LES INQUIETUDES DE L'AMOUR. CHARMANT ruisseau, c'est près de toi O ruisseau! ton aspect me soulage. Jura de m'adorer durant toute sa vie. Remonter vers ta source. Mais ton onde toujours fuit d'une égale course; Hélas! il est trop vrai, j'ai perdu mon amant; Peut-être une autre a su, mais moins belle moi, Le ranger sous sa loi : que Peut-être, en cet instant, sa bouche lui répète Les sermens qu'il me fit de m'aimer à jamais... Ruisseau! si quelquefois cette nymphe inquiète, Sur tes bords enchanteurs vient respirer le frais : Dis-lui que le berger qui l'aime, Que ce berger jura de m'adorer de même. Un jour, pour dissiper l'ombre de ma tristesse, J'errais dans les détours de ces bois de lauriers) Immortels ornemens des côteaux du Permesse; Devant moi s'avançaient des poètes altiers, Leurs pinceaux à la main, le lierre sur la tête : Ce spectacle m'attire, et déjà je m'apprête A porter plus avant mes pas audacieux, Quand un mortel frappe mes yeux La tête sur son corps indolemment penchée, Autour de lui se rassemblaient en chœurs; Et voulant que leurs mains eussent part à l'ou vrage, S'approchaient en dansant, et le semaient de fleurs : La jalousie, en vain versant des pleurs de rage D'un autre me criait : ces fleurs sont des pavots: Curieux, je m'approche, et ne vois que des roses, Brillantes par leurpourpre et fraichement écloses; Connais-tu ce mortel, vainqueur de cent rivaux, Me dit l'Amour, surpris de me voir sur ses traces, Toi, dont l'œil de sa gloire envisage l'éclat ? Qui, dis-je, quand on voit un mortel près des Grâces, Craint-on de se tromper en disant : c'est Dorat, Le dix-huitieme Siècle, satire à M. Frerons 32 Ode à MM. les Officiers du régiment du Roi, Ode à la Reine, sur la mort de S. A. R. Р |