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le vent. J'en fis la propofition à Hubin Anglois, excellent ouvrier de ces for res d'inftrumens. Il en rit, comme d'une chofe plaifante â penfer, mais impoffi ble à exécuter. Je lui fis la defcription d'un inftrument que j'avois imaginé pro. à cet effet: & il en fut fi content qu'il me quitta dans le deffein de l'exé cuter au plûtôt mais la mort le pré vint. La voici en peu de mots. Il confifte dans un entonnoir de fer blanc A. B. C. femblable au capuchon d'un Moine.Cet entonnoir va en fe courbant, & en s'étréciffant dans fa courbure jufqu'en C. où eft la naiffance d'un tuyau qui defcend jufqu'en D. où il fe recourbe en D. I. É. & remonte jufqu'en K. où il fe termine. On emplit le tuyau deargent depuis C. D. E. jufqu'en F.. Au deffus de F. jufqu'en G. on verse de l'eau feconde, dont l'élévation & rabbaiffement s'apperçoivent par de petits points, qui font marquez fur le tuyau depuis F. jufqu'en G. Le vent entrant par l'entonnoir A. B. va frapper la furface du vif argent en C. & la preffe plus ou moins felon fa force. Le vifargent preffé, fe baiffe à proportion de fa compreffion & fe baillant du côté.

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de l'entonnoir, il s'éleve dans l'autrebranche de la machine au-deffus du point F. & fait hauffer l'eau feconde qu'il foûtient; & cet exhauffement fe remarque & fe compte fur les points marquez fur le tuyau. Et parce que l'inftrument ne peut faire fon effet fi l'entonnoir n'eft tourné du côté du vent,. il faut y appliquer la girouette M. foûtenue par la verge de fer M. H. I. Cette verge forme un anneau au point I. qui embraffe & retient fermement le tuyau. La verge de fer au-deffous de l'anneau entre dans une virole L. pofée fur le piedd'eftail L'NO, où elle tourne à droite & à gauche ; felon le vent qui fait tourner la girouette, & en tournant ainfi, elle fait en même tems tourner toute la ma-chine, & tient toûjours l'entonnoir tour. né du côté du vent.

XXI..

Villon..

Oneft perfuadé que ce Recueil de Poëfies intitulé, Les franches repuës de Villon, eft un livre compofé par Villon,. & intitulé Les franches repues. On fe: trompe. C'est le récit des tours d'adreffe:

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dont s'étoit fervi Villon pous avoir fes repas francs. Et ce récit eft d'un auteur inconnu. Pafquier qui a donné un chapitre entier dans fes recherches à la mémoire de Villon, a été bien mal informé de fes faits & geftes. Il dit qu'il étoit Parifien, & qu'il fut condamné à être pendu pour fes friponneries. Il dit qu'il ne fçait fi la Sentence fut executée, & que quelques-uns afsûrent que le Roi Louis XI. lui fauva la vie; & que le nom de Villon lui fut donné pour fes friponneries. Il ne femble pas qu'on puiffe douter qu'il ne fût natif de Paris, vû ce Quatrain qu'il fit, quand il fut condamné à mort. Marot l'a rapporté ainfi dans l'édition de fes ouvrages. Je fuis François (dont ce me poife ). Né de Paris, emprès Pontoife. Or d'une corde d'une toife Saura mon col que mon cul poife. Rabelais liv. 4. ch. 67. fait parodier cette Epigramme par Villon lui-même, lorfqu'il lui fait dire au Roi d'Angle

terre:

Ne fuis-je badaud de Paris :

De Paris, dis-je, auprès Pontoife?"
Et d'une corde d'une toife

·Saura mon col que mon cul poife..

Mais Fauchet (1) nous la donne bien: differente, foit que Villon l'ait chan gée depuis, ou que d'autres y aient miš la main :

Je fuis François, dont ce me poife,
Nommé Corbeuil en mon furnom,
Natif d'Auvers emprès Pontoife,
Et du commun nommé Villon.
Or d'une corde d'une toife
Sauroit mon col que mon cul poife
Se ne fuft un joli appel:

1

Le jeu ne me fembloit point bel. Il s'appelloit donc, felon Fauchet, Fran çois Corbeuil, & il étoit d'Auvers au près de Pontoife. Ii n'est pas vrai qu'on lui ait donné le fobriquet de Villon pour

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fes tromperies, comme Pafquier & Fau-chet, & après eux tout le monde l'a cru: car il nous apprend lui-même dans = fon grand Teftament, p. 51: que fon pere s'appelloit maître Guillaume de Villon. Ce qui a fait dire à Pafquier que Louis XI, lui fauva la vie, c'est cet endroit du même Teftament; Ecrit l'ay l'an foixante & un Que le bon Roy me délivra De la dure prifon de Meun, Exque vie me recouvra.

1) De l'origine des Chevaliers,liv.1.ch, 14

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