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marche rétrograde de la coloration de la chaux de plomb, on reconnoît que les couleurs qu'elle acquiert par les degrés fucceffifs de calcination, font réellement dus à la nouvelle combinaison qui résulte de l'acceffion de l'air. Le plomb ne s'eft pas trouvé réduit en métal, comme il arrive au mercure dans les mêmes circonftances, parce qu'il n'a pas avec le phlogistique (1) autant d'affinité que le mercure. Mais il eft probable qu'en augmentant le degré de feu, on parviendroit à le dépouiller affez d'air pour le réduire complétement; la furface même de la matiere qui touchoit le matras, avoit un œil verdâtre, & quelques points brillans paroiffoient indiquer un commencement de réduction. Peut-être qu'en fuivant cette expérience, on réuffiroit à découvrir pourquoi l'air qui s'en dégage eft en grande partie déphlogistiqué & mêlé d'un peu d'acide néphithique. Il feroit fur-tout curieux de favoir fi cet air fort le premier ou le dernier, ou pêle-mêle avec le déphlogistiqué.

(1) Cette explication de ce phénomene que je hafardois, me paroît à préfent bien jufte, depuis que MM. Bergman, Scheele & Achard ont prouvé, par leurs expériences fur le précipité Perfe de mercure, fur le nitre en fufion, que ces corps avides de phlogiftique en dépouilloient l'air qui devenoit déphlogistiqué. Note ajoutée.

MÉMOIRE

SUR les Eclufes des Canaux de navi

gation.

PAR M. GAUTHEY.

DEPUIS

EPUIS que l'on a fait ufage des fas à écluse, la navigation artificielle par les canaux eft devenue auffi facile, & même plus affurée que la navigation naturelle par les rivieres.

Les anciens avoient fait des canaux pour faciliter le transport des marchandises; mais comme ils ne connoiffoient pas nos écluses, leur navigation dans ce genre ne pouvoit être limitée ou très-incommode. Il nous que eft facile à préfent, par le moyen de ces éclufes, de joindre prefque toutes les rivieres qui, prenant leurs fources à peu de distance les unes des autres, ont un cours totalement oppofé, & par-là d'établir par le milieu des continents, des chemins par eau, pour communiquer avec toutes les mers qui les envi

ronnent.

L'invention des éclufes, telles que nous nous en fervons actuellement, ne remonte pas au-delà de trois fiécles; Léonard de Vinci, peu de temps après qu'on les eut

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imaginées en fit conftruire pour joindre enfemble les canaux de Milan, & ce font celles-ci qui ont fervi de modele à toutes les autres; mais depuis qu'on les a pratiquées pour la premiere fois, il ne paroît pas que l'on ait encore beaucoup cherché à les perfectionner.

La feule différence que l'on trouve entre toutes les éclufes que l'on a conftruites jufqu'à ce jour, confifte dans l'objet de leur faire contenir un ou plufieurs bateaux, de joindre ensemble plufieurs fas

ou de les faire tous ifolés, de faire leurs bas joyers en ligne droite ou en ligne courbe, & dans la maniere de faire paffer l'eau du canal fupérieur dans le fas, & dans certains cas d'en ménager la quantité. Mais l'on a peu recherché quels étoient les avantages & les inconvéniens de ces différentes méthodes ; & à l'exception de M. Belidor qui a rapporté la plupart des ouvrages qui fe font faits en ce genre, & qui a cherché à déterminer la faillie la plus avantageufe que l'on pouvoit donner aux bufqs, il ne paroît pas que l'on ait suivi des principes raifonnés pour régler les formes générales de ces fortes d'ouvrages, & les dimenfions que l'on doit donner à chacune de leurs parties.

Je chercherai d'abord à déterminer dans la premiere partie de ce Mémoire, quelle eft la quantité d'eau que doivent dépenser les bateaux en traversant un canal, parce que c'est

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