. Alors, & après une application dé fept à huit minutes, on tient encore, pendant quelque temps, une main fur les hypocondres; mais on promène l'index ou le pouce de l'autre du haut en bas, à commencer par la tête dès l'origine du nez, au-deffus des fourcils, des tempes, &c. & en defcendant ainfi le long des nerfs des bras & des mains. On fuit ce procédé enfuite avec les deux mains, en dirigeant toujours la main droite fur la direction du nerf fympathique gauche, & la main gauche fur la direction du nerf fympathique droit, afin que les pôles foient toujours en oppofition.

12o. Si l'on magnétifoit de bas en haut, on donneroit un nouveau cours aux liquides du corps humain; la tête du malade s'embarrafferoit ; & on pourroit lui donner une commotion 'funefte au cerveau, & peutêtre une apoplexic.

13°. On prétend foutirer le fluide magnétique de la perfonne malade, c'est-à

dire, la magnétiser négativement, en approchant alternativement & pendant un certain temps, le pouce de l'endroit où l'on veut ôter la trop grande abondance du fluide, & en le retirant en ligne perpendiculaire, à deux pieds environ de dif

tance.

14°. Si on électrife avec le globe de verre, une verge de fer légèrement mouillée, on fent autour du métal un petit vent frais qui eft la matière électrique, rendue plus fenfible dans fon écoulement, par les parties aqueufes qu'elle détache de la verge, pour les apporter à la main qui fe préfente: ainfi, en magnétifant quelqu'un qui tranfpire, on reffent quelquefois une certaine fraîcheur; & le courant du fluide devient plus fenfible.

15°. Pour que le magnétifme conferve fon action attractive & répulfive, il ne peut fouffrir une percuffion violente. L'acier aimanté, placé fous le marteau, ou jeté avec force fur le pavé, perd sa propriété; ainfi un choc rapide dans l'air par le mouvement du bras, par un trop grand éclat de la voix, rompt la direction du fluide, & empêche fes effets.

16o.

16o. Lorsque les muscles font retirés & contractés depuis long-temps, il est utile d'aider à leur développement par des topiques émolliens, ou des bains de vapeurs, ainfi que l'ordonnoit avec fuccès M. de Haën, avant de faire électrifer des paralytiques; cependant ceci n'eft qu'une plus grande précaution; le fluide magnétique paroiffant s'infinuer dans les licux mêmes où le fluide électrique, plus chargé de particules fulfureufes & groffières, ne peut pénétrer.

17o. Si la direction du magnétifme avec le pouce ou l'index, les autres doigts étant repliés, gêne à la longue & fatigue, on peut fe fervir d'une verge de fer de fix à fept pouces de longueur, affez effilée du côté que l'on préfente au malade. Les pores du métal dont elle eft compofée, reconnus pour être à lignes droites, attirent le fluide aimanté qui fe trouve dans le magnétifeur, fur-tout s'il eft jeune & vigoureux, pour le tranfmettre au magnétifé.

18°. L'homme fain, qui n'eft fatigué d'aucune obftruction, & dont les fluides circulent librement, retire bientôt de la terre & de l'atmosphère, le magnétifme

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