DE L'IMPRIMERIE DE P. DIDOT L'AINÉ, IMPRIMEUR du roi. MEM AOBK DES CHEVALIERS HOSPITALIERS DE SAINT-JEAN DE JÉRUSALEM, APPELLÉS DEPUIS CHEVALIERS DE RHODES, ET AUJOURD'HUI CHEVALIERS DE MALTE. LIVRE DIXIÈME. ADAM. Le Grand-Maître n'eut pas plutôt donné les VILLIERS ordres nécessaires pour la défense de l'isle de DE L'ISLEMalte, qu'il passa à celle du Goze: il la parcourut, et visita les endroits où les corsaires pouvoient faire quelques descentes; ordonna des retranchemens, fit entrer dans le château plusieurs pièces d'artillerie, et des munitions de guerre et de bouche; laissa, dans cette place, une compagnie d'infanterie ; et, après avoir exhorté les habitans à conserver une fidélité inviolable à l'Ordre, il repassa à Malte, et étendit aussitôt ses. VILLIERS vûes et ses soins sur Tripoli (1), cette ville d'AfriDE L'ISLE- que, dont on a vu que l'Ordre avoit eu tant de peine à se charger, à cause qu'elle étoit éloignée et sans défense. ADAM. Nous avons dit que le chevalier Sanguesse y avoit été établi pour gouverneur, par les commissaires, qui, au nom de l'Ordre, en prirent possession. Le Grand-Maître, en lui envoyant de nouveaux secours, le confirma dans cet emploi. On ne pouvoit guères le remettre en de meilleures mains; c'étoit un ancien chevalier, qui s'étoit signalé, au dernier siége de Rhodes, par plusieurs actions de valeur, et qui, combattant sous les ordres du Grand-Maître, pendant un siége si long et si meurtrier, avoit acquis l'art de conserver les places qui lui seroient confiées. Ce commandeur, se trouvant resserré dans Tripoli, par d'autres villes voisines, et par des bourgades toutes habitées par des infidèles, et par des peuples autrefois sujets des rois de Tunis, envoyoit souvent contre ces Africains, et sur leur territoire, différens partis, pour ravager la campagne. Parmi ces villes, occupées par des Mahométans, Gienzor et Tachiora ou Tachore, s'étoient soustraites, depuis quelques années, de la domination des rois de Tunis: la garnison de Tripoli faisoit souvent des prisonniers et du butin jus (1) Fazelius, de rebus Siculis, lib. I. Bosio, tom. 3, lib.V,: |